WandaVision, première des séries Marvel à être diffusée sur Disney+, a été lancée en 2021 et a su séduire son public. Il faut dire que la recette originale avait été très bien conduite : tout au long, on s’amusait d’irrésistibles parodies des sitcoms américaines des années 1950 à nos jours. Agatha All Along, qui sert de spin-off, n’est pas tellement différente et garde une base similaire. Cependant, là où Wanda était présentée comme la parfaite femme/sorcière aux petits soins pour son mari dans un état d’esprit proche de Ma Sorcière bien aimée, Agatha et son show se mettent plutôt en scène comme une ode au girl power, par le biais de plusieurs clins d’oeil aux différentes sorcières et femmes puissantes du petit écran.

Enquêtrice à la True Detective, une femme indépendante

Presque comme une série d’anthologie, chaque épisode présente son clin d'œil à un autre show. Dans le premier, on retrouve une parodie de True Detective : notre bien-aimée sorcière est encore prisonnière d’un rêve dans lequel elle s’imagine comme une détective assurée et complètement éprise de son travail. À 100% autonome dans son enquête, elle montre qu’elle n’a besoin de personne, même pour prendre soin d’elle quand elle n’a que faire de ses collègues et de ses amies qui s'inquiètent d’un potentiel surmenage.

Un “coven” à la Charmed, les femmes se serrent les coudes

Une fois réveillée par un étrange ado (interprété par Joe Locke, que l’on retrouve dans Heartstopper), Agatha s’engage dans ce qui sera sa quête principale : retrouver ses pouvoirs. Pour cela, elle va constituer un coven, un groupe de sorcières, comme on le voit dans Charmed avec le “Pouvoir des trois”. On les retrouvait combattant des démons, pour la plupart masculins. Dans Agatha All Along, les sorcières ont toutes quelque chose à récupérer : une gloire passée, des capacités perdues ou des secrets à percer. C’est dans cette poursuite de leur plein potentiel que ces sorcières coopèrent et partagent le même sort, un démon commun.

Une route comme dans Le Magicien d’Oz, un parcours initiatique

Toutes vont devoir venir à bout de la route des sorcières qui n’est pas du tout sans rappeler la route de briques jaunes dans Le Magicien d’Oz. Cette route se présente comme un parcours initiatique semé d'embûches, où ces sorcières vont devoir venir à bout de leurs démons pour passer aux étapes suivantes. Le but final étant encore et toujours de retrouver le pouvoir qui leur appartient, le girl power quelque part. Car oui, il est beaucoup question de pouvoir dans le show, Agatha en est assoiffée et ne le cache absolument pas.

Elles grandissent comme Willow dans Buffy contre les Vampires

Bien qu’elles s’en vantent moins, les autres sorcières du coven sont également motivées par ce pouvoir et sortiront grandies de ce parcours. À la façon de Willow dans Buffy contre les Vampires, ces sorcières s’affirment au fur et à mesure et retrouvent cette confiance perdue. Que ce soit Buffy ou plus justement Willow avec ses pouvoirs ésotériques, elles incarnent ce tournant à la télévision dans les années 1990, où les femmes ont pu incarner des figures puissantes, et cette représentation de la sorcière rend tout à fait hommage à cette idée.

Effectivement, la figure de la sorcière a souvent été utilisée par le passé notamment par l’église pour réfréner, contrôler, voire supprimer dans certains cas des femmes au caractère trop indépendant ou opiniâtre. L’auteure féministe Mona Chollet y fait référence d’ailleurs dans son ouvrage Sorcières : la puissance invaincue des femmes. C’est donc avec un malin plaisir et de plaisantes références qu’Agatha All Along se sert de cette figure pour mettre en avant la femme et ses capacités au sens général.

Pour rappel, Agatha All Along a démarré sa diffusion en streaming sur Disney+ le 18 septembre dernier. La plateforme aux grandes oreilles vous donne désormais rendez-vous chaque jeudi pour découvrir un nouvel épisode de la série Marvel.

Source : Disney+