Avatar 3 : James Cameron et le casting évoquent le tournage émouvant du film
Le troisième opus de la saga de tous les records arrive dans les salles obscures et il compte bien à nouveau bousculer les codes du genre. James Cameron et toute l’équipe d’Avatar : Fire and Ash nous parlent émotion, innovation et narration, à l’occasion de la conférence de presse européenne qui a eu lieu à Paris.
Alors que plus de 10 ans séparent les deux premiers opus, le troisième chapitre d’Avatar se veut bien plus proche du second, que ce soit dans la date de sortie et dans l’histoire qu’il raconte. Une fois encore, on retrouve la famille de Jake Sully, cette fois-ci endeuillée de la perte de leur fils et toujours en quête de leur véritable place sur Pandora. On retrouve la lutte contre la xénophobie et l’appât du gain humain, mais aussi une nouvelle menace : le clan du feu. Contrairement aux autres clans de Na’Vi, cette communauté ne prêche pas la parole d’Eywa. C’est au contraire un peuple apostatique, des renégats qui ne jurent que par la prorogation de la violence, comme un feu de brousse.
Avec l’eau, le feu
Ce nouveau chapitre de la franchise reprend la même recette : des images à couper le souffle, une technologie à la pointe, voire même en avance sur son temps, un reflet de notre société consumériste… Et surtout toujours la même méthode de travail que James Cameron nous a brièvement résumée pendant la conférence de presse européenne à laquelle nous avons pu assister à Paris :
“J’imagine les personnages, je les crée et ensuite j’engage un formidable acteur pour le jouer et c’est à ce moment que je passe le bâton, c’est à eux d’amener le personnage à la vie. Pendant ce temps, je travaille avec les meilleurs designers et artistes de la planète pour les costumes, créatures et décors.”
Comme le titre le laisse penser, on retrouve en effet des sublimes décors volcaniques, mais également une prolongation des profonds et bleus décors que nous pouvions admirer dans La Voie de l'Eau. Côté créature, on a pareillement du nouveau avec un bestiaire qui s’alimente un peu plus à chaque film. Pas de créature appartenant au biome du feu comme on pourrait le regretter, mais plutôt de nouvelles entités marines terrifiantes, qui s'intègrent très bien au ton plus mature du nouveau film. James poursuit :
“Vient ensuite le moment sacré et pur où je commence à travailler avec les acteurs sur le tournage. Un long processus de 18 mois pour les deux derniers films, qui ne sont en fait qu’un seul et énorme projet.”
Le réalisateur le souligne, ce troisième opus fait partie intégrante du second film et on le voit à l’écran. Certains enjeux du précédent opus sont repris, parfois au détriment (malheureusement) de nouvelles intrigues et d'éléments pourtant intéressants. Visuellement, l’eau, toujours bluffante pour du numérique, occupe une importante partie du film, comme les êtres qui l'habitent : le peuple de l’eau joue encore un rôle majeur, tout comme les fameux Tulkuns, qui voient leur arc narratif s’achever.
Une histoire simple mais loin d’être sans intérêt
C’est d’ailleurs cet arc des Tulkuns au cœur de l’histoire qui permet à James Cameron d’appuyer un propos qui lui tient à cœur : celui de la sauvegarde des océans. Sigourney Weaver, qui joue le rôle de Kiri, a pris la parole sur ce sujet pendant la conférence de presse :
“James a complètement levé le voile sur la façon dont sont traitées les baleines et les Océans en général avec le parallèle des Tulkuns et comment ils sont traités dans les deux derniers films. [...] Les océans souffrent et on ne pourra pas vivre sans eux.”
Le propos est simple et quelque peu manichéen, mais pour autant, il ne demeure pas moins important. C’est sur cette même base que tout le scénario d’Avatar : Fire and Ash se construit - c’est avec une histoire accessible que les messages les plus universels peuvent se propager et surtout toucher un maximum de personnes. Au-delà de la chasse aux baleines, le film évoque d’autres thèmes qui toucheront tout un chacun. Zoe Saldana, l'interprète de Neytiri, évoque cet aspect :
“Ce que je préfère à propos de James, c’est qu’il crée une belle histoire pour illustrer comment les humains se connectent entre eux et comment on traverse les choses. Et bien que cette histoire reste simple, elle n’a pas besoin d'être compliquée parce que nos relations avec notre entourage le sont déjà suffisamment. L’histoire que raconte James est complètement subjective et peut parler à tout le monde, c’est là sa force. C’est la différence entre une très belle histoire qui perdure et une autre qui disparaît une fois que le box-office ouvre et ferme.”
D’ailleurs, qui dit histoire simple ne dit pas forcément histoire pauvre en émotions, et ce nouvel opus en est la meilleure preuve. Il aborde des sujets difficiles et l’interprétation des acteurs, tout aussi poignante, permet à tous de s’identifier.
Performance Capture : au cœur des émotions
Si les émotions des acteurs nous touchent autant à travers l’écran, c’est aussi en partie dû à une nouvelle technologie que James Cameron a employée tout au long de Avatar : Fire and Ash. En effet, exit le Motion Capture, il faut maintenant laisser place au Performance Capture. Contrairement à la première, cette nouvelle technique ne permet plus de capturer seulement les mouvements du visage de façon sommaire, mais bien d’une manière extrêmement plus complète : une retranscription parfaite des moindres mimiques de l'acteur. Le rendu est bluffant et a permis de mettre en lumière les incroyables performances des acteurs. Zoe Saldana explique à quel point elle s’est investie dans son personnage :
“Les scènes où Neytiri expérimente la perte d’un proche sont vraiment traumatisantes à jouer. Neytiri ne pense pas, elle ressent en premier, elle expérimente d’abord à travers son corps et son cœur. [...] Pendant le tournage, j’étais dans sa peau et j’ai ressenti tout ce qu’elle a ressenti et on peut clairement le voir à l'écran.”
Avatar : Fire and Ash était franchement le film parfait pour introduire cette nouvelle technologie, comme le suggère le titre, feu et cendre. Le feu évoque la colère et la haine, ce feu qui brûle en chacun. Tandis que les cendres font référence aux conséquences des actions précédentes, comme par exemple la perte de Neteyam, le fils de Jake et Neytiri. Ce deuil transparaît dans de nombreuses scènes, mais également d’autres thématiques tout aussi difficiles. Sam Worthington, le visage de Jake Sully en parle :
“C’est vraiment courageux et généreux de la part de James de proposer des scènes à propos d’un mariage fissuré qu’est celui de Sully et Neytiri, en particulier celle qui concerne Spider qui est un peu le Rubicon de cette famille. On ne s’attend pas à des scènes comme celle-là dans un blockbuster, elles sont émotionnellement puissantes et tout aussi poignantes à tourner. On l’a recommencée jusqu’à trouver le bon curseur et pouvoir transmettre cette émotion à l’écran, et c’est universel, effets spéciaux ou non.”
En somme, Avatar : Fire and Ash se présente comme un film où la tristesse, le feu, la haine sont au premier plan, comme des conséquences directes des actions du précédent film.
Au-delà de cet accent sur les émotions, les fans retrouveront les éléments phares des précédents opus sans dépaysement : des images magnifiques, des combats dynamiques et une morale universelle.