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"La Plateforme 2", comme le premier film, interroge le spectateur sur la nature humaine, mais pose aussi d'autres questions.
Cinéma

La Plateforme 2 : la fin expliquée du film Netflix

"La Plateforme 2", comme le premier film, interroge le spectateur sur la nature humaine, mais pose aussi d'autres questions. © NICOLAS DASSAS/NETFLIX

La Plateforme 2, nouveau film d’horreur psychologique tant attendu, est enfin arrivé sur Netflix. Bien que ce nouvel opus était censé répondre à de nombreuses questions laissées en suspens dans le premier volet, voilà qu’il en pose de nombreuses autres. Heureusement, elles ne sont pas sans réponse, on vous explique tout ça.

La Plateforme premier du nom avait été un gros succès sur Netflix. Dans ce long-métrage terrifiant visuellement, mais plus encore psychologiquement, on interroge les limites de la morale des humains quand la vie de ceux-ci est mise en danger. Dans une prison sur 333 niveaux, une plateforme descend tous les jours avec de la nourriture d'étage en étage. Bien entendu, égoïsme et survivalisme obligent, il n’en reste jamais pour les derniers niveaux. Dans cet environnement hostile, un homme lutte pour la survie de ses principes et met en péril son existence pour celle d’un enfant, l’incarnation de l'innocence qui n’a vraisemblablement rien à faire là. Expérience sociale, prison simplement cruelle ou rêve lucide ? À la fin du premier film, nous ne savions rien du contexte de ce lieu horrible. Avons-nous les réponses dans le deuxième volet, disponible depuis le 4 octobre sur la plateforme au N rouge ? On vous décrypte tout, mais attention aux spoilers !

La Plateforme 2 est-elle la suite du premier ?

Autant le dire tout de suite : vous ne saurez rien du sort de Goreng, le protagoniste du premier opus, dans ce second film. En effet, La Plateforme 2 n’est pas une suite, mais plutôt un préquel. Il se passe chronologiquement avant les évènements du long-métrage original, comme le laisse penser l’une des scènes de fin : on y voit Goreng arriver dans l’infâme prison, accueilli par Perempuan, la protagoniste de ce nouveau film. Nous comprenons alors qu’elle est en fait la petite amie du héros de La Plateforme, et qu’il est le père de l'enfant malheureusement et cruellement décédé au cours de cette nouvelle histoire. Ceci est finalement le seul lien avec le précédent opus.

Que représente réellement le fond de la fosse dans la scène de fin ?

La scène de fin de La Plateforme 2 peut paraître vraiment mystérieuse. On y voit Perempuan descendre dans le fond de la fosse en compagnie du petit garçon et il y retrouve de nombreux autres résidents de ce morne niveau. Plusieurs attirent particulièrement l’attention : Zamiatin et d’autres compagnons sont présents, alors qu’on les a vus mourir un peu plus tôt. Rien d’occulte ou d'ésotérique dans cette rencontre, le réalisateur, Galder Gaztelu-Urrutia, nous donnait déjà la réponse lors d’une interview accordée au média Digital Spy à sortie du premier film sur Netflix :

Pour moi, ce dernier niveau n’existe pas. Goreng est mort avant qu’il ne l’atteigne, et c’est juste son interprétation de ce qu’il pensait devoir faire.

Cette scène finale, comme celle du précédent film, est en fait imaginaire. Le fond de la fosse résulte d’un idéal imaginé par nos deux protagonistes. Perempuan et Goreng sont donc tous deux morts, mais leurs valeurs et leur bienveillance survivent dans ces tableaux post mortem.

Quelques références artistiques à saisir dans La Plateforme 2

À propos de tableaux, il est intéressant de noter que “Le chien” que Perempuan doit trouver, qui est en réalité une peinture, est une œuvre réelle. Il s’agit en effet d’un tableau de Francisco de Goya, originaire d’Espagne, tout comme le film. L'œuvre appartient à sa série Les Peintures Noires et n’a pas été choisie par hasard. L’artiste a réalisé cette dernière enfermé chez lui, en proie à la faim, mais aussi à la maladie et la tristesse. Un écho évident à la misère dans laquelle sont cloîtrés les détenus. De la même façon, Don Quichotte dans le premier volet, traitant de la lutte des classes et du renversement de l’ordre établi, faisait référence au changement d’étage qui s’opère dans la prison.

Mais alors, c’est quoi cette prison dans les films La Plateforme ?

Bien que nous ne sachions pas tout du tout, quelques indices sont tout de même présents dans ce préquel. En effet, à plusieurs moments du film, des enfants sont mis en scène dans le fond de la fosse. Que ceux-ci soient déjà morts ou bien finalement vivants au dernier étage, cela présume bel et bien que des mineurs sont régulièrement envoyés dans la prison. Ce simple fait laisse alors plutôt penser à ce lieu comme une expérience sociale plutôt qu'un réel établissement carcéral. Plus encore, le fait que certaines scènes dans le fond de la fosse soient présentées comme n’étant pas réelles, cela présume que le reste l’est bel et bien.

Les enfants seraient alors l’ultime épreuve pour tester la morale des adultes : sont-ils capables finalement de retrouver leurs valeurs et leurs principes face à ces incarnations de l'innocence ? Force est de constater que ce n’est que rarement le cas, un point de vue plutôt nihiliste de la condition humaine illustré dans cette allégorie sociale, une thématique que l’on retrouve régulièrement dans l’horreur.

Aurons-nous un jour le fin mot de l’histoire dans La Plateforme 3 ?

Nul doute qu'elle vous brûle les lèvres si vous êtes fan des films La Plateforme, et elle mérite d'être posée : un troisième opus est-prévu ? Nous n'avons pas encore la réponse, mais le réalisateur Galder Gaztelu-Urrutia ne ferme aucune porte. Dans une interview pour le média Kinotico, ce dernier explique certes que rien n’est officiel et que cela dépendra de l’accueil du public sur ce deuxième film. Néanmoins, il dit aussi avoir déjà des idées pour la suite, assurant surtout que, si elle venait à voir le jour, elle présenterait (enfin) toute la vérité sur ce lieu maudit...

En attendant de savoir si La Plateforme 3 verra le jour, vous pouvez d’ores et déjà retrouver les deux premiers titres en streaming sur Netflix.

Sources : Digital Spy, Kinotico

Martin Senecal
https://twitter.com/diaseptyl Martin Senecal Rédacteur