
Monstre, saison 3 : qui est Ed Gein, le Boucher de Plainfield du show Netflix ?
La nouvelle saison 3 de Monstre est loin d’être le premier contenu à s’inspirer de l’histoire de ce macabre personnage. Elle met en scène Ed Gein, aka le Boucher de Plainfield. Mais d’où tient-il ce funeste titre ? Zoom sur l’histoire vraie derrière l’un des plus grands tueurs en série.
Dans le Wisconsin des années 1950, dans une ferme isolée, naît un homme que le temps n’a pas réussi à digérer : Ed Gein. La troisième saison de Monstre sur Netflix, intitulée en VO Monster: The Ed Gein Story, s’apprête à nous plonger dans la psyché d’un des plus immondes tueurs en série de l’histoire, rongé par la culpabilité et l'obsession. Mais qui était vraiment ce “Boucher de Plainfield” que la fiction s’apprête à ressusciter ?
Une enfance qui le suivra toute sa vie
Edward Theodore Gein voit le jour le 27 août 1906, dans la petite ville de La Crosse, Wisconsin, avant que sa famille ne s’établisse à Plainfield. Il grandit sous la poigne d’une mère fanatique, Augusta, qui inculque à ses fils une vision puritaine et terrifiée du monde, dressant une barrière impitoyable entre lui et l’extérieur. Son père, George, alcoolique et violent, meurt en 1940. Peu après, son frère Henry trouve la mort dans un incendie de marais (un événement dont certains affirment que Gein lui-même pourrait être impliqué). En somme, déjà un mauvais départ pour un homme qui ne s’épanouira jamais dans la bonté. Privé de repères humains et terrifié par les pulsions qu’il ne sait nommer, Ed s’enferme dans un silence.
Le plus marquant pour lui reste nonobstant la domination psychologique de sa mère, elle écrase sa vie affective : aucune amitié, aucune confidence, aucun contact avec le monde extérieur. Elle lui interdit toute proximité avec les femmes qu’elle juge impies. Le jour de sa mort en 1945, Augusta part bel et bien, mais dans l’esprit d’Ed, elle ne lui laisse qu’un vide qu’il tentera de combler par des gestes monstrueux.
Le Boucher de Plainfield : crimes, horreur et fascination macabre
Le surnom “Boucher de Plainfield” lui est donné pour des raisons sensationnalistes par le presse, mais c’est à peine exagéré. En 1954, Mary Hogan, propriétaire d’un bar local, disparaît mystérieusement ; son souvenir flotte comme une ombre non résolue. Mais c’est la disparition de Bernice Worden, une commerçante du coin, le 17 novembre 1957, qui déclenche le dévoilement d’une horreur jusque-là confinée.
Lorsque la police pénètre dans la ferme de Gein, à cause d’un ticket attestant qu’il était le dernier à l’avoir vue, les enfers se dévoilent aux yeux des agents : Bernice, décapitée, pendue par les chevilles dans une grange. Par-delà cette scène déjà funeste, d’autres révélations glaçantes émergent : des crânes évidés transformés en bols, des abat-jours taillés dans la peau humaine, des masques façonnés avec des visages réels, des gants de chair, des rideaux, des bibelots formés de restes humains…

Quand la police entre dans ce sanctuaire de cauchemar, le silence se brise : Gein s'avoue coupable de deux meurtres - celui de Bernice Worden et de Mary Hogan - mais affirme que de nombreux restes qu’il possède proviennent de cadavres volés, pas de victimes qu’il aurait tuées lui-même. Le procès en 1968 le déclare légalement fou, et il est interné à vie dans des hôpitaux psychiatriques de l’État du Wisconsin. Jusqu’à sa mort le 26 juillet 1984, dans l’institut Mendota, victime d’un cancer et de complications respiratoires.
Des horreurs qui ont marqué l’Histoire et la culture
Si l’horreur de ses actes suffit à marquer la mémoire collective, c’est l’ambiguïté de sa monstruosité qui fascine. Ed Gein n’était pas un brute sanguinaire opérant dans la furie : il était reclus, doux en apparence, presque timide, obsédé par la pureté et la fusion avec l’autre, surtout sa mère... Hollywood, avec ses récits sanglants, a trouvé en lui la source d’un monstre originel. Ses crimes ont inspiré Norman Bates (Psychose), Leatherface (Massacre à la tronçonneuse) et Buffalo Bill (Le Silence des agneaux). On le retrouve même en personne dans des séries comme MindHunter, où des enquêteurs du FBI comptent sur lui pour mieux comprendre la psyché des tueurs.
Une question qui sera également abordée dans la saison 3 de Monstre sur Netflix : qui était-il ? Existe-il d’autres responsables que lui-même ? Cela aurait-il pu être évité ? La folie excuse-t-elle quoi que ce soit ?
Sources : TUDUM, Encyclopedia Britannica, History
