
Alien Earth : le créateur explique pourquoi la série introduit de nouvelles créatures
Alors que les versions alternatives du xénomorphe de Ridley Scott dans les préquels n’avaient pas du tout fait l’unanimité, Noah Hawley introduit carrément de nouvelles espèces dans la série Alien : Earth. Mais tout cela ne sort pas de nulle part, et il nous en dit plus.
La saga Alien s’est imposée depuis plus de quarante ans comme une référence du cinéma de science-fiction et d’horreur, avec déjà sept films à son compteur. Dans chacun d'eux, on retrouve la créature culte du xénomorphe créée par l’artiste suisse Giger. Depuis plusieurs dizaines d’années, elle est l’emblème de la franchise, la créature parfaite, celle que l’on redoute. Et pourtant, dans Alien : Earth, la première série officielle dans l’univers de la saga, disponible sur Disney+, de nouvelles créatures font leur apparition et elles n’ont pas l’air d’avoir de lien avec le xénomorphe... Alors, pourquoi sont-elles là ? Le réalisateur Noah Hawley (Fargo, Legion) a récemment donné la réponse.
Rompre avec la routine des xénomorphes
Depuis le premier film en 1979, l’un des atouts de la franchise résidait dans la découverte progressive du cycle de vie du xénomorphe : l’œuf, le facehugger, le chestburster, puis la créature adulte. Chaque étape accentuait la terreur, construisant une horreur crescendo. Mais après sept films et de multiples déclinaisons, cet effet de surprise semblait s’émousser. Il aurait été dur de garder la tension et le mystère, d’autant plus dans un format encore plus long qu’est la série. Noah Hawley en est conscient, il explique dans une interview pour IGN :
“Si mon travail est de faire passer l’expérience émotionnelle de regarder un film Alien dans une série télévisée, l’un des sentiments les plus importants est de découvrir le cycle de vie du xénomorphe. Quatre monstres en un, chacun étant pire que le précédent. [...]
Donc il y a tout le processus de découverte. Et après sept films, on ne peut pas le retrouver. Mais si j’introduis de nouvelles créatures, et que vous ne connaissez pas leur moyen de se reproduire ou leur régime alimentaire, alors vous ressentez de la terreur à chaque fois qu’elles sont à l’écran. Ou même si elles ne sont pas là, mais vous savez qu’elles sont quelque part et vous ne savez pas ce qui va se passer ensuite.”
Ce ne sont pas juste des aliens dégueu…
Hawley insiste sur la méthode employée : avant d’imaginer la forme, il a réfléchi à la fonction narrative de chaque créature. Les monstres ne sont pas seulement des obstacles sanglants, mais des éléments dramaturgiques conçus pour nourrir les enjeux et renforcer l’immersion.
Car oui, il ne s’agit pas seulement de créer une créature la plus "dégueu" possible, une série, contrairement à un film, doit développer ses personnages sur la durée. Noah Hawley explique avoir cherché à créer une tension dramatique qui ne repose pas uniquement sur la présence des monstres :
“Un film Alien, c’est une histoire de survie de deux heures. Une série télévisée, c’est sur la longueur, il faut s’investir dans de nombreux personnages qui ne meurent pas et explorer les thématiques de la franchise. Le défi était de retirer les monstres momentanément, et se demander, ‘Dans quel drame on peut s’investir, semaine après semaine ?’.
Je ne suis pas inquiet pour les monstres. Quand on les met, c’est la satisfaction assurée. On devait créer du drame humain, avec des monstres humains aussi.”
Dans Alien : Earth, l’horreur extraterrestre se double d’une exploration des rapports de pouvoir, de la cupidité et de la fragilité humaine face à l’inconnu.
…mais ils sont dégueu quand même
Pour donner vie à ces entités inédites, la production a collaboré avec les équipes de Wētā Workshop, réputées pour leur travail sur Le Seigneur des anneaux ou Avatar. Les acteurs ont ainsi pu interagir avec des modèles concrets, pas de 100% CGI, ce qui permet de retrouver l’authenticité viscérale du premier Alien.
Le créateur confie même s’être volontairement “dégoûté” lors du processus de design, afin de retrouver cette horreur organique qui caractérise la saga. Certains spectateurs évoquent déjà une parenté visuelle avec les cauchemars de la franchise vidéoludique Dead Space, sans que Hawley confirme ou démente cette inspiration.
Si les fans attendaient avant tout le retour du xénomorphe, Noah Hawley leur offre davantage : une relecture ambitieuse où l’inconnu redevient source d’effroi. Pour rappel, le troisième épisode de Alien : Earth est disponible dès ce mercredi 20 août sur Disney+. Le quatrième sortira mercredi prochain.
Source : IGN
