Les arnaques en ligne se font toujours plus sophistiquées, et la dernière en date cible directement les retraités. De faux sites imitant à la perfection les plateformes officielles d’assurance retraite se multiplient, avec un objectif qui reste le même : soutirer des informations personnelles et, dans bien des cas, vider les comptes bancaires. Des milliers de seniors auraient déjà été victimes, selon plusieurs témoignages recueillis par des médias spécialisés.

Un scénario bien rodé

La méthode des escrocs reste souvent similaire : un site au design très proche de celui d’un organisme public, une promesse alléchante - par exemple “augmenter facilement sa pension” grâce à un placement supposé sûr - et une forte pression à agir rapidement. Les retraités, parfois peu familiers des codes du numérique, sont alors invités à renseigner leurs coordonnées personnelles et bancaires.

Derrière ces plateformes, des arnaqueurs se présentant comme “conseillers en assurance retraite” proposent de fausses démarches administratives ou des “services de rappel de pension”. En réalité, ils cherchent à obtenir les données sensibles des victimes, puis à les contacter directement pour leur vendre de faux produits financiers.

Pour se protéger juridiquement, certains sites frauduleux vont jusqu’à afficher en petits caractères une mention indiquant que leur contenu est “généré par intelligence artificielle” et “ne doit pas être interprété comme réel”. Une subtilité qui ne suffit pas à les rendre moins dangereux.

Les autorités en alerte

Selon Jérôme Saiz, expert en cybersécurité chez OPFOR Intelligence cité par Franceinfo, “des milliers de retraités à travers le monde ont tout perdu” après avoir fait confiance à ces plateformes. Les pertes se chiffreraient en millions d’euros, avec des victimes parfois ruinées en quelques semaines.

Face à cette menace, la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) a décidé de renforcer ses actions de prévention. “Nous sensibilisons beaucoup nos retraités pour leur rappeler que l’information fiable se trouve uniquement sur des sites officiels”, explique Renaud Villard, directeur de la Cnav.

Le problème est que ces plateformes frauduleuses sont hébergées à l’étranger, rendant leur fermeture complexe et longue. Dans bien des cas, elles disparaissent pour réapparaître sous un autre nom quelques semaines plus tard.

Comment se protéger ?

Pour éviter de tomber dans le piège, il est recommandé :

• De vérifier systématiquement l’adresse du site (les sites officiels de l’administration française se terminent par .gouv.fr).
• De ne jamais communiquer ses coordonnées bancaires suite à un message ou un appel non sollicité.
• De se méfier des promesses de gains rapides ou faciles.
• En cas de doute, de contacter directement la Cnav ou son assurance retraite par les canaux officiels.

Source : Franceinfo