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"Ballerina" s'intègre parfaitement dans la saga "John Wick"
Cinéma

Ballerina : rencontre avec Len Wiseman, le nouveau réalisateur de la saga John Wick

"Ballerina" s'intègre parfaitement dans la saga "John Wick" © Metropolitan Films

L’univers de John Wick ne cesse de s’étendre ! Après une série centrée sur le Continental et en attendant un spin-off sur Caine (Donnie Yen), Ballerina débarque enfin en VOD chez SFR. Pour l’occasion, retour sur notre interview de Len Wiseman, le nouveau réalisateur de la saga John Wick.

Dans l’univers de John Wick, ce ne sont pas les personnages charismatiques qui manquent. Ils ont tous un passé dramatique et des compétences de combat aussi sensationnelles qu’hors du commun, il n’y avait alors que l’embarras du choix pour un spin-off. Pour ce nouveau film, c’est Eve Macarro qui a été choisie : une orpheline entraînée brutalement pour devenir aussi bien danseuse de ballet que tueuse à gages. L'excellente interprétation du personnage par Ana de Armas (Blade Runner 2049, A Couteaux Tirés, Mourir peut attendre) a pu être sublimée par la réalisation d’un nouveau venu dans la saga : Len Wiseman (Underworld, Die Hard, Total Recall). Alors que Ballerina est désormais disponible en VOD chez SFR, à l'achat digital et en location, nous avions pu nous entretenir avec ce dernier à l'occasion de la sortie du film au cinéma. Rencontre.

Un premier film sans Chad Stahelski

Que les fans se rassurent, Len Wiseman est un amoureux de la saga autant qu’il l’est des scènes d’action et de baston, c’est lui-même qui nous l’affirme :

“J’adore l’univers, je suis un vrai fan de la série 'The Continental' et j’aime surtout le niveau, l’importance et les détails des scènes d’action qui ont fait la force de la saga.”

Il est donc un parfait candidat pour remplacer Chad Stahelski, le créateur de l’univers, mais aussi le seul réalisateur des films jusque-là. En plus de prôner la saga, Len Wiseman est un spécialiste des scènes d’action comme en témoigne sa filmographie. De quoi alors largement égaler l’expérience de cascadeur de Chad Stahelski. Qui plus est, ce choix de réalisateur ne s’est pas fait seulement sur CV, puisque le créateur de John Wick connaît bien ce nouveau venu et lui voue une confiance aveugle, comme l’explique Len Wiseman :

“On se connaît depuis déjà un bon moment, on a commencé en même temps, on se comprend [...] Chad m’a dit “fais-le à ta façon”, c’est la meilleure chose que l’on puisse entendre en tant que réalisateur.”
Len Wiseman pendant notre interview.
Len Wiseman pendant notre interview. © SFR Actus

Ballerina absolument fidèle à la licence

Pour autant, malgré la carte blanche léguée par Chad, Len Wiseman a souhaité poursuivre la voie de John Wick en respectant l’univers à la lettre. Contrairement à de nombreux réalisateurs qui souhaitent ajouter leur propre touche - comme on a pu le voir dans la saga Alien par exemple, où chaque film est unique - ici, Len a souhaité plutôt poursuivre l’oeuvre. Il s’explique :

“Je ne cherche pas à apporter mon propre style, je préfère créer un style en m’inspirant de ce qui me plaît à un certain moment, tout ce qui peut être intéressant, intelligent, etc. Et ici, il y a déjà un style qui me plaît beaucoup.”
Ana de Armas dans Ballerina
Ana de Armas dans Ballerina © Metropolitan Films

En cela, Ballerina perpétue ce qui est maintenant une tradition dans les films John Wick : des scènes de baston aussi bien chorégraphiées qu’un réel ballet avec des idées toujours plus originales. Si vous avez aimé l’innovante scène au lance-flammes filmée par drone dans John Wick 4, vous ne serez pas déçu par Ballerina. Le film réussit à se renouveler sans perdre l’ADN de la saga, il réussit même à faire du neuf avec du vieux. Effectivement, se déroulant chronologiquement entre les opus 3 et 4, Ballerina fait écho au précédent film avec une précision chirurgicale. Len Wiseman nous raconte :

“Il y a plusieurs scènes qui se croisent avec celles de John Wick 3, on s’est donc assuré que le style soit exactement le même, il fallait qu’on puisse voir la scène comme si elle était tournée d’une autre perspective dans le même monde.”

Une parfaite façon de faire du lien sans redondance. Pour autant, cela n'empêche pas Ballerina de se distinguer, et c’est via son personnage principal qu’il le fait le mieux.

Ana de Armas tient tête à Keanu Reeves

Car là où John Wick est principalement intéressé par sa propre émancipation de ce monde d’assassin après la perte de sa femme et de son chien, Eve Macarro fait, elle, preuve de plus d’empathie. D’abord animée par une soif de vengeance, souhaitant retrouver les meurtriers de son père, elle revient tout de même à ce à quoi elle a été formée avec les autres femmes de la Ruska Roma : protéger des cibles bien précises, et elle en vient même à défendre un certain Pine (Norman Reedus) et sa fille. Pour autant, ce n’est pas pour cela qu’elle se complaît dans un rôle féminin cliché, c’est empiriquement qu’elle en vient à protéger les autres. Le réalisateur l’explique de la sorte :

“Je n’ai pas fait tellement attention à son genre, ce que je veux dire par là c’est que je me suis plus concentré à savoir qui elle était vraiment.”
Norman Reedus dans "Ballerina"
Norman Reedus dans "Ballerina" © Metropolitan Films

Cela dit, le réalisateur a tout de même souhaité rester réaliste : malheureusement, une femme n’en vient pas à affronter les mêmes difficultés qu’un homme, que ce soit socialement parlant, mais aussi physiquement. C’est ainsi un reflet de la dure réalité et un moyen de dénoncer. Les approches du personnage se forgent alors sur ce vécu, comme l’explique Len Wiseman :

“Une femme assassine contre un homme assassin de 2 mètres va sûrement se faire battre. Il fallait donc trouver des techniques et des approches pour qu’elle puisse l’emporter. Elle a un style de combat bien plus axé sur la survie que sur l’attaque pure.”

Ce style de combat est d’ailleurs opposé directement à celui de John Wick dans Ballerina et c’est un réel plaisir de retrouver Keanus Reeves dans son fameux rôle. Ce duel les met vraiment sur un pied d’égalité, que ce soit physiquement parlant, mais aussi émotionnellement. Un moyen astucieux de mettre en avant le personnage d’Eve Macarro tout en rassurant le spectateur quant à la relève de John Wick avec d’autres personnages.

Eva Macarro face à John Wick dans "Ballerina".
Eva Macarro face à John Wick dans "Ballerina". © Metropolitan Films

Ballerina est à retrouver dès maintenant en VOD chez SFR, aussi bien à l'achat digital qu'à la location. Et si vous souhaitez replonger dans l'univers, les trois premiers films portés par Keanu Reeves sont disponibles sur Prime Video, de même que la série dérivée Le Continental, tandis que le dernier John Wick 4 est lui aussi à (re)voir en VOD chez SFR.

Source : Metropolitan Films

Martin Senecal
https://twitter.com/diaseptyl Martin Senecal Rédacteur