
De mauvaise foi : rencontre avec Pascal Demolon et Philippe Duquesne
De mauvaise foi est la comédie printanière qui tombe à point nommé. Si les termes "traditionnaliste" et "vieille France" pourraient résumer l’esprit du film, ne vous y méprenez pas ! Le long-métrage s’inscrit dans l’air du temps avec des personnages hauts en couleurs et attachants. Nous sommes partis à la rencontre des acteurs principaux, Pascal Demolon et Philippe Duquesne, pour qu’ils nous confessent leur expérience de tournage.
Vous êtes à la recherche d’un moment détente et d’une comédie rafraîchissante ? Sans doute que votre choix se portera sur le film De mauvaise foi. La comédie signée Albéric Saint-Martin – son tout premier long-métrage – nous emmène dans la vie de Réginald, un notaire interprété par Pascal Demolon (Fiasco), dont l’objectif est la restauration de son château délabré et qui va être confronté à son futur gendre, Eliott (François-David Cardonnel), n’ayant rien des codes du catholicisme traditionnel pratiqué rigoureusement par son épouse Blandine (Herrade Von Meier). Alors, entre magouilles et péripéties, Réginald va pouvoir compter sur son fidèle acolyte Edmond (Philippe Duquesne) pour à la fois sauver sa bâtisse, mais aussi empêcher le mariage de sa fille Athénaïs (Romane de Stabenrath) avec ce jeune homme prétentieux. D’autant que le notaire songe au jeune peintre Arthur (Jean-Baptiste Lafarge) pour renverser la situation...
Ce sont ces situations rocambolesques, entre Paris et la Bourgogne, qui animent ce film dont la sortie en salle est prévue ce mercredi 7 mai. SFR Actus a eu le privilège de pouvoir rencontrer Pascal Demolon et Philippe Duquesne, les deux maîtres de l’humour tenant les rôles principaux dans De mauvaise foi. Une interview à leur image : sincère et décalée.
Rencontre avec Pascal Demolon et Philippe Duquesne, le duo comique de De mauvaise foi
Catholicisme, notariat, et même la Volvo à l'ancienne… Tout cela évoque une certaine tradition, pour autant le film fait preuve de modernité. N’est-il pas intemporel finalement ?
Philippe : Oui, on peut dire ça. Parce qu'effectivement le thème de la foi est intemporel. Mais là, c'est vu sous un angle plutôt léger donc ça peut amener de la réflexion ou pas.
Pascal : C'est bien vu ! Je dirais intemporel parce qu'il y a le petit décalage avec la petite bourgeoisie de province qui donne un petit côté pas désuet mais servant très bien le film. Quand vous évoquez le sujet de la foi, ce n'est pas en réalité le sujet principal du film. Elle est en sous-texte, ce n'est pas un manuel du bon chrétien. Ce n'est pas non plus le guide du routard pour comment être légitime dans sa foi. Bien que nous apparaissions dans une famille catholique, les personnages ont chacun leur façon de vivre et sont surtout ancrés dans la réalité des situations qu'ils vont devoir affronter.
Quels sont les autres sujets traités dans le film ?
Pascal : Nous sommes face aux difficultés justement d'entretenir un château. Il est question aussi du mariage de ma fille. Est-ce qu'elle épouse le bon ? Est-ce qu'elle est dans la vérité de l'amour ou pas ?
D’ailleurs, comment s’est passée la vie de château ?
Pascal : On est dans un château qui se casse la gueule. C'est pour ça que je dis haut et fort, ne rêvez pas de la vie de château ! Parce que c'est un enfer, ça coûte très cher. D'ailleurs, nous attendons toujours une réponse de Stéphane Bern, à qui nous avons déposé un dossier justement pour les Monuments de France.

Parlons un peu de vos personnages, que pouvez-vous nous en dire ?
Pascal : Pour la première fois de sa vie, Réginald va magouiller un petit peu pour essayer de trouver la solution idéale au bonheur de tous. Mais il transgresse quand même légèrement les règles. Il a aussi un complice de longue date, Edmond, avec qui il collabore et travaille. Bien que ce soit son ami, il fait quasiment partie de la famille. À eux deux, ils vont essayer de manipuler les situations et les choses pensant bien faire, sans y voir le mal que cela pourrait engendrer. Tout cela les amène à des situations un peu complexes, avec des retournements et des cascades qui ont été d'ailleurs supervisées par notre ami Tom.
Qui est ce Tom ?
Pascal : Tom Cruise évidemment, tout le monde l'aura reconnu, qui a fait ça avec une grande gentillesse ! (rires)
Dans le film, vous endossez le costume de notaire. Comment on se prépare à incarner ce type de métier éloigné du registre comique ?
Pascal : Je me suis beaucoup inspiré du personnage le Joker, l’ennemi de Batman. C'est pour vous dire que c'est un personnage absolument sympathique. Non, mais en réalité dans la vie, on a des expériences. Et puis surtout on a un réalisateur, Albéric Saint-Martin, qui avait son idée des personnages. On a eu affaire à des notaires pour le meilleur et pour le pire. Ça s'observe un petit peu. La fonction amène des costumes qui sont très colorés, notamment pour toi, Philippe. Tu étais très heureux de les tester.
Philippe : Absolument ! Moi, j'ai trouvé ça drôle, c'est la petite excentricité d'Edmond qui veut faire chic.

