
Le Salaire de la peur : le film original en 6 anecdotes
Le 29 mars dernier, Netflix dévoilait un remake du Salaire de la peur, signé Julien Leclerq. Une sortie qui a suscité l’engouement chez le géant du streaming, puisqu'il a également mis en ligne, le même jour, l’adaptation originale réalisée par Henri-Georges Clouzet. Un film culte, dont on vous révèle quelques anecdotes.
Depuis fin mars, les abonnés de Netflix ont le choix entre deux Salaires de la peur qui se battent en duel : le remake réalisé par Julien Leclercq, avec Frank Gastambide, ou sa version originale signée Henri-George Clouzet, avec le grand Yves Montand. Le choix de la plateforme de mettre la version de 1952 est une aubaine pour les amoureux du 7e art qui peuvent ainsi (re)découvrir ce monument du cinéma français.
Sorti en 1953, le premier film est une adaptation du roman éponyme de Georges Arnaud. L’histoire se déroule en Amérique centrale, où une compagnie pétrolière propose une grosse somme d’argent pour celui qui sera en charge de conduire deux camions, dans lesquels se trouve de la nitroglycérine sur 500 kilomètres de piste. Une mission périlleuse ayant pour but d’éteindre un incendie dans un puit de pétrole. Quatre aventuriers – Mario, Jo, Luigi et Bimba – sont choisis pour participer à cette expédition dangereuse.
Le Salaire de la peur triomphe au cinéma en 1953
Le Salaire de la peur se place en dixième position des films internationaux qui dépassent les 3 millions d’entrées dans les années 1950, soit après Autant en emporte le vent, Cendrillon, Le Petit monde de Don Camillo, Sous le plus grand chapiteau du monde, Violettes impériales, Le Retour de Don Camillo, Peter Pan, Samson et Dalila et Si Versailles m’était conté. En France, ce sont 7 millions d’entrées qui sont enregistrées dans les salles obscures.
Le film d'Henri-George Clouzet a reçu trois récompenses
Salué par le public, Le Salaire de la peur sera également salué par la critique en recevant trois prix prestigieux : le BAFTA (les César anglais) du Meilleur film en 1955, l'Ours d'or au Festival de Berlin en 1953, le Prix d'interprétation masculine pour Charles Vanel et le Grand Prix (équivalent de la Palme d'Or, qui n'existait pas encore à l'époque) du Festival de Cannes la même année. D’ailleurs, en avril 1953, Charles Vanel confiera sur les ondes de la RTF que Le Salaire de la peur a été le tournage le plus compliqué de sa carrière : "Je n'ai jamais eu un film aussi dur, il faut dire que chaque séquence nous replongeait dans un bain de douleur."
Jean Gabin devait jouer dans Le Salaire de la peur
Tout le monde s’arrachait Jean Gabin et tout le monde voulait jouer avec Jean Gabin. En effet, si Yves Montand a accepté son rôle dans Le Salaire de la peur, c’est parce que Jean Gabin devait lui donner la réplique. Ce dernier devait incarner un lâche : par peur que cela nuise à sa carrière, il a finalement refusé.
Le Salaire de la peur : un premier remake en 1973
Julien Leclerq n’est pas le seul à avoir eu l’idée de réaliser un remake de ce chef-d’œuvre. Bien avant lui, il y a eu William Friedkin qui, en 1973, réalisait Le Convoi de la peur. Un film réunissant Roy Scheider, Bruno Crémer et Amidou. Le réalisateur a essayé de convaincre Yves Montand de reprendre son rôle, mais ce dernier a décliné.
Le Salaire de la peur a ramené l’Amérique en France
Le cinéma aime pouvoir jouer de ses décors. Si l’action du Salaire de la peur se situe dans une contrée imaginaire d’Amérique Centrale, tout le film a été tourné en Provence. Grâce aux décors, le réalisateur a pu reconstituer une certaine Amérique, comme la ville de Las Piedras qui a été restituée à 25 kilomètres de Nîmes avec de fausses maisons, une faux cimetière et de faux immeubles.
Le Salaire de la peur critiqué aux États-Unis
Si le film est un grand succès en France, ce n'est pas le cas aux États-Unis, où 55 minutes du long-métrage sont censurées. La cause ? Certaines scènes donnaient une mauvaise image d’une firme pétrolière américaine fictive, Southern Oil Company, et dénonçaient aussi la dictature capitaliste du pays envers les pays d’Amérique Centrale. Néanmoins, Yves Montand a fait bonne sensation auprès des réalisateurs et producteurs hollywoodiens.
Le Salaire de la peur, le film original comme son remake, sont tous deux disponibles dès à présent sur Netflix.
Sources : Allociné, Télé-Loisirs, France Culture
