La réduction de bruit active ou ANC (pour Active Noise Cancelling) est une technologie qui à vite convaincu le grand public. Elle permet d'atténuer les sons environnants indésirables, offrant ainsi une expérience d'écoute totalement immersive et particulièrement agréable. Cependant, malgré ces atouts, une utilisation excessive peut entraîner quelques risques... On fait le point.

Comment fonctionne la réduction de bruit ?

En utilisant des microphones pour capter les sons environnants et en générant des ondes sonores opposées pour les annuler, ces écouteurs permettent de créer une bulle de tranquillité. Cela est particulièrement bénéfique dans des environnements bruyants comme les avions, les transports publics ou les bureaux en open space. Pour les personnes exposées à certains troubles, l’ANC s'est avérée être une réelle libération : un moyen de sortir et de prendre les transports en commun avec moins d’anxiété. La réduction de bruit peut également aider à protéger l'audition en permettant d'écouter à des volumes plus bas dans des environnements bruyants, réduisant ainsi le risque de dommages auditifs.

Quels sont les risques de la réduction de bruit ?

Malgré ses avantages incontestables, l'utilisation excessive des écouteurs à réduction de bruit peut poser plusieurs problèmes. L'abus de cette technologie peut entraîner chez certaines personnes une forme de dépendance sonore, où l'utilisateur devient tellement habitué au silence artificiel. Ainsi, il trouvera difficile de tolérer les bruits dits normaux de la vie quotidienne. Cette dépendance peut avoir des répercussions sur la capacité à se concentrer et à fonctionner dans des environnements non contrôlés, où la réduction de bruit n'est pas disponible.

Un danger pour le cerveau et les oreilles

Une étude réalisée dans les années 1950, relayée par Science Presse, avait soumis plusieurs personnes à un parfait silence pendant une durée prolongée. Au terme de cette expérience, plusieurs des participants avaient développé “des sensations auditives semblables à un acouphène.” Plus encore, d’après le chercheur australien David McAlpine, expert en audition, quand le cerveau est privé des sons environnants, il s’adapte comme il peut et crée parfois des sons qui n’existent pas, ce sont des hallucinations auditives. Enfin, le média spécialisé en sciences Gizmodo a récemment publié un article expliquant que de nombreuses personnes se seraient plaintes de nausées, de douleurs aux oreilles et de maux de tête à la suite d’un port prolongé d’écouteurs à réduction de bruit.

Peu de conscience de son environnement

Un autre aspect crucial est le danger de l’environnement. L'utilisation excessive de la réduction de bruit peut rendre l'utilisateur moins conscient de son entourage immédiat. Dans certaines situations, comme marcher en ville ou faire du vélo, il est essentiel de rester alerte et attentif aux sons ambiants pour éviter le pire. Ne pas entendre un klaxon, une sirène ou tout autre signal d'alerte peut augmenter le risque de blessures ou d'accidents.

Comment utiliser l’ANC en évitant les risques ?

Pour bénéficier des avantages de la réduction de bruit tout en minimisant les risques, il est important d'adopter une utilisation mesurée. Voici quelques conseils :

• Limiter le temps d'utilisation : Évitez de porter des écouteurs à réduction de bruit pendant de longues périodes continues. Faites des pauses régulières pour permettre à vos oreilles de s'adapter aux sons naturels environnants.
• Utiliser le mode transparence : De nombreux écouteurs modernes offrent un mode transparence qui permet de laisser passer certains sons environnementaux. Il peut être intéressant d’utiliser cette fonction lorsque vous avez besoin d'être conscient de votre environnement, comme lorsque vous traversez la rue ou travaillez dans un espace partagé.
• Être conscient de son environnement : En particulier dans des situations où la vigilance est de mise, comme lors de la marche ou du jogging, il est préférable d'utiliser des écouteurs sans réduction de bruit ou de ne pas écouter de musique du tout.

Source : Science Presse Québec, Gizmodo