
TOYBLOÏD, Modern Love of rock'n'roll
Depuis 2007, il existe un groupe capable de jouer dans un bar déglingué devant 47 personnes le vendredi, et dans un Stade de France complet le samedi, en première partie d'Indochine. Ce groupe, c'est TOYBLOÏD, un trio parisien qui n'aime pas trop les conventions, et n'hésite pas à prendre du rock, du garage, du punk, de la pop, et mélanger tout ça. Ce que l'on peut entendre dans le second album de la formation, Modern Love.
Dès la pochette de son album, TOYBLOÏD affiche la couleur. Ou plutôt toutes les couleurs du drapeau LGBTQ+. Ce cliché de deux femmes qui s'embrassent est parfaitement réprésentatif du contenu des paroles (en anglais) de la formation parisienne, revenant souvent sur l'homophobie, comme sur Queer, au titre parlant de lui-même.
Un discours que les fans de TOYBLOÏD ou d'Indochine ne seront pas étonnés de retrouver ici. Car le rock comme l'engagement sont une histoire de famille chez les Sirkis. Ce n'est même pas un secret de polichinelle : la chanteuse-guitariste Lou est en effet la fille de Stéphane Sirkis, guitariste et fondateur d'Indochine, et donc la nièce de Nicola. Voici qui explique pourquoi TOYBLOÏD se retrouve régulièrement en première partie d'Indochine, ou sort son album sur KMS Disques, le label du chanteur. Enfin, pour ça, mais aussi et surtout parce que ça rock à fond. Parce que bon, si Carla, la chanteuse de Bim Bam toi, était de sa famille, pas sûr que le leader d'Indochine serait aussi sympa. Alors que pour TOYBLOÏD, tout cela est très logique, comme le prouve d'entrée de jeu le très bon titre Violence, qui rentre direct dans le tas avec son refrain martelé et ultra-catchy, porté un riff aussi grunge qu'un après-midi pluvieux à Seattle en 1991.
Au fil des ans, TOYBLOÏD s'est forgé une solide réputation en live, écumant les scènes de prestigieux festivals (Printemps de Bourges, Fête de l'Huma, Rock en Seine...) tout comme les salles de concert de la scène underground de toute la France, en compagnie de formations pouvant aller du metal (Ultra Vomit) au punk (Diego Pallavas) en passant par la pop (Mademoiselle K). En fait, et c'est d'autant plus évident à l'écoute de Modern Love, TOYBLOÏD semble avoir trouvé la formule parfaite pour pouvoir plaire à tous les fans de rock. Ceux de JuL auront forcément un peu plus de mal à accrocher. Le morceau Rck N Rll sonne d'ailleurs comme la plus parfaite des invitations, le refrain particulièrement accrocheur clamant "Do you want, do you want to rock'n'roll". On alterne ainsi entre des morceaux puissants (Diamonds, Beauty and the Beast) à d'autres plus dansants (Monster, Halo), ou même planants. Comme sur le bien-nommé Sunrise, qui sent bon la Californie, et pourrait presque faire penser aux débuts de Superbus, si Superbus c'était bien.
TOYBLOÏD, 50% garage, 50% punk, 50% metal, 50% pop, 100%rock
En 13 titres durant environ 3 minutes à chaque fois, TOYBLOÏD parvient à explorer plusieurs ambiances, tout en conservant une très grande cohérence. Un peu comme si Biffy Clyro et les Arctic Monkeys avaient fait une fusion à la Dragon Ball Z. On peut par exemple passer du morceau le plus agressif du disque, Beauty and the Beast, au plus pop, FUR, avec une facilité déconcertante, et ce grâce au fil conducteur de Modern Love : des refrains ultra-fédérateurs. Tous efficaces dès la première écoute, ils restent très facilement en tête, et promettent des moments assez épiques pour les prochains concerts du trio.
Avec ce second album, TOYBLOÏD, frappe fort, vite et bien, délivrant une sacrée bonne dose de rock'n'roll, et s'affirme ainsi comme une potentielle tête d'affiche pour le renouveau de la scène rock française, aux côtés de Décibelles, Justin(e), Johny Mafia, Oakman ou Pogo Car Crash Control.
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