Stranger Things : la série s'inspire-t-elle de réelles théories scientifiques ?
Matière exotique, trou de ver, dimensions parallèles…toutes ces notions sonnent comme des termes de science-fiction et à raison puisqu’ils proviennent de la dernière saison de Stranger Things. Mais de quoi le show s’inspire-t-il ? Est-ce de la vraie science ?
Depuis ses débuts, Stranger Things s’est amusée à brouiller les frontières entre science-fiction, fantastique et références scientifiques bien réelles. Laboratoires secrets, expériences sur l’esprit humain, dimensions parallèles… la série des frères Duffer a toujours puisé dans l’imaginaire scientifique des années 1980. Mais avec sa cinquième et ultime saison, Netflix semble aller encore plus loin. L’introduction de notions niches comme la matière exotique, les wormholes ou la déformation de l’espace-temps soulève une question : Stranger Things s’appuie-t-elle sur de véritables théories scientifiques ou bascule-t-elle totalement dans la fiction ?
La matière exotique, un concept bien réel
Dans la dernière saison, nos héros visitent plus en profondeur l’Upside Down et découvrent bien des énigmes. L’une d’elle, c’est cette gigantesque muraille organique. Dustin la décrit d’abord comme un bouclier alimenté par un générateur à la façon de celui de la Death Star dans Star Wars. Il s’avère que le mécanisme est en fait bien plus complexe qu’il n’y paraît.
C’est dans ce contexte que le terme de “matière exotique” fait son apparition, notamment à travers les notes du Dr. Brenner. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette notion n’est pas une invention purement scénaristique. En physique, la matière exotique désigne des formes de matière aux propriétés radicalement différentes de celles que nous observons au quotidien.
Parmi les exemples les plus connus figure l’hélium superfluide, un hélium liquide refroidi proche du zéro absolu, capable de s’écouler sans aucune friction, il n’a plus de “viscosité”. Concrétement, cela va lui permettre de traverser la matière. Cela lui est permis grâce aux atomes qui le composent qui travaillent de concert contrairement au chaos habituel. Ils s’organisent en vague et passent entre les atomes en pagaille des autres matières.
Autre concept célèbre : la matière noire, invisible mais omniprésente, qui représenterait une grande partie de la masse de l’univers : 27%, alors que les étoiles, planètes et lunes ne représenteraient que 5%. Cette matière n’émet ni ne réfléchi la lumière, d’où son invisibilité. On justifie son existence grâce à la gravité qu’elle exerce, c’est elle qui retiendrait les corps céleste sous forme de galaxie.
Wormholes et ponts entre dimensions
La série franchit un cap supplémentaire lorsque Dustin évoque l’idée que l’Upside Down ne serait pas une simple dimension parallèle, mais un gigantesque wormhole - un “trou de ver” en français - reliant deux points distincts de l’espace-temps comme on pouvait le voir dans Interstellar par exemple. Là encore, le concept existe bel et bien en physique théorique.
Issus des équations de la relativité générale d’Albert Einstein, les wormholes sont des raccourcis hypothétiques dans l’espace-temps. Seulement voilà, selon les modèles actuels, ces passages seraient extrêmement instables. Certains physiciens, comme Kip Thorne, ont théorisé que seule une matière exotique dotée d’une masse négative pourrait les emprunter et empêcher leur effondrement.
La réalité au service de la fiction
Bien entendu, la série prend de larges libertés avec la réalité scientifique. La matière à masse négative n’a jamais été observée, et les voyages interdimensionnels restent du domaine de la spéculation pure. Toutefois, l’intérêt de Stranger Things réside moins dans l’exactitude scientifique que dans sa capacité à vulgariser des concepts complexes et à les rendre accessibles au grand public.
En introduisant des notions comme la courbure de l’espace-temps ou les wormholes, la série donne une illusion de crédibilité qui renforce l’immersion et la tension dramatique. Elle nous rappelle également que la réalité peut-être parfois plus fascinante que la fiction.
Rendez-vous le 1er janvier à 2 heures du matin sur Netflix pour l’épisode final de Stranger Things.