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Anne et Jacynthe, alias Les Frangines, viennent de dévoiler un nouvel album baptisé "Poèmes".
Musique

Les Frangines nous racontent leur nouvel album, Poèmes

Anne et Jacynthe, alias Les Frangines, viennent de dévoiler un nouvel album baptisé "Poèmes". © DR

C’est en 2017 que le duo des Frangines s’impose sur la scène française avec le succès du tube Donnez-moi. Un hymne à l’amour que l’on aime encore fredonner, pour se donner du baume au cœur. Après un premier album en 2022, baptisé Notes, les voilà de retour avec Poèmes. Un nouvel opus qui reflète leur amour des mots et des vers, qu'elles nous présentent dans un entretien exclusif accordé à SFR Actus.

C’est à l’âge de 11 ans, sur les bancs de l’école, qu’Anne et Jacynthe font connaissance. Entre les deux petites filles, un lien très fort se crée. Passionnées par la littérature et l’écriture, elles deviennent très vite inséparables. Celles que l’on pourrait presque surnommer Tic et Tac font tout ensemble, et démarrent notamment la guitare à l’âge de 17 ans. Une nouvelle aventure s’ouvre à elles : celle de la musique, qui vient renforcer leur amitié. Elles se montrent leurs textes, leurs compositions… Poussées par leurs amis à créer des vidéos, c’est naturellement qu'elles forment un duo musical, baptisé Les Frangines.

Ces sœurs de cœur ont réussi à se faire une place sur la scène française et reviennent aujourd’hui avec Poèmes. Un album qui honore la mémoire des poètes, tout en soulignant cet amour de la grande littérature qui unit depuis toujours Anne et Jacynthe. Rencontre.

Poèmes : un nouvel album des Frangines pour transmettre la beauté des lettres

Pouvez-vous raconter la genèse du projet "Poèmes" ?

Jacynthe : On a commencé Les Frangines avec Demain dès l’Aube de Victor Hugo. Depuis cette chanson, on a composé et mis en musique d’autres poèmes. Le projet de faire un album de poèmes a toujours été là, et je pense que c’était le bon moment. Ça prend tout son sens dans l’époque dans laquelle on vit aujourd’hui, on a à cœur de transmettre l’amour que l’on a des lettres, de la littérature, de l’écriture…

Anne : Depuis toutes petites on est baignées de littérature et d’écriture et ça nous a beaucoup aidé à différents niveaux, ça été un peu une thérapie. Je pense que l’on a envie de rendre ce que l’on a reçu et on espère donner envie aux plus jeunes, et même aux moins jeunes, d’ouvrir un recueil de poèmes voire d’en écrire un.

Votre album est comme une histoire composée de chapitres. Il y a différents thèmes, comme la liberté, la nature, le temps qui passe, le rêve, mais tout se coordonne. Comment avez-vous sélectionné ces poèmes ?

Anne : Ah c’est vrai, vous trouvez ? Trop chouette.

Jacynthe : On a essayé de prendre des thèmes différents et ne pas juste parler par exemple du temps qui passe. On a pris des poèmes un peu connus, pour que ça puisse parler à un maximum de gens, et des poèmes qui nous tenaient à cœur. Tu seras un homme mon fils, ça a du sens car on est mamans.

Anne : Intuitivement, on a choisi ceux qui musicalement sonnaient le mieux et qui pouvaient matcher avec notre style.

Est-ce que ça été difficile de vous les approprier et de les mettre en musique ?

Anne : Se les approprier non, car les textes sont vraiment actuels et très vite tu peux te les approprier. Ce sont des émotions et des sentiments très universels, qui traversent les époques. On se rend compte que l’humain n’a pas vraiment changé en quelques siècles. Donc ça c’est chouette, car tu peux t’identifier très vite. Après c’est peut-être subjectif, la façon dont on les a mis en musique, avec notre touche de féminité. Mais c’est aussi un parti pris. On espère que ça va rejoindre plein de gens, même si on est conscientes que ça puisse faire débat, que tout le monde n’aura pas la même vision. Mais c’est ça aussi qui est intéressant, car ça peut susciter des lectures différentes.

