
Severance sur Apple TV+ : la série à succès est-elle été inspirée d'un jeu vidéo ?
La série Severance a su conquérir un bon nombre de spectateurs tant il est facile de s’identifier à cette critique du monde du travail. Pourtant, que ce soit l’esthétique du show ou son propos, il n’est pas la première œuvre à l’employer. Oui, Severance tire tout ça d’un jeu vidéo peu connu. Explications.
Depuis son lancement en 2022 sur Apple TV+, Severance a captivé les spectateurs avec son atmosphère glaçante et son regard acerbe sur l’aliénation du monde du travail. Dans les couloirs immaculés et sans fin de Lumon Industries, les employés sont scindés en deux identités étanches : l’innie, qui ne connaît rien d’autre que son emploi, et l’outie, qui vit sa vie sans jamais se souvenir de son travail. Une dystopie fascinante, qui semble puiser dans plusieurs influences, notamment The Truman Show, The Office, voire même Matrix. Mais une référence surprenante se distingue parmi les inspirations de la série : le jeu vidéo indépendant The Stanley Parable.
Une influence confirmée par le créateur
La ressemblance troublante entre Severance et The Stanley Parable n’a pas échappé aux fans. Dans ce jeu culte, le joueur incarne Stanley, un employé lambda d’une entreprise labyrinthique dont le quotidien semble régi par une force invisible. Entre absurdité et déshumanisation, le jeu questionne la notion de libre arbitre et la condition de l’employé moderne. Dan Erickson, le créateur de Severance, a confirmé sur le réseau social Reddit que The Stanley Parable avait bel et bien influencé la série, ce qui jette une lumière nouvelle sur les nombreux parallèles entre les deux œuvres.
Un esthétisme oppressant
Dès les premiers instants de Severance, l’atmosphère clinique et symétrique des bureaux de Lumon Industries plonge le spectateur dans un malaise profond. Un environnement où la blancheur des murs est un leurre, dissimulant une aliénation sans fin. Cette ambiance rappelle étrangement les décors labyrinthiques de The Stanley Parable, où les couloirs se succèdent sans logique apparente, renforçant l’impression de tourner en rond dans un système absurde et oppressant. L’espace de travail devient une cage invisible, où l’illusion de l’ordre cache un vide existentiel vertigineux.

L'aliénation au cœur du récit
Le travail est censé donner un sens à nos vies, nous offrir une place dans la société. Mais que se passe-t-il quand ce travail devient une boucle sans fin, déconnectée du reste de l’existence ? The Stanley Parable interroge cette absurdité en mettant le joueur face à un employé solitaire, prisonnier d’un cycle qui lui échappe. Severance, elle, pousse cette idée à l’extrême en dédoublant ses personnages : l’innie ne connaît rien d’autre que son travail, l’outie vit sans jamais se souvenir de ses heures de bureau. Un travail si compartimenté qu’il en devient une existence à part entière, un univers hermétique où l’individu s’efface au profit d’une entité.
Un hommage plus qu'une copie
Si Severance partage des thèmes et une esthétique avec The Stanley Parable, la série ne se contente pas d’en reprendre les concepts. Elle les sublime à travers une narration plus linéaire, à la tension dramatique constante. Là où The Stanley Parable mise sur la satire et le détournement des codes du jeu vidéo, Severance choisit une approche plus immersive et émotionnelle, plongeant le spectateur dans un récit où chaque choix semble scellé d’avance.
Cette filiation entre jeu vidéo et série télévisée montre à quel point les deux médiums peuvent s’enrichir mutuellement. Severance et The Stanley Parable résonnent comme deux visions d’une même critique : celle d’un monde du travail qui, à force de structurer nos vies, finit par nous en déposséder. Pour rappel, Severance est disponible en streaming sur Apple TV+.
Source : Reddit
