
Happy Face : quelle est l'histoire vraie qui a inspiré la série Paramount+ ?
Diffusée depuis le 21 mars dernier sur Paramount+, la série Happy Face a rapidement suscité un fort engouement, notamment chez les fans de série true crime. En effet, la série est bel et bien inspirée d’une histoire vraie : celle de Melissa Moore, la fille du tueur en série connu sous le nom de The Happy Face Killer. On revient sur ces faits divers qui ont bouleversé l’Amérique dans les années 1990.
Amateur de série true crime ? Paramount+ a dévoilé le 21 mars les deux premiers épisodes d’une série faite pour vous ! Intitulée Happy Face, la série - toujours en cours de diffusion - nous plonge dans la vie de Melissa, une jeune femme qui a changé de nom et gardé secret son lien de parenté avec le tueur en série connu sous le pseudonyme “Happy Face”, qui n’est autre que son père. Alors que ce dernier purge une peine à perpétuité, il parvient à reprendre contact avec sa fille. Melissa doit alors se lancer dans une course contre-la-montre pour savoir si un homme est sur le point d’être exécuté pour un crime commis par son propre père.
Au cours de sa quête de vérité, Melissa est confrontée à l’impact que le tueur en série Happy Face, et par conséquent son père, a eu sur les familles des victimes. C’est une véritable remise en question qui attend Melissa, qui se retrouve face au dramatique et macabre héritage laissé par son père. Si l’intrigue de la série a tout d’un cauchemar, celui-ci prend une tout autre tournure quand on sait qu’Happy Face est inspirée de faits réels et plus particulièrement de l’histoire de la véritable Melissa Moore, fille du tueur en série "Happy Face Killer". Retour dans les années 1990 en Amérique du Nord.
Qui est Keith Hunter Jesperson a.k.a le véritable Happy Face Killer ?
Né au Canada en 1955, Keith Hunter Jesperson est un homme à la carrure imposante puisqu’il mesure environ 2m01. Si en apparence, rien ne cloche chez Keith Hunter Jesperson, le chauffeur routier cache une double-vie et un lourd secret. En effet, le père de famille a commis au moins huit meurtres en cinq ans. Le profil de ses victimes ? Toujours le même, le chauffeur routier s’en prenait à des travailleuses du sexe ou à des femmes vivant dans la rue. Sa méthode ? Elle aussi, toujours la même : il étranglait ses victimes, une méthode qu’il a mis au point durant son enfance puisqu’il s’en prenait également aux animaux. Le premier meurtre qui est reconnu comme ayant été commis par Keith Hunter Jesperson est celui de Taunja Bennett, une jeune femme âgée de 23 ans, en janvier 1990 aux abords de Portland.
Comment le pseudonyme Happy Face Killer a-t-il été trouvé ?
Keith Hunter Jesperson semble être un homme qui souhaitait être au coeur de l’attention médiatique. De fait, quand celle-ci a commencé à se porter ailleurs que sur ces crimes - et donc sur lui -, il a commencé à envoyer des lettres où il confessait ses meurtres aux autorités et aux médias. Ces lettres contenaient toute une particularité, elles étaient signées d’un smiley souriant. C’est ainsi que le surnom Happy Killer Face a été donné au tueur au série.
L’erreur judiciaire de la série a-t-elle véritablement eu lieu ?
Dans l’intrigue de la série Happy Face, Melissa (la fille du tueur en série) doit mener son enquête pour potentiellement innocenter un homme faussement accusé d’un meurtre que son père aurait commis. Cette partie de la série est, elle aussi, inspirée de la véritable histoire de l’enquête Happy Face Killer. En effet, après le meurtre de Taunja Bennett, une femme dénommée Laverne Pavlinac a faussement confessée le meurtre auprès des autorités. Incriminant par la même occasion son compagnon John Sosnovske, il s’avère que Laverne Pavlinac cherchait juste à fuir la relation abusive dans laquelle elle était enfermée depuis bien trop longtemps. Et, alors qu’ils étaient véritablement innocents, ils ont tous les deux étaient reconnus coupables en février 1991 : Pavlinac a écopé d’une peine de 10 ans et Sosnovske de la perpétuité. Il aura fallu attendre janvier 1996 pour que la justice comprenne son erreur et libère les deux innocents, après que Jesperson ait finalement fourni des preuves attestant qu’il était bel et bien coupable.
Qu'en est-il de la véritable Melissa Moore ?
Lorsqu’elle était enfant, Melissa Moore a vécu avec son père jusqu’en 1990, année où ses parents ont divorcé. Des années plus tard, la jeune femme a publié un livre intitulé Shattered Silence: The Untold Story of a Serial Killer's Daughter (que l’on peut traduire par Silence brisé : L'histoire inédite de la fille d'un tueur en série), où elle raconte des anecdotes de son enfance plutôt traumatisantes, comme le jour où elle a vu son père torturer et étrangler des chatons, tout en riant face à la vie qui quittait les yeux des petites boules de poils. Depuis, Melissa Moore consacre une grande partie de son temps à partager son expérience en tant qu’enfant de tueur en série, la lutte interne quand on cherche à comprendre le pourquoi, mais également cette quête d’identité qui est centrale. En 2018, elle lance son podcast Happy Face, suivi d’un second en 2021 intitulé Live After Happy Face. C’est d’ailleurs de ce second podcast que s’inspire la série, cherchant à montrer un nouvel aperçu des true crime. Ici, l’objectif n’étant pas de mettre en lumière et sur un piédestal le tueur en série, mais plutôt de mettre en avant les lourdes répercussions que cela a pu avoir sur la fille d’Happy Face Killer et sur les familles de ses victimes.
Où est Keith Hunter Jesperson/Happy Face Killer aujourd’hui ?
C’est après avoir commis un meurtre un peu trop proche de chez lui que Keith Hunter Jesperson a fini par susciter l'intérêt des forces de l’ordre. Sa dernière victime n’était autre que sa petite amie de l’époque, Julie Ann Winningham. Condamné à perpétuité, il confiait en 2010, lors d’une interview donné à ABC News, que tuer était devenu “une sorte de comportement nonchalant, parce que je m'en sortais. [...] C'est un peu comme le vol à l'étalage. Vous enfreignez la loi, mais vous vous en tirez. Il y a donc une certaine excitation à s'en tirer.”
Aujourd’hui, Keith Hunter Jesperson purge sa peine au centre pénitentiaire de l'État de l'Oregon, à Salem. Il n’a plus aucun contact avec sa fille.
Pour continuer à découvrir l’histoire du tueur en série Happy Face Killer et plus précisément le point de vue de sa famille, on vous invite à retrouver la série Happy Face sur Paramount+ via le service de streaming Canal+.
