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Les notifications au volant sont aussi dangereuses que de prendre votre téléphone en main
Smartphones

Le risque d'accident de la route doublé à cause de vos notifications

Les notifications au volant sont aussi dangereuses que de prendre votre téléphone en main © Luis Alvarez / Getty Images

Ce n’est plus un secret, utiliser son téléphone au volant augmente le risque d'accident. Ce n'est pas seulement la prise en main qui vous met en danger, une simple notification doubler vos chances d’avoir un accident. On vous explique pourquoi.

Entre SMS, Instagram, Hearthstone, Marmiton, BFM… chaque jour, nous recevons des dizaines, voire des centaines de notifications sur notre smartphone. Si certaines paraissent anodines, elles peuvent pourtant avoir des conséquences dramatiques lorsqu'elles nous parviennent au volant de notre véhicule. Une récente étude menée par le pôle Calyxis pour Assurance Prévention vient rappeler un fait inquiétant : activer ses notifications en conduisant double les risques d’accident.

La notification, perturbateur de conduite

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas nécessaire de manipuler son téléphone pour se mettre en danger. Le simple fait de consulter une notification ou l’entendre, même brièvement, perturbe l’attention visuelle, auditive, cognitive et physique du conducteur. En moyenne, le traitement d’une notification prend 12,7 secondes. C’est suffisant pour parcourir, à l’aveugle, près de 460 mètres sur autoroute.

Des chiffres alarmants

L’étude, réalisée en mai 2025 auprès de 24 conducteurs réguliers âgés de 18 à 60 ans, révèle que les accidents sont 2,6 fois plus fréquents en ville, 1,7 fois plus sur route et 2 fois plus sur autoroute lorsque des notifications sont consultées. Le danger est donc bien réel, quel que soit l’environnement de conduite. Une alerte qui s’affiche sur l’écran suffit à faire chuter l’attention portée à la route de 89 % à 79 %, même si le téléphone reste sur un support.

Les chiffres de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) confirment cette tendance alarmante : en 2023, 24 % des accidents corporels ont été causés par un défaut d’attention, incluant l’usage du smartphone. Ce facteur a coûté la vie à 390 personnes.

Une notification vous distrait sur 4 plans différents

Le smartphone est d’autant plus problématique qu’il concentre à lui seul les quatre types de distraction identifiés par la Sécurité routière : visuelle, cognitive, auditive et physique. En somme, il détourne le conducteur de toutes les façons possibles. Les conséquences sont mesurables : le temps de réaction augmente de 60 %, les écarts de trajectoire sont treize fois plus fréquents et les contrôles de sécurité, comme les vérifications dans les rétroviseurs, disparaissent totalement. Vous pensez pouvoir faire plusieurs choses à la fois quand même ? Vous vous trompez, c’est ce qu’explique Adrien Ballet, ergonome cognitiviste, dans l’étude :

“Le cerveau humain n’est pas conçu pour gérer plusieurs tâches complexes à la fois [...] Quand on lit un SMS ou qu’on écoute une notification, on interrompt le processus mental de conduite fluide. C’est ce qu’on appelle une rupture de la fluence cognitive.”

Le bon réflexe devient alors d’activer le mode « Ne pas déranger » en voiture, désactiver les notifications non urgentes ou, tout simplement, éteindre son téléphone. Car sur la route, chaque seconde d’inattention peut être fatale.

Source : Assurance Prévention

Martin Senecal
https://twitter.com/diaseptyl Martin Senecal Rédacteur