
Jean Dujardin dépoussière Zorro dans une nouvelle série sur Paramount+
On ne compte plus le nombre de films dans lesquels Zorro est mis en scène. Un héros né dans les pages d'un simple magazine, de l'imagination de Johnston McCulley, dont l’histoire a par la suite été racontée dans des romans et bandes dessinées. La télévision ne l’a pas non plus épargné, la première série sortie à la fin des années 1950 restant certainement la plus célèbre sur l’homme masqué. Désormais, Don Diego de la Vega entame une nouvelle vie sur le petit écran, dans un nouveau programme à découvrir depuis ce jeudi 6 septembre sur Paramount+.
C’est en 2018 que le producteur Marc Dujardin et le scénariste Benjamin Charbit se lancent dans la création d’une toute nouvelle série sur Zorro. Un héros pas vraiment comme les autres, loin des univers Marvel ou DC Comics. Néanmoins, cela n’a jamais empêché Zorro d’être sans cesse comparé à Batman. Deux personnages similaires : tous deux justiciers, ils sont vêtus d’un costume et d’un masque entièrement noirs.
Mais dans cette nouvelle série, baptisée simplement Zorro sur Paramount+, Benjamin Charbit a voulu un héros qui se diffère totalement de Batman. Ainsi, il donne naissance à un personnage beaucoup plus solaire et vertueux. Un Zorro à l’équilibre parfait, personnage fidèle à son histoire sans que l’on tombe dans la nostalgie, drôle mais qui n’est pas dans la caricature, avec aussi un sens politique sans faire dans le premier degré.
Zorro : un rêve pour Jean Dujardin
Pour incarner ce nouveau Zorro, Benjamin Charbit n’a pas eu à hésiter. Pour lui, c’était Jean Dujardin, comme il l’a expliqué en conférence de presse :
"J’aime Jean depuis des années, depuis que je suis adolescent. Je l’aime quand il me fait rire, donc j’avais envie d’écrire un rôle sur-mesure, qui exploite ce talent comique et qu’il a pu ensuite ramifier vers ses autres palettes de son jeu d’acteur, pour obtenir deux personnages différents."
Voilà donc Jean Dujardin dans la peau de Don Diego de la Vega alias Zorro, un personnage que le comédien - comme beaucoup d’autres - espérait pouvoir un jour incarner à l’écran :
"Un rêve d’acteur qui est devenu un cauchemar d’adulte, car après 20 ans de carrière, je voyais que ça ne venait toujours pas, à 40 ans ça ne venait toujours pas… Je me suis dit que l’on allait éteindre le feu, que ça ne servait à rien. Et puis un jour, Marc Dujardin est venu avec ce projet avec Benjamin Charbit, et ça a évidemment tout précipité."
Dans la peau de son propre Zorro, l'interprète d'Un gars, une fille doit aussi jouer Don Diego de la Vega. Dans cette nouvelle adaptation, le héros se retrouve en 1821 à la tête de Los Angeles quand son père, grand dirigeant depuis des décennies, meurt brutalement d’un arrêt cardiaque. C'était un véritale jeu de composition pour l'acteur, avec un Don Diego de la Vega "intègre, courageux, qui est parfois à côté de lui-même", explique Jean Dujardin avant de passer à la description de Zorro, qu’il voit comme le diable de Don Diego de la Vega, "qui peut régler les choses beaucoup plus rapidement que lui." En effet, Don Diego de la Vega, peu autoritaire, décide après une longue pause de 20 ans de ressortir son costume flamboyant de Zorro et faire la peau au détestable Don Emmanuel, qui a soif de pouvoir et de richesse.
Une fresque amoureuse intéressante avec Gabriella et Zorro
Zorro c’est aussi cette belle histoire d’amour avec Gabriella. Mariée depuis plus de 17 ans avec Don Diego de la Vega, qui ne la regarde presque plus et avec qui elle fait chambre à part, elle retrouve cette passion amoureuse dans les bras de Zorro. Dissimulant sa deuxième identité, Don Diego de la Vega est le témoin direct de l'infidélité de sa femme, qui n’est pas au courant qu’il est Zorro et trompe donc sans le savoir son mari avec son mari. Une fresque amoureuse intéressante, comme le soulignait Jean Dujardin lors de la conférence de presse :
"Ce n’est pas seulement Zorro qui m’a emballé dans cette lecture, c’est toutes les histoires, les ramifications (…) Ça n’a pas grand intérêt de mettre une cape et de faire du cheval. J’ai eu du plaisir à en faire bien sûr, mais cette relation avec sa femme reste très intéressante. Même dans une comédie comme 'Zorro', c'est intéressant d’avoir tous ces doubles fonds amoureux."
