Figure emblématique du septième art, Alain Delon aimait dire qu’il n’était pas un comédien, mais un acteur :

"Un comédien joue, il passe des années à apprendre, alors que l’acteur vit. Moi, j’ai toujours vécu mes rôles. Je n’ai jamais joué. Un acteur est un accident. Je suis un accident. Ma vie est un accident. Ma carrière est un accident."

Destiné à devenir boucher, avant de s’engager dans l’armée, Alain Delon se met dès son retour d’Indochine à fréquenter le milieu artistique. Remarqué pour sa beauté saisissante, il n’a pas vraiment de mal à s’y faire une place. Mais c’est sa rencontre avec Yves Allégret qui va faire basculer sa vie. Le réalisateur, alors à la recherche d’un de ses personnages pour son film, va tomber sous le charme du jeune Delon, qui n’a jamais appris une seule réplique.

Sa carrière est lancée et tout du long, Alain Delon saura toucher les spectateurs par son aura, son élégance et sa froideur à l'écran mais aussi par son regard bleu azur. S'il est difficile de parler d’Alain Delon au passé, heureusement, il y a la magie du cinéma qui fait de lui une légende éternelle. L’acteur a traversé les époques et se révèle dans chacun de ses films, capable de passer d’un genre cinématographique à un autre. La preuve avec ces cinq films, tous disponibles en VOD chez SFR.

Christine (1958)

Bien plus qu’un simple film, Christine, marque le début de sa romance avec Romy Schneider. Alain Delon n’a que 23 ans et vient de tourner dans Quand la femme s’en mêle d’Yves Allégret. Romy Schneider, actrice déjà reconnue pour son rôle légendaire de Sissi l’Impératrice, doit choisir son partenaire de jeu pour Christine de Pierre Gaspard-Huit et ne peut s’empêcher de tomber sous le charme d’Alain Delon. C’est ainsi qu’il joue le lieutenant Franz Lobheiner. Amant d’une riche baronne autrichienne, il décide de la quitter lorsqu’il tombe amoureux de la belle Christine Weiring, avec qui il vit un amour à la fois passionnel et destructeur.

Sur le plateau, l’acteur et l’actrice ne parlent pas la même langue et peinent à se comprendre. Sans compter qu’ils ne s’entendent pas vraiment bien. Mais leurs querelles ne les empêcheront pas de tomber amoureux et devenir l’un des couples les plus emblématiques du cinéma français.

Plein Soleil (1960)

Adapté du best-seller de Patricia Highsmith, le réalisateur René Clément confie à Alain Delon le rôle de Tom Ripley dans Plein Soleil, chargé de raccompagner en Californie le jeune milliardaire Philippe, qui préfère vivre dans l'oisiveté en Italie, en profitant de son argent et de sa petite amie, Marge (Marie Leforêt). De ses débuts avec Quand la femme s’en mêle, à Christine ou en passant par Rocco et ses frères : Alain Delon se lasse des rôles de premier de la classe, qu'il juge très lisses. C'est pourquoi il demande à René Clément de lui offrir celui de Tom Ripley, qui fou de jalousie de la vie de Philippe, finit par le tuer. Un duo emblématique, qui sera adapté dans une version américaine : Le Talentueux Monsieur Ripley d'Anthony Minghella en 1999, portée par Jude Law et Matt Damon, et dans la série Ripley disponible sur Netflix.

La Piscine (1969)

Disparu en plein mois d’août, comment ne pas évoquer La Piscine ? Le film estival par excellence. Une fois de plus, Alain Delon fait parler de son amour de jeunesse : Romy Schneider, qui tient une place particulière dans ce film. En effet, l’actrice ne tourne plus et se consacre à son fils, David. Mais Alain Delon va donner un nouveau souffle à sa carrière et même la relancer. Alors que les actrices comme Monica Vitti, Jeanne Moreau, Delphine Seyrig, ou encore, les Américaines Angie Dickinson et Natalie Wood étaient pressenties pour le rôle ; Alain Delon impose Romy Schneider. Prêt à tout pour rejouer avec celle qu’il a tant aimé, il menace Jacques Deray de ne pas participer au film. Le duo marque bien plus les esprits que dans Christine, et chaque année, il représente le couple iconique de ces amours d’été.

Dans ce thriller psychologique, Alain Delon incarne Jean-Paul, un publicitaire qui chaque année se rend à Saint Tropez dans sa maison de vacances avec Marianne (Romy Schneider). Mais cet été, peut-être celui de trop, Harry (Maurice Ronet) et sa fille Penelope (Jane Birkin) rejoignent le couple. S’en suit des liaisons dangereuses, qui coûteront la vie d’un des personnages.

Notre Histoire (1984)

Alain Delon a peut-être traversé les époques et marqué les esprits avec nombreux de ses personnages, pourtant, il n’a remporté qu’un seul César du meilleur acteur, pour Notre Histoire en 1985. Alors qu’il incarne Robert Avranches, ce personnage le démarque de tout ce qu’il a pu faire depuis la fin des années 1970 et le début des années 1980. En effet, après avoir incarné des rôles de jeune premier, de voyous, de tueurs et de flics aux méthodes peu conventionnelles… Ici dans Notre Histoire, on retrouve un Alain Delon triste, fragile et addict à l'alcool.

Astérix aux Jeux Olympiques (2008)

C’est peut-être le film qui fait d’Alain Delon, un acteur intergénérationnel capable de s’adapter à toutes les époques. Réalisé par Thomas Langmann et Frédéric Forestier, ils lui ont bien évidemment confié le rôle du grand César dans l'adaptation de la BD Astérix et Obélix, tout en profitant de ce personnage, pour faire citer à l’acteur un monologue, rendant hommage à sa carrière :

"César ne vieillit pas, il mûrit. Ses cheveux ne blanchissent pas, ils s’illuminent. César est immortel, pour longtemps. César a tout réussi, tout conquis. C’est un guépard, un samouraï ; il ne doit rien à personne. Ni à Rocco, ni à ses frères, ni au Clan des Siciliens. César est de la race des seigneurs. D’ailleurs le César du meilleur empereur a été décerné à César. Ave moi !"

Un texte dans lequel César parle de lui à la troisième personne, qui n’est pas un choix anodin. En effet, Alain Delon a souvent été moqué pour parler ainsi de lui lors d'interviews.

Désormais, il ne reste plus qu’à choisir le film de votre choix ou de tous les regarder, avec ce bonheur de retrouver l’irremplaçable et unique Alain Delon.

Sources : Ouest-France, TF1 Info, Soir Mag, Télé-Loisirs, Premiere