Attendu depuis de longs mois par tous les mordus de la pomme croquée et autres passionnés de Tech, l’iPhone 15 s’est quelque peu fait voler la vedette le 12 septembre dernier. Alors qu’Apple organisait sa fameuse Keynote, diffusée dans le monde entier, à 19 heures dans l’Hexagone, c’est l’iPhone 12 qui a ce soir-là fait la Une de tous les médias en France. En cause : une interview du ministre délégué chargé du Numérique, Jean-Noël Barrot, publiée par Le Parisien deux petites minutes avant le lancement de la conférence. Hasard du calendrier, ou pas, celle-ci nous informait de la décision de l’Agence nationale des fréquences (ANFR) de retirer - temporairement - l’iPhone 12 du marché français, en raison d’un "dépassement de la limite de débit d’absorption spécifique (DAS) constaté sur ce modèle". Et le ministre de souligner que sans réaction de la part d’Apple, à qui il a été donné 15 jours pour prendre "des mesures correctives visant à rendre les téléphones concernés conformes", il était "prêt à ordonner le rappel des iPhone 12 en circulation".

Une décision plutôt radicale, qui n’a pas manqué de souffler un vent de panique chez les utilisateurs de cet ancien modèle estampillé de la pomme croquée. Alors que l’iPhone 12 a de facto été retiré du catalogue Apple pour faire place au nouvel iPhone 15, ceux qui ont craqué pour ce modèle récemment, ou pire à sa sortie il y a trois ans, se posent en effet beaucoup de questions. À juste titre. Quel est le danger ? Les versions mini et Pro de l’iPhone 12 sont-elles également ciblées ? Que faire si l’on est concerné ?

L’iPhone 12 épinglé par l’ANFR, quel danger pour les utilisateurs ?

Dans son communiqué publié le 12 septembre 2023, l’ANFR explique que c’est dans "le cadre de ses missions de surveillance du marché des équipements radioélectriques et du contrôle de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques" qu’elle a récemment effectué des vérifications sur "141 téléphones dont le téléphone Apple iPhone 12". Son objectif : s’assurer que les débits d’absorption spécifiques (DAS), autrement dit la quantité d’énergie électromagnétique absorbée par notre corps, soient "conformes à la réglementation européenne". Il existe deux niveaux de mesure : le DAS "tronc", pour une utilisation près de la tête, soit à l’oreille, mais aussi "dans une poche de veste ou dans un sac", et le DAS "membre", lorsque le smartphone est "tenu à la main ou dans une poche de pantalon". Et d’après les mesures de l’agence, s’il est conforme à la limite fixée sur le DAS "tronc" (2 W/kg), l’ancien modèle de la marque à la pomme aurait en revanche dépassé les 4W/kg autorisés pour le DAS "membre". L’ANFR indique en effet une valeur de 5,74 W/kg.

Alors que c’est la première fois, d’après les médias spécialisés comme 01 Net, que le constructeur américain est ainsi épinglé par l’ANFR, il convient de relativiser. Comme l’a souligné Jean-Noël Barrot lui-même au micro de Franceinfo, l’iPhone 12 "émettait un niveau d'ondes électromagnétiques légèrement supérieur à la norme" dans les mesures de l’ANFR, alors que cette norme européenne est, "par principe de précaution", fixée à un niveau "inférieur auquel les études scientifiques estiment qu’il peut y avoir des conséquences pour les utilisateurs".

Autrement dit, inutile de paniquer, l’appareil de la marque à la pomme ne représente pas un réel danger. D’autant que comme l’indique Libération, l’ANFR précise sur son site que "les mesures en laboratoire ne reflètent pas ce qui se produit lors de l’usage habituel de l’appareil", nos smartphones émettant "rarement à (leur) puissance maximale". Et le quotidien de rappeler par ailleurs que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’assure : "Rien n’indique pour l’instant que l’exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine."

Quels sont les modèles d’iPhone 12 épinglés et que faire si l'on est concerné ?

Comme le précise Jean-Noël Barrot sur Franceinfo, seule la version "standard" de l’iPhone 12 est concernée. Les iPhone 12 mini, iPhone 12 Pro et iPhone 12 Pro Max n’ont en effet pas été épinglés par l’ANFR. Que faire si vous êtes en revanche propriétaire du modèle mis en cause ? C'est simple : rien. Toujours au micro de Franceinfo le 13 septembre dernier, le ministre a d’ailleurs estimé que les utilisateurs d’un iPhone 12 "peuvent toujours s’en servir". Et alors que, répétons-le, il n’y a pas vraiment lieu à s’inquiéter, l'affaire sera bientôt réglée par une simple mise à jour logicielle.

C'est en effet tout ce que la marque à la pomme a à faire pour que son iPhone 12 redevienne conforme à la norme européenne. Une bonne nouvelle pour tous ceux qui détiennent ce modèle : inutile donc de le renvoyer, il faudra simplement surveiller les mises à jour disponibles. Ça ne saurait tarder, puisque l'ANFR a fait savoir dans un nouveau communiqué, publié ce vendredi 29 septembre, que la firme de Cupertino a proposé une mise à jour du firmware (4.06.02) pour régler ce problème sur l'iPhone 12. "Les tests confirment que cette évolution logicielle permet à cet appareil de respecter la valeur limite de DAS localisé 'membre', et donc de respecter les normes en vigueur", indique l'agence française, précisant que la nouvelle valeur relevée est de 3,94 W/kg.

Maintenant, Apple n'a plus qu'à déployer cette mise à jour sur l'iPhone 12. Cela "permettra de lever l'interdiction de commercialisation", comme le souligne l'ANFR dans son récent communiqué. Affaire classée.

Sources : ANFR, Le Parisien, 01 Net, Franceinfo, Libération, Ouest-France, Frandroid