Avec Raël : Le prophète extraterrestre, Netflix lève le voile sur le parcours tumultueux de Claude Vorilhon, mieux connu sous le nom de Raël. Ce documentaire d'investigation nous entraîne dans les méandres d'un mouvement aux allures de conte de fées spatial, fondé sur la promesse d'un paradis terrestre formulée par un leader dont les agissements sont entourés de nombreuses zones d'ombres. SFR Actus vous propose de découvrir ce que vous réserve cette immersion totale dans l'une des organisations les plus sulfureuses et controversées de notre époque.

Qui sont les Raëliens ?

Au premier abord, les Raëliens se présentent comme une bande de doux rêveurs, aspirant à une nouvelle ère faite de paix et d'amour, préconisant la libération des mœurs et se préparant à accueillir... des extraterrestres.

La genèse du mouvement Raëlien repose uniquement sur un témognage qu'on croirait directement issu d'un roman de science-fiction. Claude Vorilhon, alors simple journaliste, raconte avoir été contacté par des visiteurs d'une autre planète un matin de décembre 1973, dans le cratère d'un volcan d'Auvergne, le puy de Lassolas. Selon son récit, ces êtres, qu'il nommera plus tard les Elohim - un terme emprunté à l'hébreu ancien signifiant "ceux qui viennent du ciel" - auraient choisi de lui révéler leur existence ainsi que leur rôle dans la création de la vie sur Terre.

Cette rencontre extraordinaire, Claude Vorilhon la décrit avec une précision cinématographique : une soucoupe volante s'immobilise devant lui et il en sort un être d'apparence humaine, mais d'une beauté et d'une intelligence dépassant très largement les standards de notre espèce. Et si cet alien se présente ainsi au promeneur, c'est pour lui transmettre un message de la plus haute importance. Ce message, d'après Raël, contenait la vérité sur les origines de l'humanité, expliquant que les Elohim, grâce à leur avancée technologique, auraient génétiquement conçu la vie sur Terre, y compris les humains, qu'ils considèrent comme l'une de leurs expériences scientifiques.

Après l'avoir rebaptisé Raël, les Elohim auraient confié à Claude Vorilhon la mission cruciale d'informer l'humanité de leur existence et de préparer leur accueil en vue d'un retour futur. Ils lui auraient ainsi demandé de construire une ambassade où ils pourraient atterrir et être reçus officiellement par les représentants de notre planète.

Ces révélations, Claude Vorilhon les a consignées dans Le Livre qui dit la vérité, le premier d'une série d'ouvrages où il expose la doctrine raëlienne, mélange d'enseignements sur l'amour, la paix, la liberté sexuelle, et le clonage, présentés comme les clés d'un futur paradisiaque sur Terre. Avec ses nombreuses apparitions à la télévision, le gourou est parvenu à séduire un large public à une période où les témoignages concernant les apparitions d'objets volants non identifiés se multipliaient et où l'appétit pour l'étrange et l'extraordinaire était grand. Au fil des années, Raël à convaincu des milliers de fidèles du monde entier. Mais derrière la façade inoffensive du mouvement se cache une réalité bien plus sombre.

La face cachée de Raël

Le documentaire Raël : Le prophète extraterrestre met en lumière le contraste entre l'image publique de Raël, celle d'un leader charismatique prêchant l'amour universel, et les témoignages d'ex-adeptes qui décrivent une réalité plus sombre. Ces derniers évoquent un système de croyances rigide, au sein duquel Raël exercerait une influence démesurée sur ses fidèles, souvent au prix de leur bien-être personnel... et financier.

Selon des témoignages, le mouvement inciterait ses adeptes à financer des projets de très grande envergure tels que la construction de l'ambassade destinée à accueillir les Elohim. Une pratique qui placerait les adeptes dans une situation de vulnérabilité économique.

Les allégations concernant l'exploitation sexuelle au sein du mouvement sont également au cœur de controverses. Raël aurait mis en place un cercle restreint de femmes, qu'il appelle ses "anges", dédiées à son service personnel, y compris pour satisfaire ses désirs sexuels.

En 1995, la Commission parlementaire sur les sectes en France a officiellement identifié le mouvement comme étant sectaire.

Les Raëliens à l'origine du premier clonage humain ?

Après avoir été pointé du doigt par les autorités, Raël aurait pu choisir de faire profil bas... mais cela n'a pas été le cas. En 2002, en collaboration avec Brigitte Boisselier et l'organisation Clonaid, Raël a annoncé la naissance du premier être humain cloné, une petite fille nommée Ève. Une "prouesse" qui aurait été réalisée en se basant sur les mêmes techniques que celles utilisées six ans plus tôt par les scientifiques britanniques qui ont cloné la chèvre Dolly.

Et l'affaire a eu un tel retentissement dans les médias que Raël et Brigitte Boisselier ont été auditionnés au Congrès américain. Malgré tout, le mouvement n'a jamais été en mesure de fournir la moindre preuve de l'existence de l'enfant clonée. Une supercherie audacieuse qui aurait tout de même permis aux raëliens de récolter la coquette somme de 600 millions de dollars via Clonaid.

Aujourd'hui, Raël se fait plus discret. Il mène néanmoins la grande vie : il effectue ses voyages en jet privé et s'offre le luxe de faire des courses automobiles financées par ses adeptes, qui versent une part substantielle de leurs revenus à la secte, via des comptes en Suisse et au Liechtenstein. Encore jamais condamné, le leader des Raëliens a jusqu'ici toujours réussi à ne pas se retrouver derrière les barreaux.

Révélations et controverses : Netflix met Raël à nu

Raël : Le prophète extraterrestre ne se contente pas de tracer le portrait d'un mouvement sectaire de plus. Cette série en quatre volets de 45 minutes chacun, riche en documents d'archives, donne la parole aux membres actuels et anciens du mouvement ainsi qu'à des experts ayant étudié le phénomène. Elle met notamment en avant la journaliste Brigitte McCann, qui a infiltré le mouvement pour en percer les secrets. Étonnamment, Raël lui-même a accepté de participer et de livrer sa version des faits aux caméras de ce documentaire Netflix.

Sources : Netflix, Le Point, Vice, Watson