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Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin sont les têtes d'affiche du film "Et la fête continue", au cinéma le 15 novembre 2023.
Cinéma

Et la fête continue : rencontre avec Ariane Ascaride et Robert Guédiguian

Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin sont les têtes d'affiche du film "Et la fête continue", au cinéma le 15 novembre 2023. © Diaphana

C'est un beau film qui arrive en salle ce mercredi 15 novembre. Et la fête continue, nouveau long-métrage de Robert Guédiguian, s'inspire du réel pour mieux le sublimer en y insufflant de la poésie et une sensibilité touchante, articulant son histoire autour de personnages attachants et inspirants. Parmi ces protagonistes, il y a Rosa, incarnée par la comédienne Ariane Ascaride. Nous avons échangé avec le réalisateur et son actrice fétiche, qui nous ont présenté cette fable pleine de chaleur humaine.

À l'origine du scénario du film Et la fête continue, il y a deux histoires vraies. D'abord, celle de Michèle Rubirola, militante politique propulsée presque malgré elle à la mairie de Marseille en 2020, avant de démissionner quelques mois plus tard. Il y a aussi au cœur du récit tissé dans ce long-métrage un drame, survenu le 5 novembre 2018 rue d'Aubagne, dans la cité phocéenne : l'effondrement de deux immeubles vétustes, entraînant les décès de pas moins de huit habitants.

Les conséquences de ce drame, les personnages imaginés par Robert Guédiguian les vivent au quotidien, et certains d'entre eux s'engagent pour que plus jamais de tels accidents ne puissent se produire. Engagée, Rosa l'est plus que quiconque. Jouée par Ariane Ascaride, elle est le pilier de sa famille, mais aussi le personnage principal de ce film. C'est elle qui est librement inspirée de celle qui n'aura été maire de Marseille que durant quatre mois. On a demandé à son interprète et au réalisateur de nous parler de l'histoire qu'ils ont souhaité nous raconter avec Et la fête continue.

SFR Actus : Ariane, pouvez-vous nous parler du personnage de Rosa ?

Ariane Ascaride : C'est une femme qui a une vie très active, qui est infirmière à l'hôpital, qui est mère, qui est grand-mère, qui est veuve, et qui est aussi quelqu'un de très impliquée à l'intérieur de la cité. Elle a un rythme de vie très chargé, et puis une histoire d'amour va lui tomber sur la tête.

Robert Guédiguian : Rosa, c'est la figure du juste. Elle s'appelle Rosa en hommage à Rosa Luxembourg. C'est un personnage qui a un rayonnement. Elle a une aura, comme une charge magnétique autour d'elle qui fait que tout ce qu'elle touche, elle le transforme en mieux. Elle l'améliore. Je crois que c'est vrai de ses enfants, de ses petits enfants, de ses voisins, et même de ses amis politiques. C'est quelqu'un qui est une personne idéale, et j'ai envie qu'elle serve d'exemple au public, que tout le monde se dise "tiens, je pourrais être comme ça !".

SFR Actus : Et l'histoire de Rosa et du film est basée sur le réel. Comment avez-vous élaboré votre scénario ?

Robert Guédiguian : Grosso modo, le film, c'est la vie de cette personne exemplaire après que les immeubles de la rue d'Aubagne se sont effondrés. Pour tous les Marseillais, c'est un effondrement qui n'est pas que matériel. Ce n'est pas qu'un tas de gravas que cet effondrement a emporté. Ça a emporté une manière de vivre les choses, une façon de vivre ensemble... Cette femme va essayer de reconstituer à travers les gens qu'il y a autour d'elle une nouvelle vie, une nouvelle façon d'être solidaire. Elle va essayer que la fête continue.

SFR Actus : Quand vous avez commencé à écrire le film, vous avez pensé dès le départ à lier ces deux histoires vraies ? Celle du personnage de Rosa, inspiré de Michèle Rubirola, et celle de l'effondrement de la rue d'Aubagne ?

Robert Guédiguian : Non, le film s'est construit peu à peu. On s'inspire toujours du réel, mais on cherche avant tout à raconter une histoire. Il y avait cet effondrement, il y avait cette élection tout à fait étonnante, où la gauche l'a emporté grâce à un personnage qui ne voulait pas prendre le pouvoir... C'est intéressant, un personnage qui ne veut pas prendre le pouvoir, qui aime s'occuper des autres, mais qui veut rester au second plan. Je n'avais pas envie de raconter la vie de Michèle Rubirola, mais elle a été une source d'inspiration. Je ne voulais surtout pas faire un biopic !

SFR Actus : Ariane, vous n'avez donc pas cherché à vous rapprocher de la "vraie" Michèle Rubirola ?

Ariane Ascaride : Jamais. Je ne fais jamais ça. Même quand je joue des personnages qui ont existé, je ne vais pas les voir. J'ai essayé de trouver ma proposition personnelle. J'ai rencontré Michèle Rubirola après, quand le tournage était terminé.

SFR Actus : Et a-t-elle vu Et la fête continue ?

Ariane Ascaride : Oui. Elle m'a laissé un message très émouvant, je dirai juste ça...

Pour découvrir ce long-métrage touchant et solaire sur grand écran, rendez-vous au cinéma dès ce mercredi 15 novembre 2023.

Source : Diaphana

Pierre Champleboux
Pierre Champleboux Rédacteur