
Geek Girl : la série Netflix est-elle inspirée d'une histoire vraie ?
Geek Girl, c’est l’un des nouveaux succès de Netflix, le show ayant même même dépassé La Chronique de Bridgerton ! La série pour ado met en scène Harriet, une jeune femme qui est loin d’être inconnue à la réalisatrice. Le show de la plateforme au N rouge est-il inspiré d’une histoire vraie ?
Il était temps, après plusieurs semaines en numéro un des séries sur Netflix, que La Chronique de Bridgerton cède enfin son trône à une autre série qui n’en est pas moins qualitative : Geek Girl. Dans ce teen show, on retrouve Harriet, une adolescente qui comme malheureusement beaucoup, se retrouve confrontée au harcèlement dans son lycée. La jeune femme est considérée comme marginale et “geek” comme l’annonce le titre de la série. Alors que ses centres d’intérêt se situent justement dans cet univers geek, elle est amenée à découvrir un tout autre monde à l’opposé : celui de la mode. Bien que le pitch ne semble pas tant que ça sortir de l’ordinaire, c’est surtout par le développement et le traitement de ses personnages que Geek Girl brille. Ils sont si réalistes que l'on pourrait en venir à se demander si le programme est inspiré d’une histoire vraie.
Une histoire autobiographique
La série Geek Girl est adaptée des ouvrages éponymes de Holly Smale. Dans un thread sur son compte Twitter/X, cette dernière explique qu’à travers l’histoire d’Harriet, l’autrice a en fait raconter son enfance :
''Geek Girl est basée sur moi et sur ma vie.''
Il est alors peu étonnant que le personnage de cette adolescente soit si réaliste. Plus encore, Harriet est traitée comme une personne neurodivergente. On le remarque à plusieurs reprises dans le show : beaucoup de ses traits de personnalité sont semblables à ceux d’une personne possédant des troubles du spectre autistique (TSA), une particularité qu’elle partage avec Holly Smale. Cette authenticité dans le traitement du trouble est grandement louée et jure avec les représentations sensationnalistes qui pullulent habituellement dans les shows concernés (Good Doctor, The Big Bang Theory, Demain nous appartient…). Pourtant, la série semble laisser planer le doute sur ce diagnostic, est-ce vraiment une bonne chose ?
Pourquoi Geek Girl n’évoque jamais le mot autiste ?
Beaucoup de séries exposent des personnages comme étant “codé autiste”, cela signifie qu’ils sont développés comme étant autistes, mais ne sont jamais appelés comme tel pour éviter tout revers de médaille de la communauté. D’ailleurs, ces personnages rassemblent très souvent les mêmes traits, ceux appartenant à l’endroit du spectre que l’on appelait autrefois “autiste Asperger” avant que ce terme ne disparaisse. Critiqués pour répandre des stéréotypes, ces personnages ne reflètent pas la réalité du trouble qui est bien plus étendu que ces quelques symptômes que l’on retrouve communément dans les séries. Harriet appartiendrait-elle à cette catégorie ?
Justement non, si Hariett n’est jamais appelée autiste, c’est également pour des raisons autobiographiques que l’auteure développe dans son thread :
''Dans les livres, Harriet n’est JAMAIS décrite comme autiste, parce que je suis Harriet et que je ne savais pas que je l’étais. Cela ne la rend pas moins autiste dans les livres non plus.''
Effectivement, Harriet n’est alors pas un personnage “codé autiste”, mais une personne non diagnostiquée. Le diagnostic des TSA est un changement important dans la vie d’une personne neurodivergente et peut intervenir très tard. Bien qu’en France, une telle demande puisse prendre quelques mois, au Royaume-Uni, là où se déroule le show, cela peut prendre plusieurs années. Incorporer cette dimension à la narration et au développement du personnage est non seulement réaliste, mais aussi extrêmement intéressant du point de vue de l’évolution d’Harriet. Pour le moment, elle n’est pas encore diagnostiquée, mais elle le sera probablement à un moment et son regard par rapport à sa personne risque de drastiquement changer : une thématique pertinente pour une série pour ados.
Un diagnostic dans la saison 2 ?
Encore une fois dans le riche thread posté par l’auteure, il est indiqué que le choix d’évincer le diagnostic ne concerne que la saison 1. D’ailleurs, on remarque que le manager d’Harriet, Wilburg, semble comprendre la neurodivergence de la jeune fille et en parle au père de cette dernière. Cet élément n’est pas présent dans les livres et traduit bien d’une volonté d’incorporer cette dimension dans la série. On peut s’attendre à ce que ce fameux diagnostic prenne de l’importance dans la saison 2. Cela pourrait être un moyen pour les parents regardant le show de prendre conscience d’une potentielle neurodivergence de leurs enfants.
Il peut être bon de rappeler que les critères de diagnostic sont en constante évolution et qu’il ne faut pas prendre les représentations audiovisuelles comme argent comptant. Le spectre de l’autisme est extrêmement large et concerne des profils très différents. Geek Girl met cependant l’accent sur l’un des critères les plus répandus : les intérêts spécifiques, ceux-ci poussent les neurodivergents possédant des TSA à s'intéresser de façon très poussées à des sujets qui peuvent être divers et variés, l’univers geek se prêtant fortement à cela.
Pour retrouver l'histoire d'Harriet et par conséquent de l'auteure Holly Smale, rendez-vous sur Netflix.
Sources : Twitter, AutismeInfoService
