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Dans "Aline", Valérie Lemercier incarne une Céline Dion plus vraie que nature.
Musique

Aline : qu'est-ce qui est vrai ou faux dans le biopic sur Céline Dion ?

Dans "Aline", Valérie Lemercier incarne une Céline Dion plus vraie que nature. © Gaumont / YouTube

Dans Aline, Valérie Lemercier livre sa vision très personnelle et romancée de la vie de la chanteuse Céline Dion. Mais à quel point la comédienne et réalisatrice a-t-elle mêlé réalité et fiction ? Découvrez si le scénario retranscrit fidèlement ou non le conte de fées de l'interprète de Pour que tu m'aimes encore.

Énorme succès à sa sortie dans les salles obscures en 2020, Aline est diffusé pour la première fois sur TF1 ce dimanche soir. Retraçant la vie et la carrière de Céline Dion, le film de Valérie Lemercier prend volontiers certaines libertés pour donner des allures de comédie à cette formidable et touchante success story. Mais comment savoir si ce que l'on voit à l'écran est vrai ou faux ? Pour en avoir le cœur net, nous avons fait confiance à l'expertise d'Agnès Gaudet, journaliste pour Le Journal de Montréal, qui a suivi la carrière de la star depuis ses débuts et a analysé ce vrai-faux biopic sous toutes ses coutures.

La carrière de Céline Dion a-t-elle commencé par une cassette ?

Selon le film Aline, c'est une toute petite cassette audio enrubannée de rouge puis envoyée à René Angélil qui serait à l'origine de l'impressionante carrière de Céline Dion. Est-ce vraiment le cas ? D'après Agnès Gaudet, c'est authentique. Notre consœure précise que c'est la chanson Ce n'était qu'un rêve qui était enregistrée sur cette bande, et que le père de la future star aurait bel et bien appelé l'impresario en lui disant : "Je sais que tu ne l’as pas écouté, sinon tu aurais rappelé tout de suite !" Cependant, une partie de cette séquence est le pur produit de l'imagination de Valérie Lemercier :

"Qu’une jeune Céline ait oublié d’enlever ses patins à glace avant de se rendre au rendez-vous avec l’impresario, comme le personnage d’Aline, est absurde."

Le porte-bonheur de Céline Dion : mythe ou réalité ?

Dans le scénario écrit par Brigitte Buc et Valérie Lemercier, Aline possède un porte-bonheur : une pièce en or que son père lui aurait offerte et qui est très liée à l'histoire de sa famille. Le père de la chanteuse l'aurait trouvée dans les années 1930 et l'aurait plus tard transmise à sa fille pour lui porter chance. Si cette histoire est fausse, Céline Dion aurait pourtant bien l'habitude d'avoir avec elle un gri-gri, comme l'explique la spécialiste québecoise :

"Dans la vraie vie, Céline qui est superstitieuse, a souvent glissé une pièce de cinq sous dans son soulier pour la chance, après qu’elle en eut trouvé une par terre datée de 1968, son année de naissance, avant son premier concert."

Comment s'est passée la demande en mariage de René à Céline ?

Une séquence d'Aline se déroulant à Rome nous montre la touchante demande en mariage que René aurait faite à Céline. Dans les années 1990, alors que la tournée de la star passe par l'Italie, son manager imagine une façon originale de lui demander sa main : il dissimule une bague dans un cornet de glace ! Est-ce vraiment comme cela que les choses se sont déroulées ? Pas vraiment. Agnès Gaudet fait le point :

"La demande en mariage d’Aline a été totalement imaginée par Valérie Lemercier (Aline). René Angélil n’a jamais caché une bague de fiançailles dans un cornet de crème glacée tendu à Céline. Sa demande s’est faite discrètement en privée."

Toujours autour de ce mariage, le biopic de Valérie Lemercier nous offre une séquence plutôt amusante au cours de laquelle Aline, en robe de mariée, est contrainte de sortir de la maison par la fenêtre, sa robe étant trop volumineuse pour passer par la porte. Il s'agit encore d'une séquence relevant de la fiction :

"Évidemment ceci est pure invention. Le mariage grandiose de Céline et René a nécessité des préparatifs monstres."

La dispute entre la mère de Céline Dion et René Angélil s'est elle produite comme dans le film Aline ?

L'une des séquences les plus marquantes d'Aline nous montre une dispute entre la mère de la chanteuse et le manager de cette dernière. Comprenant qu'une idylle est en train de se former entre sa fille et l'impresario, la mère de la star décide de confronter l'homme en l'interrompant alors qu'il est en pleine partie de roulette. S'en suit une séquence d'anthologie particulièrement drôle. Et s'il s'agit encore d'une invention, une certaine tension a pourtant bien existé :

"Cette confrontation n’a jamais eu lieu dans la vie de Céline et René. Maman Dion aurait toutefois un jour mentionné : 'Céline était ma princesse. J’espérais un prince pour elle'."

Comment Céline Dion a-t-elle été prévenue de la mort de son père ?

Dans le film Aline, lorsque la chanteuse apprend que son père vient de mourir, c'est presque par accident, seulement quelques secondes avant de donner un concert. Là encore, si les choses ne se sont pas tout à fait déroulées de cette façon, la réalité n'est pas très différente de ce que l'on peut voir à l'écran. La journaliste québecoise, qui a suivi Céline Dion depuis 1981, a révélé ce qui s'est réellement passé :

"Céline Dion n’a pas appris le décès de son père à cause d’un technicien indiscret quelques instants avant d’entrer sur scène comme on le voit pour Aline, mais plutôt quelques heures avant le show. En montant sur scène, elle a annoncé aux spectateurs que son père venait de mourir, que ce serait pénible et qu’elle lui dédiait le spectacle. Plus tard, elle a fondu en larmes dans sa loge."

Si Valérie Lemercier a pris certaines libertés avec les faits, c'est pour mieux rendre hommage à la star qu'elle admire. Dans le dossier de presse qui accompagnait la sortie d'Aline, la cinéaste française a précisé :

"On s'est autorisées à composer avec le réel, inventer des détails. Il me fallait construire cette histoire avec le maximum de précision, mais avec un pas de côté, à quelques mètres, respectueux d'elle…"

Mélange de fiction et d'histoire vraie, Aline est au final une comédie romantique touchante et très réussie, devant laquelle on ne boude certainement pas son plaisir.

Sources : Le Journal de Montréal, Slate

Pierre Champleboux
Pierre Champleboux Rédacteur