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Émissions-docus

Apocalypse à Waco : ce que le docu-série de Netflix ne dit pas

David Koresh, le leader des Davidiens, une secte religieuse basée à Waco (Texas) © Netflix / YouTube

Il y a quelques jours, Netflix a dévoilé sur sa plateforme le documentaire Apocalypse à Waco : Une secte assiégée, retraçant en trois épisodes les origines d’une secte religieuse armée dont le fief fût assiégé par le gouvernement fédéral pendant 51 jours. Un simple mandat de perquisition se transformant en véritable guerre, faisant au total 76 morts. Si vous avez aimé ce docu-série poignant, voici quelques faits peu connus concernant cette tragédie survenue en 1993.

Si vous aimez les programmes retraçant d'incroyables histoires vraies, une visite sur la plateforme au N rouge est de rigueur. Après le documentaire racontant l’intrigante affaire Grégory, ou plus récemment celui sur la mystérieuse disparation - toujours inexpliquée - du MH370 de Malaysian Airlines, Netflix revient sur la secte des Davidiens, un groupuscule religieux aux rites étranges, mené par le gourou David Koresh et prise d’assaut par les forces de police puis par le FBI en 1993, dans leur fief de Waco au Texas. Bien que ce docu-série en trois épisodes, expliquant l’origine de la secte ainsi que le raid, soit très complet, l’affaire Waco présente toutefois quelques zones d’ombres méritant d’être explorées.

Une histoire bien plus complexe ?

La raison du siège n’est pas directement liée aux questions sectaires lors du mandat d’arrêt précédant l’assaut en 1993. Les agents de l’ATF, le bureau de l’alcool, du tabac et des armes à feu, un service fédéral chargé d’appliquer les lois concernant ces sujets, expliquent en effet que c’est la présence de centaines d’armes de guerres et de plus d’un million de munitions qui font la dangerosité de la secte religieuse. Une fois le mandat d’arrêt obtenu, l’ATF et le FBI, en relation directe avec les principaux organes de presse locaux puis nationaux, ont décidé de mettre en avant les stéréotypes des sectes pour décrire les Davidiens et ainsi légitimer le raid.

Malgré une très forte majorité de l’opinion publique considérant à l’époque que le culte mené par Koresh était dangereux - ce qui était vrai, en raison de la possession d’armes de guerre - beaucoup de journalistes ayant mené l’enquête ont rapporté que le mouvement était pacifiste et qu’il était possible de le quitter sans aucune permission. Des années après le massacre, d’anciens membres ont pris la parole sur le sujet, jugeant que le portrait dressé pas les médias était trop stéréotypé.

Un assaut faisant polémique

L’affaire avait fait scandale à l’époque aux États-Unis pour trois raisons. La première était la durée de l’assaut, jugée trop longue par de nombreux citoyens, affectant la crédibilité des forces de police et du FBI. La deuxième raison était évidemment le massacre final, choquant et attristant l’opinion publique : 76 membres morts au total, et parmi eux les 21 enfants restants de la secte (un certain nombre avait été relâché progressivement avant l’assaut final). Enfin, la troisième raison est celle qui est véritablement à l’origine du scandale politique : Janet Reno, procureure générale du pays à l’époque, n’aurait pas eu accès aux vidéos montrant les enfants des membres de la secte. N'ayant pas toutes informations nécessaires, Reno valide l’assaut final, s'effectuant par des chars qui détruiront les murs afin d’y insuffler du gaz lacrymogène.

Cette décision, prise par la responsable politique et appuyée par le président Bill Clinton, sera vivement critiquée, le risque mortel du gaz lacrymogène étant extrêmement élevé pour des enfants. Un mois après l’assaut, le FBI sera chargé de la destruction du bâtiment servant de fief aux Davidiens. Cette décision fut également sujette à controverse car aucune enquête sur les lieux de l’assaut n’a pu être effectuée en raison de la destruction. À ce jour, le siège de Waco demeure l’action la plus meurtrière menée par le gouvernement américain à l’encontre de ses propres citoyens depuis la guerre de Sécession.

Le documentaire Apocalypse à Waco : Une secte assiégée, découpé en trois épisodes, est disponible depuis le 22 mars. À ne pas manquer sur Netflix.

Sources : Le Figaro, The Conversation, History

Arthur Mathur
Arthur Mathur Rédacteur