
Smartphones : l’UE veut créer un ''droit à la réparation'' de 5 à 10 ans
Dans une lutte perpétuelle contre la pollution, le gaspillage et l’obsolescence programmée, l’Union européenne travaille actuellement sur un nouveau texte de loi imposant un droit à la réparation aux fabricants, allant de 5 à 10 ans. Ce droit vise à encourager la réparation pour augmenter la longévité de nos smartphones, mais également de l’ensemble de nos appareils technologiques et électroménagers.
Adieu l’obsolescence programmée ? C’est en tout cas l’objectif de l’Union européenne. À travers la Commission européenne, Bruxelles souhaiterait instaurer un droit à la réparation, s’étalant de 5 à 10 ans, ajouté à la garantie légale de conformité, fixée à 2 ans pour les smartphones neufs, et 6 mois pour les smartphones d’occasion.
Bien que la Commission européenne souhaite imposer ce droit à la réparation à l’ensemble des constructeurs, l’objectif est également de faire la promotion de la réparabilité à l’échelle européenne. Un message directement envoyé au consommateur, encourageant ce dernier à faire réparer son smartphone plutôt que d’opter pour l’achat d’un nouvel appareil. Malgré la garantie légale de conformité de deux ans pour les smartphones neufs, les consommateurs rencontrent parfois des obstacles lorsque leurs mobiles sont endommagés ou lorsqu’ils nécessitent une réparation importante, avec des coûts trop élevés ou encore un manque d’accès aux services de réparation. Le rythme très élevé des sorties de nouveaux produits chaque année joue évidemment un rôle dans la prise de décision du consommateur.
Un objectif directement lié aux questions environnementales
L’an dernier, la Commission européenne annonçait le lancement d’une consultation publique sur la consommation durable de biens, dans le cadre de son programme de travail pour 2022. À l’occasion du lancement de ce programme, Didier Reynders, Commissaire européen à la justice, faisait état des défis auxquels les consommateurs étaient confrontés lorsqu’ils souhaitaient la réparation d’un appareil cassé ou endommagé. Le politicien belge expliquait également la nécessité urgente d’un changement dans notre manière de consommer, afin de surmonter les enjeux écologiques actuels, dans un contexte critique de pollution et de dérèglement climatique. Une consommation plus durable des biens et des appareils technologiques est vitale afin d’atteindre les objectifs européens de transition écologique.
Ce droit à la réparation, allant de 5 à 10 ans selon l’appareil, s’appliquerait aux smartphones, aux tablettes et aux téléviseurs, mais également à d’autres appareils électroménagers, comme des lave-linge ou des réfrigérateurs. Si l’ensemble de ces mesures arrivent à être appliquées par l’Union européenne, les constructeurs seraient alors soumis à des exigences de réparabilité. Concrètement, cela signifie que ces derniers seront tenus de fournir leurs services et les pièces permettant de réparer par exemple nos smartphones pendant 5 à 10 ans après l’achat. La Commission européenne précise que dans le cas où les produits ne peuvent pas être réparés, l’exigence de réparabilité ne serait évidemment pas appliquée. Bien que l’idée soit d’encourager la réparation de manière globale, il est toutefois important de préciser que les consommateurs devront évidemment payer pour ces réparations. Comme avec les services de réparations classiques, la somme qui devra être déboursée dépendra des coûts de réparation de votre appareil.
Enfin, la question du pouvoir d’achat peut également être abordée. Dans un contexte où le manque de pouvoir d’achat est un des enjeux majeurs politiques et sociétaux dans la plupart des pays européens, le droit à la réparation représenterait des économies réelles pour les consommateurs. Selon les derniers chiffres de la Commission européenne, opter pour un nouveau smartphone alors qu'une réparation est faisable représente une vraie perte pour les consommateurs, estimée à 12 milliards d’euros par an. Des gains pour les services et entreprises de réparations seraient également considérables.
Sources : Commission européenne, Numerama