Jacynthe : On se sent assez proches des poètes qui explorent ce monde intérieur, ce monde des émotions, de l’expression à travers ce travail d’écriture. On n’écrit pas aussi bien qu’eux, mais en tout cas on a cet amour des lettres, des mots et de la beauté que l’on a envie de partager au monde.

Comment avez-vous envie de faire vivre cet album ? Est-ce aussi un moyen pour vous de faire apprendre des poèmes plus facilement aux enfants ?

Jacynthe : Avant de lancer l’album, on a reçu beaucoup de messages des enseignants qui étaient hyper touchés d’avoir ces poèmes mis en chanson. Ils nous ont remercié d’avoir mis en musique Demain dès l’aube, et d’avoir eu cette occasion de le transmettre à leurs élèves. C’est ça qui nous a motivé à continuer ce travail et le faire aboutir. Donc oui, ça prend du sens et on va d’ailleurs à la rencontre des élèves dans quelques temps.

Anne : On ne veut pas non plus que ce soit un projet scolaire et que l’on soit enfermé là-dedans, ni un sujet très érudit et pas accessible. Il faut trouver un juste milieu, mais l’idée de transmission est là.

La musique a renforcé votre amitié, est-ce que selon vous elle permet de réunir les gens ?

Jacynthe : On croit que c’est un biais de rassemblement énorme. Aujourd’hui, il y a peu d’occasions ou de lieux de rassemblement qui fédèrent. La musique reste un rare lieu qui réunit, et on tient à le préserver et ne pas en faire une cause politique. C’est important d’avoir ces lieux sans jugement, sans opposition.

Anne : Dans nos concerts, toutes les générations sont représentées : des grands-parents avec leurs petits-enfants, des jeunes adultes, des moins jeunes… Rassembler plein de générations et des gens de tous horizons, c’est ça qui nous fait vraiment plaisir.

Jacynthe : Aujourd’hui plus que jamais on a besoin de s’unir. On veut rassembler, car les gens sont tristes de solitude, c’est la maladie du siècle.

Sur scène vous êtes Les Frangines, ce sont des personnages que vous avez créés ou vous restez Anne et Jacynthe ?

Anne : On a du mal à se mettre dans la peau d’un personnage, alors que l’on devrait pour se protéger un peu. Personnellement je me mets dans une bulle, mais je reste quand même Anne.

Jacynthe : C’est quand même difficile d’être toi-même sur scène. Tu ne peux pas tout exposer et être complètement toi. C’est comme quand tu rencontres quelqu’un, tu ne vas pas lui déballer ta vie dès le premier soir. Il y a des petits filtres qui mettent une juste distance et je sais que j’ai dû l’apprendre, car ce n’était pas naturel de mettre cette distance et c’est un vrai travail.

La couverture de "Poèmes", nouvel album des Frangines.
La couverture de "Poèmes", nouvel album des Frangines. © DR

Votre succès date de "Donnez-moi", co-écrit avec Vianney en 2017. Qu’est-ce que ce tube représente pour vous aujourd’hui ?

Anne : C’est le tremplin de notre carrière, c’est ce qui nous a fait vraiment découvrir.

Jacynthe : On aime le sujet de la chanson, qui est l’amour et c’est un thème qui nous tient à cœur. Mais ce n’est pas l’amour Bisounours, on dit : "Aimer c’est recevoir et savoir tout donner, c’est s’oublier et voir ce que l’on a oublié." C’est dur et je pense que ça prend toute une vie. Mais c’est une belle leçon.

Anne : Puis c’est un très beau souvenir avec Vianney. On l’adore en tant qu’artiste, mais aussi humainement, c’était une très belle rencontre.

Anne : Un vers que j’adore, c’est Dans le pin des Landes, de Théophile Gautier :

"Le poète est ainsi dans les Landes du monde ; lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor. Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde, pour épancher ses vers, divines larmes d'or !"

Jacynthe : C’est beau, j’aime beaucoup le sens, le fait que la souffrance peut générer de la beauté, c’est super beau. Moi je citerais Simone Veil :

"Il restera de toi ce que tu as donné."

Je trouve tout simplement cette phrase d’une grande justesse.

Pour un moment de douceur en compagnie des Frangines, retrouvez le nouvel album du duo, Poèmes, disponible dès à présent sur Deezer.

Mathilde Dandeu
https://twitter.com/Mathdandeu Mathilde Dandeu Rédactrice