
Un Parfait Inconnu : retour dans les années 1960 avec Timothée Chalamet dans la peau de Bob Dylan
Après Wonka puis Dune, Timothée Chalamet change encore complètement d’univers en interprétant Bob Dylan dans Un Parfait Inconnu. Loin d’être simple un biopic sur le chanteur de légende, le film se présente plutôt comme une immersion dans les années 1960. Retour sur la conférence de presse avec James Mangold, Timothée Chalamet, Monica Barbaro et Edward Norton.
On ne présente plus Bob Dylan, un symbole de la musique des années 1960 qui a initié de grands changements dans le monde musical de son époque. On peut par exemple noter la transition de la guitare acoustique à électrique, qui a grandement influencé les genres des décennies suivantes, mais aussi son impact sur la Folk et même l’écho de ses textes, d’abord axés sur la contre-culture. Pour autant, Bob Dylan n’est pas un révolutionnaire ni une icône, c’est un homme avant tout et c'est ce que dépeint le film ainsi que le casting, notamment durant la conférence de presse qui a eu lieu récemment à Paris. On y retrouvait James Mangold (réalisateur), Timothée Chalamet (Bob Dylan), Edward Norton (Pete Seeger) et Monica Barbaro (Joan Baez).
Un Bob Dylan plus naturel que jamais
Si Bob Dylan paraît aussi naturel dans Un Parfait Inconnu, c’est en partie grâce à la formidable performance de Timothée Chalamet, mais pas seulement. C’est bien la volonté de James Mangold, le réalisateur, de dépeindre un artiste simple, qui agit selon ses désirs et ses principes, et non pas pour instaurer une quelconque révolution musicale ou pour devenir une icône de sa génération. Durant la conférence de presse, James Mangold revient sur ces moments historiques qui n’en étaient pas vraiment :
“A l’époque, ce n’était qu’une relation intime entre six cordes, quelques ongles, une voix, la culture populaire et le commerce. Ces moments n'étaient rien de plus que ce qu’ils étaient et personne n’envisageait une quelconque influence. C’était seulement une série de relations interpersonnelles entre Bob et les autres personnalités du moment, sans penser que cela deviendrait iconique.”

Le cinéaste ne tire pas ces conclusions tout seul, puisqu’il a eu la chance de rencontrer Bob Dylan en personne, un homme de 83 ans qui n'apparaît que très peu en public. James Mangold garde le souvenir d’une personne simple et le décrit comme tel :
“C’était juste un mec simple assis à une table avec une tasse de café qui répondait à des questions banales du genre qui l’appelait “Bob” ou qui l’appelait “Bobby”, ou “tu t’asseyais plutôt à ton bureau ou à ton lit quand tu écrivais ?””
Un parfait Inconnu : un anti-biopic
C’est en échangeant avec le musicien que James Mangold a pu constater que faire un biopic ultra précis, presque biographique ou encyclopédique n’était pas ce qu’il fallait faire. Ensemble, ils ont pu créer un film qui retranscrit le sentiment des années 1960 et non une série de faits marquants et précis :
“J’étais finalement plus intéressé de savoir comme il s’était senti plutôt que de savoir ce qu’il s’était exactement passé, où et comment.”
Il faut dire que les biopics commencent à se multiplier et qu’il faut savoir apporter une touche nouvelle afin de séduire le public. Robbie Williams avec Better Man l’a également compris, de même que Pharrel Williams avec Piece by Piece. Lors de la conférence, Timothée Chalamet expliquera d’ailleurs que c’était une peur de son côté. Il voulait que Un Parfait Inconnu respecte les différentes figures de cette époque :
“J’avais peur que cela devienne un biopic hollywoodien comme on le fait beaucoup aujourd’hui. Chacun de nous a interprété le film comme étant celui de son personnage, Edward Norton défendait Pete Seeger et Monica défendait Joan Baez. Ce n’est pas qu’à propos de Bob Dylan, c’est un film qui raconte cette époque des années 1960 et ce mouvement musical.”

Que se passe-t-il dans Un Parfait Inconnu ?
Le film conte dans un premier temps le renouveau de la Folk à travers le chanteur Pete Seeger. Celui-ci voit un espoir de remettre son genre décadent sur le devant de la scène grâce au talent du jeune Bob Dylan. Au fur et à mesure, on découvre l’histoire du chanteur via l’influence qu’a sa musique sur son entourage et son public. Bien sûr, nous sommes également spectateurs de la révolution musicale qui s’opère à l’époque, encore une fois grâce à ses œuvres et donc ce qui l’influence : ses sentiments. Car oui, au-delà de la musique, Un Parfait Inconnu, c’est aussi des incertitudes, des déboires amoureux, ou encore des conflits. Le film s’adresse alors à tous les publics, que l’on connaisse Bob Dylan ou non, car c’est avant tout l’histoire d’un homme.
Un Parfait Inconnu est projeté depuis ce 29 janvier dans toutes les salles obscures de France.
