
Squid Game : la fin expliquée de la saison 3
La série phénomène de Netflix se conclut finalement sur une troisième et ultime saison. Celle-ci n’a pas été de tout repos pour nos protagonistes, qui n’auront pas profité d’un happy ending. Mais la fin est-elle si pessimiste ? On vous explique le grand final de Squid Game.
La conclusion de la troisième - et dernière - saison de Squid Game bouleverse tout ce que la série avait construit : ni Gi‑hun, ni aucun des joueurs emblématiques n’en ressort vivant, et le grand gagnant du jeu est… un nouveau‑né. Hwang Dong‑hyuk, créateur du phénomène mondial, signe ici une fable cruelle mais réaliste, où chaque destin illustre un dilemme moral contemporain. SFR Actus décrypte la fin de la série la plus vue au monde sur Netflix.
Le vainqueur inattendu : le bébé de Jun-hee
Au terme du redoutable ''Sky Squid Game'' (trois tours géométriques où l’on doit précipiter ses adversaires dans le vide), c’est le bébé de Jun-hee (Joueur 222) qui triomphe. La règle assez unique de ce dernier jeu permet à l’enfant de survivre au chaos sans jamais commettre d’acte violent. Comme le rapporte le site TUDUM, pour Hwang Dong-hyuk, le nourrisson incarne “la prochaine génération” : une page blanche que les adultes ont la responsabilité de protéger. En laissant gagner un être totalement innocent, la série rappelle que l’avenir dépend des choix d’aujourd’hui, un rappel brutal dans un monde où les intérêts immédiats priment souvent sur le long terme.

Gi-hun : le sacrifice comme ultime victoire
Héros brisé depuis la saison 1, Gi-hun devient ici une figure quasi messianique. Face au dernier dilemme : tuer le bébé, ne rien faire et condamner les deux joueurs, ou se sacrifier pour que l’enfant vive, il choisit la troisième option. Son suicide n’est pas une fuite ; il est l’expression d’une conscience retrouvée. Gi-hun meurt en rappelant au Front Man et aux VIPs que les participants ne sont pas des chevaux de course mais des humains. Après avoir échoué à protéger sa propre fille pendant des années, il offre enfin à un enfant l’avenir qu’il n’a pas su garantir à la sienne. Ce geste clôt son arc narratif sur une note de rédemption et souligne le message principal de la série : sans renoncement personnel, aucun changement collectif n’est possible.
Son sacrifice permettra également à sa propre fille un bel avenir puisque le Front Man retrouvera par la suite l’argent de Gi-Hun, que d’autres personnes cherchent en vain, pour le remettre à sa fille à Los Angeles.
Myung-gi : le miroir de la cupidité
Antithèse de Gi-hun, Myung-gi (Joueur 333) illustre la dérive égoïste d’une société obsédée par le profit immédiat (il est d’ailleurs endetté à cause de mauvais placements en cryptomonnaie, ce qui illustre parfaitement ce concept). Prêt à tuer son propre enfant pour empocher les 4,56 milliards de wons, il personnifie ces choix quotidiens et égoïstes que nous pouvons faire : omettre le futur (pollution, surconsommation…) au profit de l’instant présent. Sa chute littérale, provoquée par la déchirure de sa veste au bord de la tour, symbolise la fragilité d’une ambition bâtie sur le déni et la violence.

Le Front Man : l’étincelle d’humanité
Jusqu’ici figure glaciale de l’ordre, le Front Man révèle un reste de compassion lorsqu’il sauve le bébé avant l’évacuation de l’île puis, six mois plus tard, confie l’enfant — et la fortune gagnée — à son frère Jun‑ho. Ce revirement suggère que même les architectes du système peuvent encore choisir l’empathie. Pourtant, la dernière scène, où il aperçoit à Los Angeles un recruteur jouant au ddakji, rappelle que le cycle de la violence continue. Malgré l’acte isolé de Front Man, la machine capitaliste qu’il sert opère déjà ailleurs, prête à broyer de nouvelles vies pour divertir les puissants. Encore un rappel que souvent seul le collectif permet d’avancer.
Une ôde au sacrifice et à l’espoir
En sacrifiant son protagoniste et en laissant vivre un bébé, Squid Game pose une question vertigineuse : que sommes-nous prêts à abandonner pour garantir un futur viable ? La série ne fournit pas de solution miracle, mais elle propose une piste : renouer avec notre lueur d’humanité.
C’est en tout cas ce que suggère le destin des personnages secondaires : No‑eul, gardienne rebelle, rallume sa propre flamme en assistant au sacrifice de Gi‑hun ; Gyeong‑seok, secouru, retrouve sa fille et une vie simple ; le petit Cheol, enfin réuni avec sa mère nord‑coréenne, réalise le rêve posthume de Sae‑byeok. Toutes ces lueurs, ces étincelles, contribuent à un feu plus grand qui illumine la sombre réalité.
Quid de la suite de Squid Game ?
Le créateur a confirmé qu’il n’y aura pas de saison 4. Pourtant, l’image finale - un recruteur en plein ddakji dans les rues californiennes - suggère que le jeu survit, ailleurs, puisque l’avidité n’a pas de frontières. Au-delà de ce constat presque nihiliste, nous pouvons alors nous attendre à un spin-off mettant en scène les célèbres jeux sur le continent outre-atlantique. Affaire à suivre.
En attendant, vous pouvez retrouver les 3 saisons en streaming sur Netflix, mais aussi un jeu mobile destiné exclusivement aux abonnés Netflix intitulé Squid Game : Déchaînés.
Source : TUDUM
