
À partir de quel âge regarder les films d'horreur Conjuring ?
Avec l’arrivée imminente dans les salles obscures du quatrième opus, Conjuring : L’heure du jugement, certains adolescents voudront sûrement voir les précédents chapitres avant de filer au cinéma. Mais votre enfant a-t-il vraiment l’âge de découvrir cette saga ?
Les films de la saga Conjuring (univers initié avec The Conjuring en 2013) sont devenus des références de l’épouvante moderne. Ils mêlent ambiance oppressante, suspense maîtrisé et visuels perturbants. Adaptés de faits supposément réels, hantés par des phénomènes démoniaques, ces thrillers effrayants convainquent tant par leur efficacité que par leurs thématiques troublantes, telles que l’exorcisme, la possession et les forces occultes. Dès lors, la question se pose : à quel âge est-il raisonnable de laisser un enfant ou un adolescent regarder ces films ?
Conjuring, à partir de 12 ans seulement ?
Dans de nombreux films américains, on peut voir des enfants tout faire pour mentir sur leur âge afin de pouvoir voir des longs-métrages interdits aux plus jeunes. En France, c’est bien différent, il n’y a très souvent pas de vérification d’âge : les films considérés comme choquants ou effrayants sont la plupart du temps seulement “déconseillés” et non “interdits”. Il y a évidemment des exceptions, et Conjuring en a fait partie lors des sorties de ces différents opus dans les salles obscures. Tous les films, y compris les spin-offs comme La Nonne, Anabelle ou La Dame Blanche, ont été “interdits aux moins de 12 ans”.
Seulement voilà, est-ce assez ? 12 ans reste un âge encore très jeune et les thématiques de ces films sont loin d'être anodines. Les références à la religion ou à la possession peuvent profondément marquer un adolescent, en fonction du milieu dans lequel il a grandi ou même simplement de sa sensibilité. D’un autre côté, interdire ces films complètement aux moins de 17 ans, comme c’est le cas outre-Atlantique (Rated R), peut clairement être excessif pour des plus jeunes rapidement passionnés par ce genre de cinéma, ou simplement en quête de frissons pour tester leurs limites. D’autant plus quand on sait qu’en France, le cinéma d’horreur est ultra populaire auprès des plus jeunes. Une étude du CNC (Centre National du Cinéma) a montré que les 15-24 ans représentent 39,4 % des entrées pour les films d'épouvante.
La réponse ne se trouve alors pas avec une interdiction bête et méchante, mais plutôt auprès d’un dialogue avec son adolescent pour savoir si ou non il est apte à se plonger dans de tels univers. Évidemment, il va avoir peur, c’est le but, mais il s’agit de savoir s’il gardera des séquelles ou non : apeurer oui, traumatiser non.
Qu’est-ce qui peut choquer un adolescent dans la saga Conjuring ?
Ainsi, pour savoir si oui ou non votre adolescent est en mesure de visionner la saga Conjuring, il convient de creuser un peu plus les différentes thématiques qui hantent les films. La saga Conjuring n’est pas tant graphique que psychologiquement éprouvante, rendant certains passages particulièrement marquants pour des adolescents. Voici les principaux “trigger warnings” (ou "traumavertissements" en français) et autres éléments potentiellement perturbants :
- Terreur psychologique intense et scènes de possession : les films reposent énormément sur un climat angoissant, des atmosphères lourdes et des manifestations démoniaques terrifiantes, notamment des scènes de possession brutale, cris, tensions extrêmes et montée de la panique. On peut noter par exemple la séquence d’exorcisme dans le premier Conjuring qui est souvent décrite comme particulièrement effrayante, avec des manifestations visuelles et sonores conçues spécialement pour déranger profondément.
- Religion/Spiritualité : évidemment, qui dit possession, dit aussi religion. Pour regarder Conjuring, il faudra accepter de voir des films jouer avec les codes de la religion à des fins horrifiques. Certains pourraient juger certaines scènes blasphématoires et profondément choquantes, et c’est particulièrement vrai pour les spin-offs La Nonne.
- Violence modérée mais psychologiquement marquante : même si le gore est limité, contrairement à des "splatter movies" comme Terrifier, on y voit des griffures, du sang (notamment pendant la possession), et des actes de violence contre un animal (un chien meurt) ou des personnages humains, ce qui peut être choquant pour les plus sensibles.
- Jumpscares et tension constante : les effets de sursaut ("jumpscares") sont nombreux, rendant l’expérience angoissante à suivre pour un adolescent sensible à ce type de stimulus.
Cela dit, on pourra tout de même noter que les films Conjuring sont considérés par la communauté comme des films d’horreur “grand public”, même si le terme n’est pas forcément le plus adapté. Ces longs-métrages usent de ressorts classiques - voire prévisibles - de l’horreur sans partir dans l’exotisme ou des thématiques considérées plus difficiles qu’utilisent d’autres films, comme la violence enfantine, le viol, la torture ultra graphique, etc.
En somme, les éléments combinés créent une atmosphère oppressante, plus mentale que graphique, ce qui peut rendre les films particulièrement frappants, voire traumatisants, pour des spectateurs très jeunes ou sensibles. Une première approche pourra être de regarder le premier film accompagné. Les scènes choquantes ont moins d’impact quand il est possible d’en parler directement sur le moment, avant de les laisser prendre racine dans une imagination parfois trop fertile.
Sources : HorrorNewsNetwork, CommonSenseMedia, CNC