Pour en revenir aux personnages, le vôtre Philippe a ses spécificités autres que ses costumes…
Philippe : Clairement, il n'a pas vraiment tous les codes. C'est un peu la maladresse aussi de ce personnage qui est plutôt attendrissant. Et c'est ça qui est drôle, c'est que ces deux personnages se retrouvent dans leurs petites magouilles. Mais bon, ce n’est pas eux qu'il faut appeler pour monter un coup, hein.
Sans trahir de secret scénaristique, êtes-vous autant accrochés à vos smartphones que Réginald et Edmond ?
Philippe : Pour tout vous dire, non pas du tout. Je suis plutôt Scrabble et parmi l’un des meilleurs "scrabbleurs" de France. Le Sudoku aussi a peu de secrets pour moi.
Pascal : Vous avez affaire à une pointure ! De mon côté, dès que je suis dans mon village, je l’éteins. Dans la vie quotidienne, je fais tout ce qu'il faut pour vivre sans.
Dans le film, on a souvent l’impression que les personnages n’ont que peu de faiblesses malgré les péripéties, c’est votre sentiment ?
Pascal : Si, ils en ont plus qu'on ne l’imagine. Le film tourne autour de cela : qu’est-ce qu’on fait de ces faiblesses ? Est-ce qu'à un moment donné, on se laisse tenter de mentir à sa pensée ou à soi-même pour obtenir ce que l'on veut ? Cela étant, ça dépend évidemment du but à atteindre. Il y a des choses qui ne sont pas envisageables. Prendre le risque d’agir en pouvant nuire ou faire du mal à autrui, ce n'est pas le chemin à prendre. Et donc, c'est ça que j'aime aussi dans le sujet du film, c'est pouvoir se confronter parfois à ses faiblesses pour retrouver la force qu'on a chacun en nous.

Pascal, vous tenez à nouveau un rôle pilier. Quel est votre secret pour être toujours aussi droit, aussi propre et carré dans vos rôles ?
Pascal : Vous êtes adorable. Alors propre, oui, je me contrains à l'être tous les jours en prenant une douche déjà pour commencer. Puis quand on vous sollicite dans un univers ou un autre, qu’il soit comique ou non, c’est comme un cadeau. Je le prends toujours comme ça. Et puis, quand on nous emmène dans des aventures qui ne sont pas forcément celles que vous aviez vécues auparavant, c'est un vrai bonheur. Quelque part, même si c'est un vrai travail, on reste des enfants.
Cela expliquerait vos succès précédents, comme Fiasco par exemple ?
Pascal : Fiasco, c’était justement mon cadeau de 2024. J'étais content de retrouver des acteurs et un réalisateur que j'aime beaucoup, Igor Gotesman, avec qui j'avais collaboré sur le film Five. C'est un univers qui est complètement différent mais on y travaille avec la même joie, le même plaisir. D'ailleurs, pour la première fois, ma maman est très rassurée puisque j'ai obtenu mon premier diplôme d'acteur grâce à Fiasco, le prix du Meilleur second rôle dans une série de 26 minutes par l’Association des critiques de séries. Je remercie infiniment tous ceux grâce à qui cela a été possible.
Pour en revenir au film, pouvez-vous nous confier un secret de tournage : la chanson "Elle descend de la montagne" est-elle sortie de votre tête ?
Pascal : Pour vous mettre dans la confidence, c'est un pur accident. Le jour du tournage, j'avais oublié dans le plan de travail que ça se tournait ce jour-là. Je n'avais pas répété les paroles et je n'avais pas les accords alors que je suis supposé jouer tout ça à la guitare. Pris de panique, je dis "de mauvaise foi" que je ne suis pas prêt et que j’ai besoin de répétition. La vérité ? C’est que je n'avais pas vraiment travaillé ce moment-là. Je savais qu'on devait le faire, mais je pensais que c’était pour plus tard. Malgré tout, on décide de transformer ça en un moment drôle. Donc c'est une annonce officielle : ce morceau sera le tube de l'été. Après la Lambada et la Macarena, nous aurons Elle descend de la montagne revisitée ambiance dancefloor. Je ne vous en dis pas plus.
Dernière question, un peu bonus : faut-il plutôt être de "bonne" ou de "mauvaise" foi pour aller voir le film ?
Philippe : Je dirais que vous pouvez le faire de bonne foi et puis en ressortir de mauvaise foi, ou vice-versa, d'y aller de mauvaise foi et en sortir de bonne foi. Toutes les conditions sont possibles.
Pascal : Que ce soit de bonne ou de mauvaise foi, on espère surtout que vous éprouverez du plaisir à venir voir le film. Sinon, de toute façon, vous ne viendrez pas mesdames et messieurs. Mais surtout, ce qui nous préoccupe, ce qui va nous réjouir, c'est de savoir qu'en sortant, vous serez content d'être venu.
Source : Saje Distribution
