
Conjuring 4 : quelle est l’histoire vraie derrière le nouveau film de la franchise ?
Comme pour chaque film de la franchise Conjuring, le quatrième chapitre des films principaux s’inspire d’une histoire réelle avec souvent quelques libertés. Ici, on y retrouve le cas de la famille Smurl, l’une des affaires paranormales les plus médiatisées. Alors, que s’est-il réellement passé ?
Le quatrième opus de la saga Conjuring, intitulé The Conjuring: Last Rites (L’Heure du jugement) (2025) sorti en salle le 10 septembre, s’inspire d’un des cas les plus controversés et spectaculaires de la carrière paranormale d’Ed et Lorraine Warren : l’affaire de la famille Smurl, survenue dans les années 1970–1980 en Pennsylvanie. On vous raconte l’histoire vraie.
Un cauchemar qui va crescendo
Jack et Janet Smurl emménagent en octobre 1973 dans un duplex de West Pittston, Pennsylvanie, avec leurs quatre jeunes filles et les parents de Jack, après l’inondation causée par l’ouragan Agnes en 1972. Très vite, des phénomènes inhabituels - dignes d’un film d’horreur - se manifestent : odeurs nauséabondes, bruits inexpliqués, objets déplacés, appareils électroménagers qui prennent feu même débranchés, et des taches étranges réapparaissent sur des murs fraîchement repeints.

Au fil des années, ces manifestations s’intensifient : levitations, attaques physiques (le chien projeté contre un mur, par exemple, rien que ça…), agressions sexuelles présumées par une entité démoniaque, et figure d’ombre menaçante aperçue dans la maison, notamment par Janet Smurl.
De l'intervention des Warren à la médiatisation de l'affaire
En 1986, désemparés et sans soutien suffisant de l’Église locale, les Smurl sollicitent Ed et Lorraine Warren, célèbres démonologues et enquêteurs du paranormal. Selon la version du couple, la maison abriterait quatre esprits, dont un démon particulièrement puissant qui s’attaquerait à la famille depuis longtemps. Ils collectent des enregistrements audio, effectuent plusieurs tentatives d’exorcisme, dont une avec un prêtre mandaté par le Vatican selon la famille Smurl, mais sans résultat immédiat. Ce qui fut clairement dans leur intérêt, puisque rapidement le cas devient une affaire d’État : interviews télévisés, articles de presse nationaux, débats passionnés entre croyants et sceptiques.
Quelles explications rationnelles en tirer ?
Des critiques comme le professeur Paul Kurtz, du CSICOP, dénoncent un manque de rigueur scientifique. Ils mettent en avant des explications alternatives : hallucinations collectives, troubles neurologiques (Jack avait subi une opération du cerveau en 1983), tensions familiales ou recherche de notoriété. Les sceptiques firent même appel aux autorités médicales et tentèrent d’enquêter sur place, mais furent fréquemment bloqués par les Smurl ou Ed Warren…
Dénouement et postérité
Après plusieurs tentatives, une percée serait obtenue grâce à l’intervention d’un prêtre (Reverend Joseph Adonizio). En effet, sous la pression médiatique, l’église, habituellement très prudente et frileuse sur ce genre de cas, aurait fini par craquer et envoyer quelqu’un. La hantise aurait ensuite cessé en 1988. La famille déménage à Wilkes-Barre, et les nouveaux occupants de la maison de West Pittston affirment ne plus rien avoir remarqué d’anormal.

Jack Smurl est décédé en juin 2017. Janet vit désormais à Laporte, en Pennsylvanie. Leur fille Carin est devenue enquêtrice paranormale en partie pour aider d’autres familles confrontées à des phénomènes similaires, tout en soulignant ne jamais avoir tiré de profit des événements.
Une histoire paranormale qui a donné naissance à un livre intitulé The Haunted: One Family’s Nightmare (1988) puis à un téléfilm en 1991 et bien sûr le film Conjuring : L’Heure du jugement actuellement projeté dans les salles obscures.
Sources : A Case Study of the West Pittston 'Haunted' House, Biography
