Depuis son annonce, le remake en live action de Blanche-Neige a suscité de nombreuses attentes et débats. Près de 90 ans après la sortie du classique d'animation de Disney, cette nouvelle adaptation dirigée par Marc Webb propose une vision quelque peu modernisée tout en respectant l'essence du conte. Avec Rachel Zegler dans le rôle-titre et Gal Gadot en Reine maléfique, le film offre un spectacle fidèle à l'esprit du dessin animé tout en lui insufflant une petite touche de modernité bienvenue.

Une Blanche-Neige plus déterminée et charismatique

Rachel Zegler incarne une Blanche-Neige plus affirmée et autonome que dans la version de 1937. Si l'héroïne garde sa douceur et son (trop) grand optimisme, elle n'est plus simplement une princesse en détresse attendant d'être secourue. Au contraire, elle fait preuve de courage et d'intelligence, naviguant avec assurance dans un monde où chacun doit défendre sa place. Cela dit, le scénario reste sensiblement le même, mais le personnage fait illusion en paraissant plus actif que passif. Le plus grand changement réside dans les dialogues où notre héroïne ne se laisse pas faire, mais dans les faits, elle se laisse relativement portée par le scénario et les personnages secondaires.

L'histoire d'amour, traditionnellement centrale dans le conte, a été revisitée pour correspondre aux sensibilités modernes. Le prince charmant cède la place à Jonathan, un personnage inspiré de Robin des Bois, qui se présente davantage comme un allié que comme un sauveur. On a apprécié sa tirade qui vient édulcorer le discours très manichéen de Blanche-Neige. On regrette cependant que son opinion change du tout au tout en un claquement de doigts.

Une méchante Reine fascinante, mais inégale

Gal Gadot campe une Reine maléfique aussi cruelle que majestueuse : son interprétation oscille entre froideur calculée et flamboyance dramatique. Cependant, là où le prince charmant a été revisité et le discours de Blanche-Neige a gagné en charisme, l’objectif de la Reine n’a malheureusement pas gagné en profondeur. Ses intentions restent purement intéressées par le pouvoir et rien d’autre. On aurait aimé peut-être un dessein plus nuancé, un personnage avec une réelle ambition et un vrai projet qu’il aurait pu défendre un minimum afin de venir pondérer les paroles féériques de la princesse comme a pu le faire son bien-aimé. Ou même en savoir plus sur son passé, ce qui aurait pu expliquer son comportement actuel et déclencher de l’empathie pour son personnage. Un moyen qui aurait permis d’intégrer des thématiques morales plus modernes...

Une esthétique plus proche de la nostalgie que du renouveau

Visuellement, Blanche-Neige parvient à capturer l'esprit enchanteur du conte tout en adoptant une petite touche de modernité. Par exemple, côté costumes, c’est la reine qui brille dans plusieurs tenues de fantasy aux allures aussi riches que contemporaines. En revanche, pour les autres, Blanche-Neige reste fidèle à l’original : les bandits gardent des attirails classiques tandis que la princesse conserve sa robe emblématique dans une version modeste qui sied à son discours.

Que ce soit pour les décors ou bien même pour les sept nains qui ont tant fait débat, on reste également plus proche de l’animation que d’un réel live-action. Il faut dire qu’il pourrait être difficile de s’éloigner d’une telle valeur sûre. La non-prise de risque sur l’esthétique est donc compensée par une fidélité rigoureuse au matériel de base, les fans ne seront pas dépaysés.

La nouvelle bande-son : le gros point fort du film

Comme tout bon Disney, Blanche-Neige repose en partie sur sa musique. Les chansons emblématiques comme Siffler en travaillant et Heigh-Ho sont revisitées avec une énergie renouvelée, tandis que de nouveaux morceaux viennent enrichir la bande-son. Rachel Zegler, dont le talent vocal n'est plus à prouver, livre des performances musicales vibrantes, renforçant l'impact émotionnel du film. Les numéros musicaux sont accompagnés de chorégraphies réussies, rappelant l'héritage de Broadway et donnant au film une dynamique scénique engageante. Le tout s'intègre naturellement dans l'histoire, sans donner l'impression d'être forcé ou décalé.

Sans être une révolution, Blanche-Neige en live action s'impose comme une adaptation fidèle et réussie du classique Disney. Avec une réécriture subtile mais efficace, le remake de Marc Webb a largement les arguments pour convaincre les fans de Disney. Blanche-Neige saura sans problème prendre la relève de l’original de 1937 pour les plus jeunes qui découvrent les classiques Disney par ce nouveau médium qu’est le live action. Un film à aller voir donc, avec sa famille ou sa nostalgie.

Source : Disney