
Les mesures santé des montres connectées sont-elles fiables à 100% ?
Les montres connectées se sont largement démocratisées, en partie grâce à leurs capteurs qui nous permettent de suivre notre santé au quotidien. Mais toutes ces mesures sont-elles vraiment fiables ? Une récente étude a fait le point.
Véritables assistants de poignet, les montres connectées promettent de surveiller notre santé en temps réel : rythme cardiaque, qualité du sommeil, niveau de stress ou encore état de fatigue. Mais derrière cette promesse technologique se cache une question de taille : ces données sont-elles réellement fiables ? Une récente étude menée par l’université de Leyde (Pays-Bas) remet en cause la précision de ces dispositifs, soulignant leurs limites face à la complexité du corps humain, mais aussi face à de réels outils de médecine.
Des capteurs pas toujours à la hauteur
Cette année, des chercheurs néerlandais de la Netherland’s Leiden University ont évalué la Garmin Vivosmart 4, un bracelet connecté relativement populaire. Près de 800 jeunes adultes ont porté l’appareil tout en consignant quotidiennement leurs ressentis sur leur stress et leur fatigue. Le résultat est sans appel : la corrélation entre les données recueillies par la montre et les états déclarés par les participants était quasiment nulle. En d’autres termes, les capteurs n’ont pas su refléter fidèlement le vécu des utilisateurs.
Si la fonction Body Battery, censée mesurer la fatigue physique, a montré une légère amélioration par rapport aux relevés du stress, la précision reste limitée. Quant au suivi du sommeil, il obtient de meilleurs résultats mais n’est pas infaillible : selon l’étude, la montre distinguait correctement une bonne nuit d’une mauvaise environ deux fois sur trois.
Pourquoi la montre confond nos états ?
Cette imprécision s’explique par la dépendance des montres à des données physiologiques basiques, comme la fréquence cardiaque et le mouvement. Ces informations, si elles sont utiles, ne peuvent pas toujours distinguer le stress psychologique d’une activité physique intense. Ainsi, un footing ou une émotion positive peuvent être interprétés comme un pic de stress.
De plus, la fiabilité des relevés dépend de la manière dont la montre est portée : un bracelet trop lâche ou trop serré fausse immédiatement les résultats. Ces limites rendent difficile une interprétation fiable de l’état de santé, surtout pour des indicateurs aussi complexes que le stress ou la fatigue mentale.
Une aide, mais pas un diagnostic
Malgré ces faiblesses, il serait exagéré de rejeter totalement l’apport des montres connectées. Elles offrent une vision d’ensemble, utile pour suivre des tendances dans le temps. Par exemple, constater que son rythme cardiaque au repos baisse après plusieurs semaines d’entraînement, ou encore repérer une régularité dans son sommeil reste pertinent. Mais il ne faut pas oublier que ces appareils ne sont pas des dispositifs médicaux.
Les chercheurs insistent : les montres connectées sont davantage des outils de bien-être que des instruments de diagnostic. Les utilisateurs doivent rester vigilants et éviter de baser des décisions de santé importantes uniquement sur ces données. En revanche, ces données dans le temps peuvent donner des indications à l’utilisateur, qui pourra alors prendre des mesures en conséquence, comme consulter un médecin.
Pas fiables à 100%... pour le moment ?
Plus encore, l’étude de Leyde, publiée dans le Journal of Psychopathology and Clinical Science, invite à un regard critique mais n’est pas définitive. Les algorithmes évoluent rapidement et les fabricants investissent massivement dans la recherche pour perfectionner leurs capteurs. L’intégration future de technologies plus avancées, comme l’analyse des signaux électriques du cœur ou des marqueurs chimiques de la sueur, pourrait considérablement améliorer la précision des mesures. Des innovations entrent déjà en ce moment sur le marché, comme les récentes Galaxy Watch8 de Samsung qui sont capables de mesurer le taux d’antioxydants pour nous conseiller sur notre alimentation.
En attendant, les utilisateurs gagneront à considérer leur montre connectée comme un coach indicatif plutôt que comme un médecin de poche.
Source : Netherland’s Leiden University