Zorro et son acolyte Bernardo
Si tous les héros ont leur romance, ils ont aussi leur acolyte : Robin pour Batman et Bernardo pour Zorro. Eh oui, que serait Zorro sans son Bernardo, incarné ici par l’acteur italien Salvatore Ficarra, toujours prêt à l’aider dans ses plans les plus farfelus et lui faire part de toutes les indiscrétions qu’il peut entendre ? La série révèle toute l’admiration qu’a le personnage pour Zorro, toujours à l’affut de ses moindres faits et gestes, mais surtout toujours à ses côtés pour le soutenir dans ses prises de décisions, comme le soulève Salvatore Ficarra : "Je pense que Bernardo voudrait être Zorro. Il aime tout ce qu’il fait, parce qu’il sait qu’il ne pourra jamais être Zorro."
Bernardo, un personnage où toute la difficulté porte sur le fait qu’il entend, mais ne parle pas. Pourtant, dès les premiers essais, Jean Dujardin est stupéfait du jeu de son partenaire :
"Je me souviens, une semaine avant le tournage, on a fait des essais vidéo. Il y avait le mouvement, les yeux, tout était en place et il est devenu la projection de Zorro. Il faisait tout ce que je faisais, c’était vraiment du clown, c’était du grand clown de suite."
Un personnage beaucoup plus libre que dans les autres Zorro. Benjamin Charbit lui a donné le droit de sourire et d’être critique envers Zorro et sur la société. Un Bernardo plus nuancé aussi, avec différents niveaux de lectures, jusqu’à l’invention de son propre langage des signes comme l'explique Salvatore Ficarra :
"Le personnage est particulier, parce qu’il entend, mais ne parle pas. On a cherché à travailler sur le langage du muet, et que ce soit universel. J’ai fait des rencontres avec des personnes en Italie muettes, pour créer un langage compréhensible pour tous. On a même créé notre propre langage des signes, avec des signes qui n’existent pas."
Et Jean Dujardin d’ajouter : "Il ne dit rien, mais avec son visage on voit et on entend tout."
Un Zorro qui s'inspire des précédents tout en créant son propre univers
Si Zorro a une histoire similaire dans chacune des œuvres, son visage, lui, a souvent changé. C’est en 1920, que le premier Zorro est représenté à l’écran sous les traits de Douglas Fairbanks, dans The Mark of Zorro (Le Signe de Zorro). Comment ne pas se référer à son premier interprète, lorsque l'on vous confie le rôle de l’homme masqué ? Une figure dont s’est effectivement inspirée Jean Dujardin, et qu’il avait d'ailleurs déjà approchée quelques secondes à l’écran dans The Artist. Dans le film, une image d’archive de Douglas Fairbanks en Zorro est projetée, avec Jean Dujardin qui fait un tout petit bout de relais.
Mais Douglas Fairbanks n’est pas le seul acteur qui a influencé Jean Dujardin pour créer son propre héros. Il y a aussi Guy Williams, devenu célèbre pour son rôle de Zorro dans la série télévisée du même nom, produite par Disney et diffusée de 1957 à 1961 sur TF1, puis sur M6 avant de revoir le jour sur France 3 en 2008.
Avec son Zorro, Benjamin Charbit offre un véritable hommage à l’homme masqué. Un univers inspiré des précédents, certes, néanmoins créatif avec des libertés sur l’intrigue venant dépoussiérer le personnage, grâce à un scénario qui permet de s’identifier plus facilement à cette nouvelle version de Zorro glorifiée par Jean Dujardin. Avec cette série, l'acteur a réalisé un rêve d’enfant. Désormais, il est prêt à quitter le masque :
"J’ai fait des personnages masqués, grimés, pensant qu’ils m’amélioreraient, qu'ils me rendraient meilleur, mais que ce ne serait pas moi. Je suis au bout de quelque chose avec Zorro, maintenant il va falloir que je m’en libère, que j’enlève le masque. Mais je crois qu’il y a toujours une envie d’avoir un double. C’est la vie en mieux un double, c’est bien de ne pas toujours être raisonnable."
Zorro, la nouvelle série évènement consacrée au célèbre héros masqué, est à découvrir dès à présent sur Paramount+. Une plateforme désormais accessible gratuitement avec les offres Canal+, disponibles chez SFR.
Source : Paramount+
