Récemment, une série a fait parler d’elle sur Netflix : L’Eternaute. En effet, celle-ci est la première de la plateforme à avoir exploité l’intelligence artificielle générative pendant son processus de création. Comme l’a rapporté The Hollywood Reporter : d’après Ted Sarandos, le co-CEO de Netflix, cela aurait permis une réalisation dix fois plus rapide qu’avec des méthodes traditionnelles. Alors oui, l’IA peut être un bel outil quand elle est utilisée avec parcimonie et surtout en étant consciencieux, mais les abus peuvent rapidement arriver. C'est pourquoi, pour pallier cette éventualité, Netflix a mis en place des règles à respecter pour les créateurs.

L’IA, un outil créatif, pas un substitut

Dans un document officiel destiné aux réalisateurs, partenaires et prestataires, le géant Netflix décrit comment l’IA générative peut être intégrée dans ses productions. L’entreprise reconnaît que ces outils, capables de générer des images, sons, textes ou vidéos en quelques secondes, représentent un atout pour stimuler la créativité et gagner du temps dans certaines étapes.

Cependant, la plateforme insiste : l’IA ne doit pas remplacer les artistes, scénaristes, acteurs ou techniciens. Elle est tolérée comme une “aide créative”, par exemple pour créer des moodboards, tester des décors ou produire des éléments visuels temporaires, mais jamais comme un substitut au travail humain.

Des principes clairs pour éviter les dérives

Netflix, sur la papier, impose alors certaines règles quant à l’utilisation de l’IA. Celles-ci garantiront l’intégrité des contenus artistiques de demain. Les voici :

• Ne pas utiliser l’IA pour copier des œuvres protégées ou reproduire des styles d’artistes sans autorisation,
• Ne pas exploiter les données sensibles (scripts non publiés, photos de tournage, informations personnelles sur les acteurs ou l’équipe) dans des outils non sécurisés,
• Éviter que les outils d’IA stockent, réutilisent ou s’entraînent à partir des données de production,
• Ne pas générer de performances de comédiens, ni créer de doublures numériques sans leur consentement explicite.

Netflix aura toujours le dernier mot

Si l’usage de l’IA se limite à des éléments secondaires ou exploratoires, une simple validation auprès du géant du streaming peut suffire. Mais dès que l’IA touche à des points sensibles – personnalités, éléments narratifs clés ou livrables finaux –, une autorisation écrite est exigée. L’entreprise a communiqué des exemples concrets : créer un personnage central via IA, modifier la performance d’un acteur ou générer une voix de synthèse ressemblant à une célébrité sera totalement interdit sans un accord de la plateforme. En revanche, il sera toléré sous conditions de produire des affiches fictives en arrière-plan ou des documents aperçus brièvement à l’écran, à condition qu’ils ne soient pas essentiels à l’intrigue.

En résumé, Netflix assume une position d’ouverture mesurée : oui à l’IA, mais seulement comme un levier créatif, jamais comme un outil de substitution ou de contournement des règles éthiques et juridiques. Cela dit, la société n'exclut pas l’usage de l’IA pour alimenter l’intrigue si elle l'autorise…

Source : Netflix