Êtes-vous victime de digital hoarding, qui affecte près de 8 personnes sur 10 ?
Sur votre smartphone, votre ordinateur ou votre tablette, vous avez la fâcheuse habitude de ne jamais rien supprimer et d’accumuler les fichiers en tout genre ? Ce phénomène porte un nom : le digital hoarding. On fait le point sur ce que l’on sait aujourd’hui de ce comportement numérique, qui concernerait bien plus de personnes qu’on ne l’imagine.
Nos multiples appareils, à commencer par les smartphones, offrent aujourd’hui toujours plus d’espace de stockage. La plupart des modèles haut de gamme proposent désormais des versions allant jusqu’à 1 To - une évolution bienvenue au quotidien. Mais cette abondance contribue aussi à l’émergence d’un phénomène relativement récent : le digital hoarding, ou la tendance à conserver l’ensemble de ses fichiers sur ses appareils. Un comportement en apparence anodin, qui pourrait pourtant avoir des répercussions sur la santé mentale.
C’est quoi le digital hoarding ?
Concrètement, le digital hoarding, ou accumulation numérique, désigne un comportement consistant à garder un volume important de données sur ses appareils, qu’il s’agisse de photos, vidéos, e-mails, captures d’écran ou notes personnelles, sans jamais procéder à un vrai tri. Il ne s'agit pas simplement d'une question de désordre : ces fichiers sont souvent conservés ''au cas où'', ''pour ne rien perdre'' ou ''en attendant de les classer'', et finissent par s’accumuler sans réelle organisation.
À l’instar de personnes qui gardent tout chez elles par habitude ou par précaution, les smartphones, ordinateurs et services de stockage en ligne se transforment rapidement en sortes de ''dépôts numériques'' surchargés, où il devient difficile de retrouver quoi que ce soit, et où le simple geste de supprimer peut devenir anxiogène. Ce comportement, peu étudié il y a encore quelques années, illustre comment nos habitudes digitales peuvent se rapprocher de comportements de collection compulsive dans le monde réel, avec des conséquences potentielles sur notre santé mentale et notre rapport au numérique.
Nous sommes manifestement nombreux à être touchés par ce phénomène. Même s’il n’y a pas (encore) de données précises et fiables en France, un récent sondage aux États-Unis a révélé que plus de 77% des personnes interrogées étaient des ''digital hoarders'', détenant ainsi (beaucoup) trop de fichiers numériques inutiles sur leurs appareils.
De vraies conséquences sur la santé mentale et la productivité
Le digital hoarding ne se limite pas à un simple ''désordre numérique''. Même si on ne peut le qualifier comme un véritable trouble au sens pathologique, ce comportement peut avoir des conséquences tangibles sur la santé mentale. Les personnes concernées rapportent fréquemment des pics de stress et d’anxiété, parfois accompagnés de sensations de surcharge ou de découragement face à l’ampleur des fichiers accumulés.
La peur de supprimer un fichier jugé important pousse à garder des données inutiles, ce qui alourdit encore plus les espaces de stockage. Au-delà de l’aspect psychologique, le digital hoarding peut également affecter la productivité. Typiquement, une personne ''souffrant'' de ce comportement risque logiquement de passer un temps considérable à chercher un fichier précis, à trier des e-mails ou à organiser des dossiers, réduisant ainsi l’efficacité au quotidien. Ce mélange de surcharge et de perte de temps peut rapidement devenir un cercle vicieux, où l’anxiété nourrit l’accumulation et vice versa.
Que faire pour ne pas tomber dans le digital hoarding ?
Pour limiter l’accumulation numérique, il suffit, dans la majorité des cas, de mettre en place quelques réflexes simples. Supprimez régulièrement les fichiers inutiles et organisez vos dossiers de façon claire. Automatisez le classement des e-mails et des photos si possibles, et triez les nouveaux fichiers dès leur réception. En bref, posez-vous la question de leur utilité réelle.
Détenir moins de données permet non seulement de retrouver l’essentiel plus rapidement, mais aussi de réduire le stress lié à l’encombrement numérique. Sans compter que cela permet d’avoir des appareils moins surchargés et plus performants.
Sources : 20 Minutes, Santé quotidien, TechRadar (via Yahoo)