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Edward Norton dans "American History X".
Cinéma

American History X : quelle est l'histoire vraie qui a inspiré le film ?

Edward Norton dans "American History X". © Unseen Trailers / YouTube

26 ans après sa sortie au cinéma, American History X refait parler de lui. Disponible depuis peu en streaming sur Netflix, il est actuellement 4e des films les plus regardés du moment sur la plateforme en France. Derrière ce drame profond, sur le racisme et la rédemption, se cache une histoire bien réelle : celle de Frank Meeink, un ancien skinhead devenu militant contre la haine.

Sorti en 1999, American History X n’a rien perdu de sa force. Réalisé par Tony Kaye, écrit par David McKenna et sublimé par la performance bouleversante d’Edward Norton (Fight club), le film s’impose comme l’un des portraits les plus crus et les plus lucides de la haine raciale. S’il fascine autant les abonnés de Netflix, c’est aussi parce qu’il s’inspire du parcours tragique et bouleversant d’un homme qui a réellement vécu cette descente aux enfers : Frank Meeink.

D'une enfance brisée à la haine raciale, jusqu'à la rédemption

Né en 1975 à Philadelphie, Frank Meeink grandit dans un environnement instable : père absent, beau-père violent, mère dépendante à l’alcool et aux drogues. À l’école, il subit affronts et humiliations. Adolescent perdu, il trouve refuge dans un groupuscule néonazi, qui lui offre ce qu’il cherchait désespérément : un sentiment d’appartenance. À seulement 13 ans, il devient un skinhead convaincu. À 17 ans, il commet l’irréparable : il enlève et passe à tabac un militant antifasciste, filmant la scène pour prouver sa loyauté au mouvement. Armé, il est jugé comme un adulte et se voit condamné à trois ans de prison.

C’est derrière les barreaux que Frank Meeink commence à ouvrir les yeux. Contre toute attente, ce sont les détenus afro-américains, ceux qu’il avait appris à haïr, qui lui tendent la main. Sur les terrains de basket de la prison, il découvre l’entraide, le respect, et remet en question toute son éducation idéologique. Cette expérience bouleverse son regard sur le monde. À sa sortie, il tourne définitivement le dos au néonazisme.

Frank Meeink s’efforce ensuite de reconstruire sa vie, multiplie les conférences dans les écoles et les prisons pour mettre en garde les jeunes contre la spirale de la haine. Un jour, alors qu’il participe à un documentaire, un rabbin lui apprend qu’il a… des origines juives. Désormais pratiquant, il observe le shabbat et étudie la Torah. Son histoire est devenue un symbole fort de rédemption et d’éducation contre la haine.

Frank Meeink a inspiré le personnage de Derek Vinyard

American History X s’inspire de ce parcours atypique. Le personnage de Derek Vinyard, incarné par Edward Norton, partage les mêmes fractures : la perte du père, l’embrigadement dans un groupe néonazi, la prison, puis la prise de conscience. Le tout raconté du point de vue du raciste, un choix rare et audacieux qui donne au film toute sa puissance. En 1999, Norton sera d’ailleurs nommé aux Oscars pour sa performance, devenue légendaire.

26 ans plus tard, American History X reste un uppercut cinématographique, brutal et nécessaire. Ses images, sa musique, sa colère et sa douleur continuent de marquer les esprits. Et si le film fascine encore aujourd’hui sur Netflix, c’est sans doute parce qu’il raconte une vérité universelle. Une vérité illustrée par une citation d'Abraham Lincoln, qui clôt le film :

"Nous ne sommes pas ennemis, mais amis. Nous ne devons pas être ennemis. Même si la passion nous déchire, elle ne doit pas briser l’affection qui nous lie."

Sources : Crise de Foi, NPR

Lucas Chauviré
Lucas Chauviré Rédacteur