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Google crée une IA plus forte que les médecins pour dépister le cancer du sein

L'intelligence artificielle saurait mieux lire les mammographies que les spécialistes. © steph photographies / Adobe Stock

L'intelligence artificielle en question serait capable de déceler des traces de cancer du sein dans une mammographie, avec moins de faux positifs ou négatifs que les spécialistes.

Certains y voient un bel avenir, d'autres le redoutent. Mais une chose est sûre : l'intelligence artificielle finira, un jour, par surpasser les êtres humains. C'est déjà le cas depuis plusieurs années dans le domaine des jeux de stratégies, comme les échecs, de même qu'on n'en est plus très loin sur les routes, avec les véhicules autonomes qui devraient bientôt remplacer l'Homme à la conduite afin de lui éviter tout risque d'accident. Et, alors que l'Apple Watch a déjà sauvé des vies en envoyant des signalements aux urgences, voilà qu'aujourd'hui Google annonce avoir créé une IA plus forte que… les médecins !

Bon, certes, l'affirmation est un peu tirée par les cheveux et ce n'est pas demain la veille que vous pourrez obtenir un (vrai) diagnostique auprès d'un ordinateur. Mais sur un domaine très précis, lié à la technologie forcément, la firme de Mountain View affirme avoir effectivement obtenu de meilleurs résultats avec son intelligence artificielle que les praticiens. Il s'agit du dépistage du cancer du sein, réalisé traditionnellement par mammographie.

"L'interprétation des radiographies est une tâche difficile"

Dans un billet de blog publié ce mercredi 1er janvier 2020, des responsables de Google Health (une branche dédiée à la santé) expliquent que face à cette maladie, qui n'est autre que le cancer le plus fréquent chez la femme en France, ils ont "depuis deux ans travaillé avec des partenaires britanniques et américains leaders en recherche clinique pour voir si l'intelligence artificielle pouvait améliorer le dépistage". Car, comme ils tiennent à souligner, "l'interprétation des radiographies est une tâche difficile, même pour les experts, qui peut souvent donner de faux positifs ou de faux négatifs".

Alors, une IA saurait-elle mieux lire les mammographies ? On comprend pourquoi Google a eu l'idée d'explorer cette piste, sachant que les intelligences artificielles sont déjà aujourd'hui capables d'identifier tout un tas de contenus très spécifiques, notamment sur le web, grâce à des algorithmes qui leurs permettent non seulement d'apprendre mais de s'améliorer toutes seules. C'est ce que l'on appelle le "machine learning", et c'est justement ce à quoi les chercheurs ont eu recours pour ce projet.

Un taux nettement moins important de faux positifs et négatifs

Comme ils l'expliquent dans leur billet de blog, ils ont montré à leur IA plus de 90 000 mammographies — précisément, 76 000 réalisées sur des femmes au Royaume-Uni, et 15 000 aux États-Unis — afin qu'elle puisse apprendre à détecter des traces de cancer du sein. Ensuite, ils ont mis ses connaissances à l'épreuve en lui montrant cette fois quelque 28 000 mammographies — 25 000 de femmes au Royaume-Uni, 3 000 aux États-Unis. Et les résultats de cet examen pas comme les autres, qui ont d'ailleurs été publiés dans la revue scientifique Nature, seraient plus que probants.

D'après les responsables de Google Health, leur IA aurait passé le test haut la main puisqu'elle aurait "produit 5,7% de moins de faux positifs aux États-Unis, et 1,2% de moins au Royaume-Uni", ainsi que "9,4% de moins de faux négatifs aux États-Unis et 2,7% de moins au Royaume-Uni". Des chiffres qui paraissent effectivement sans équivoque : l'intelligence artificielle serait donc meilleure que l'Homme au dépistage du cancer du sein.

D'autant que, comme le précisent les chercheurs dans leur billet de blog, leur IA "a reçu moins d'informations que les experts humains". Alors que ces derniers ont en effet notamment eu "accès aux antécédents médicaux des patientes et aux précédentes mammographies, l'intelligence artificielle n'a analysé que les plus récentes mammographies anonymes sans supplément d'information". Il y a de quoi être impressionné.

Source : Google