
Les jeux vidéo, une solution contre le stress du travail ?
Les jeux vidéo, une activité qui a longtemps été pointée du doigt, mais qui finalement pourrait bien se révéler bénéfique. C’est en tout cas ce que déclare une récente étude concernant le stress du travail. On vous explique.
Alors qu’ils sont souvent accusés de favoriser l’isolement ou de nuire au sommeil, les jeux vidéo pourraient, à l’inverse, aider à mieux récupérer après une journée de travail. C’est ce que suggère une étude récente publiée dans la revue Applied Psychology, menée par des chercheurs d’Istanbul Medipol University et de l’université Erasmus de Rotterdam. Leurs conclusions invitent à revoir notre regard sur cette pratique, largement répandue chez tous les âges et milieux aujourd’hui.
Se détacher mentalement du bureau
Les scientifiques ont suivi 65 participants, employés à temps plein ou partiel et joueurs réguliers de consoles, recrutés dans plusieurs pays européens. Pendant cinq jours ouvrés, ces volontaires ont complété des questionnaires le soir et le matin afin d’évaluer l’impact de leurs activités après le travail.
Résultat : les soirées passées manette en main favorisaient un véritable “détachement psychologique” des préoccupations professionnelles. Les joueurs déclaraient mieux réussir à “couper” avec les dossiers en cours et à se plonger pleinement dans un univers différent, qu’il s’agisse d’un jeu d’aventure, de stratégie ou de sport.
Des sentiments que l’on ne retrouve pas avec des séries
L’étude souligne également que les jeux vidéo procurent des expériences de “maîtrise”. Les participants affirmaient avoir l’impression d’apprendre, de relever des défis ou d’améliorer leurs compétences, autant d’éléments susceptibles de nourrir un sentiment d’accomplissement et qui pourraient booster la confiance en soi. Cette dimension active distingue le gaming d’autres loisirs plus passifs, comme le visionnage de séries, et pourrait expliquer son efficacité à recharger les batteries mentales.
Des résultats qui restent à nuancer
Toutefois, les chercheurs précisent que les bénéfices dépendent du rapport que l’on entretient avec le jeu. Une “passion harmonieuse”, où l’on pratique librement et avec plaisir, semble particulièrement favorable à la récupération. À l’inverse, une approche compulsive ou “obsessive” peut réduire, voire annuler, ces effets positifs : sessions interminables, dette de sommeil et sentiment de perte de contrôle viennent alors contrecarrer les avantages initiaux. On pense notamment à des jeux ultra compétitifs comme League of Legends, Counter Strike, Valorant, etc., où sans une pratique régulière et rigoureuse, le ratio défaite/victoire peut s’avérer très frustrant.
Bien que séduisants, ces enseignements doivent être interprétés avec prudence. L’étude repose sur des données auto-déclarées, susceptibles d’être biaisées, et ne permet pas d’établir avec certitude un lien de cause à effet. Les chercheurs recommandent d’intégrer à l’avenir des mesures objectives, comme des journaux de jeu automatisés, et d’explorer les genres vidéoludiques les plus propices à la détente : jeux narratifs, puzzles, expériences solo ou immersives. Car encore aujourd’hui, on a tendance à beaucoup trop généraliser “les jeux vidéo” alors que les genres sont aussi nombreux que les expériences qui les accompagnent.
Source : Applied Psychology
