
Superbus nous présente son nouveau single Aseptisé et son 7e album
Superbus fait son retour, ce vendredi 20 octobre, en dévoilant le premier single de son prochain album, le septième en 24 ans de carrière. Avec Aseptisé, le groupe français revient à ses fondamentaux pop-rock. Pour l’occasion, SFR Actus a rencontré Jenn Ayache et Patrice Focone qui nous ont parlé de ce titre loin d’être sans saveur…
Lola, Butterfly, Addictions… Superbus a marqué le début des années 2000 avec son style pop-rock français et des tubes qui résonnent encore. En 2020, le groupe fondé par Jenn Ayache a fait son grand retour après quatre ans d’absence avec son EP XX, suivi d’une tournée pour fêter ses 20 ans de carrière. Mais depuis Sixtape en 2016, il n’avait pas sorti d’album studio en sept ans. C’est donc avec Aseptisé, dévoilé le 20 octobre 2023 en même temps qu’un clip comme seul Superbus sait faire, qu’il fait un retour fracassant sur le devant de la scène.
À l’occasion de la sortie du premier single de ce septième album attendu pour 2024, l’auteure et interprète Jenn Ayache et le guitariste Patrice Focone nous en ont dit plus sur l’écriture de ce nouveau disque, sur l’histoire que raconte Aseptisé et sur ce clip dont la moitié a été réalisée avec l'aide d'une intelligence artificielle. Superbus sait cultiver son style rebelle, définitivement rock !
Cela fait 7 ans que vous n’aviez pas sorti d’album et 3 ans de nouveaux titres, est-ce qu’Aseptisé à une saveur particulière ?
Jenn Ayache : Il a une saveur de rentrée des classes. Ça fait longtemps qu’on n’avait pas sorti de titres donc forcément, on est très impatients et excités.
Qu’est-ce qui vous a décidé à revenir maintenant ?
J. A : C’est surtout qu’on travaille sur cet album depuis pas mal de temps, même pendant notre tournée l’an dernier, et que l’on cherchait la bonne formule, la bonne chanson pour revenir. On vient aussi de signer à nouveau avec Warner. Les étoiles se sont alignées.
Qu’est-ce que raconte Aseptisé, la chanson qui marque votre retour ?
Patrice Focone : Elle parle du monde dans lequel on est en ce moment. Un monde filtré, avec des filtres de beauté et des filtres d’intelligence ce qui suppose quand les enlevant le monde est plus moche et plus c**. C’est donc un peu ennuyeux, mais en même temps cette capacité à se rendre plus beau et plus intelligent est intéressante. C’est toute l'ambivalence du propos de ce titre.
J. A. : C’est ça. Tout se ressemble, tout est plus lisse. Aseptisé c’est un constat de ce monde dans lequel on est obligé d’adhérer parce que sinon on se sent un peu exclus, qui n’aide pas trop à accepter les différences.
Pourquoi est-ce Aseptisé qui annonce l’album ?
P. F. : C’est celui qui a le plus plu [auprès de leurs entourages, de leurs équipes, ndlr] parce que nous, on ne saurait pas faire de choix, on les aime tous.
J. A. : Effectivement, en faisant écouter on se rend compte qu’il y a des chansons qui sortent du lot et Aseptisé en a fait partie.
Est-ce que ce 7e album annonce l’entrée dans une nouvelle ère musicale pour Superbus ?
J. A. : Non, je ne pense pas. Justement, on a repris des formules de nos premiers albums. En plus de 20 ans, on a essayé plein de choses et on a travaillé avec d’autres gens, mais Superbus à la base c’est un groupe de cinq personnes qui jouent des titres pop, et on avait envie de retrouver ça. On voulait créer des chansons qu’on est capable de jouer en groupe sans ordinateur, sans électronique. C’est de cette façon que les nouveaux titres ont été pensés. C’est peut-être une nouvelle ère parce qu’on est en 2023, bientôt 2024, on a donc évolué mais on a pris nos fondamentaux.
P. F. : On a pris du temps pour retomber sur nos pieds, pour savoir quel genre de musique faisait le groupe, quelle est son identité, et ce que les gens qui aiment Superbus viennent chercher.
Dans une interview accordée au média Aficia en mars 2020, Jenn, vous disiez : “Pour moi, écrire des chansons, cela dépend des humeurs, des moments de vies que l’on traverse”. Quelle était l’humeur pour ce single et l’album à venir ?
J. A. : Il y a tous les moods, parce qu’on a écrit les titres sur une longue période de 2-3 ans. On cherchait la direction de cet album, donc on est passé par plein d’états d’esprit mais quand on écoute les titres, on retrouve les sonorités de nos débuts. C'est un album qui passe par différentes humeurs, comme ce qui a pu arriver dans nos vies personnelles.
Parlons du clip d’Aseptisé, vous avez fait appel à une intelligence artificielle : pourquoi ce choix ?
J. A. : La vraie raison ? Au départ, il y avait un synopsis façon Black Mirror pour avoir quelque chose d’assez surprenant… Mais avec le groupe, on n’était pas très content du résultat après le tournage du clip. On a donc fait appel à des robots pour nous aider à la réalisation…
P. F. : Ça ne s’est pas vraiment passé comme ça. Jenn, qui est co-réalisatrice du clip et est très au fait de tout ce qui se fait actuellement, a eu l’idée d’utiliser une IA. On a fait faire des premières images, à partir de celles que nous avions déjà tournées, de mots-clés, de l’idée de Jenn et dès les premiers résultats ça a été évident. Ça va tellement bien avec le sujet du texte qui critique cette technologie. Donc arriver à utiliser ce que nous critiquons de manière créative pour proposer quelque chose qui nous paraît assez nouveau, c’est très intéressant.
Quels mots-clés avez-vous donnés à l’IA pour créer ces visuels ?
J. A. : On avait une idée bien précise : du plastique, des choses dans des supermarchés, des objets sous vides, des choses justement très aseptisées, des humains qui se ressemblent… Donc on a rentré tout un genre de mots-clés pour constituer le clip.
D’ailleurs, qu’est-ce que vous pensez de l’arrivée de l’IA dans l’industrie musicale ?
P. F. : Je pense que ça va quand même tuer tout un tas de musiciens travailleurs, mais ça sera au détriment de la qualité et de l’émotion. Il n’y a pas de petites musiques : n’importe quel musicien met ses tripes dans une création.
J. A. : Je suis d’accord, mais comme c’est une technologie nouvelle ça me faisait marrer de m’en servir pour un clip et de me dire qu’une moitié a été réalisée par un ordinateur. Après, effectivement, il faut qu’il y ait un contrôle sur l’IA parce que ces capacités sont tellement larges, ça crée n’importe quoi que ça peut être dangereux.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ce septième album ?
J. A. : Il n’y a pas encore de date, mais une période : printemps 2024. Quant au titre, on l’a presque. Il y aura une douzaine de titres, ou un peu plus. Certains seront dans le genre d’Aseptisé, d’autres seront différents. Quant à la tournée, elle devrait débuter à l’automne 2024.
Source : Aficia
