La 2G puis la 3G, inaugurée par SFR, ont marqué l’histoire de la téléphonie mobile. Déployées respectivement dans les années 1990 et 2000, elles ont permis les premiers appels mobiles, les SMS et l’Internet sur téléphone. Mais après plusieurs décennies de services, les opérateurs français ont annoncé, depuis 2022 et confirmé depuis plusieurs mois maintenant, leur intention d’éteindre progressivement ces réseaux en France métropolitaine.

Aujourd’hui, la transition est déjà largement engagée. La quasi-totalité des usages grand public (appels, SMS, navigation Internet) repose désormais sur la 4G, et de plus en plus sur la 5G. Côté infrastructures, selon l’Arcep, plus de 99,8 % des sites mobiles sont déjà équipés en 4G. Maintenir en parallèle la 2G et la 3G n’a donc plus vraiment de sens, ni sur le plan technique, ni sur le plan économique.

Un drame révélateur

Cela peut sembler impensable, et pourtant c’est arrivé. Le 13 novembre dernier, à Sydney, un homme se sent mal et tente d’appeler le numéro d’urgence avec son smartphone. Batterie chargée, réseau disponible mais l’appel ne part jamais. Le téléphone se bloque, l’homme décède.

La cause n’est ni une panne de réseau, ni un problème matériel. La raison est beaucoup plus inattendue : le logiciel du téléphone n’était pas à jour. En Australie, où le réseau 3G est en cours de fermeture, le smartphone a tenté de passer l’appel via une technologie qui n’existait plus. Normalement, l’appareil aurait dû basculer automatiquement vers un autre système d’appel, mais son micrologiciel, trop ancien, n’était plus compatible avec le réseau de l’opérateur. Résultat : le téléphone et le réseau ne "parlaient plus la même langue", et l’appel d’urgence a échoué au pire moment.

Ce cas dramatique n’est pas qu’un problème australien. La France aussi commence à débrancher la 3G. Et si votre téléphone n’est pas compatible ou pas à jour, il pourrait, dans certaines situations, rencontrer exactement le même type de blocage.

Pourquoi les opérateurs éteignent la 2G et la 3G

La décision de mettre fin à la 2G et à la 3G relève de la stratégie propre à chaque opérateur, mais elle s’inscrit dans une tendance mondiale. Plusieurs raisons expliquent ce choix :

• Une meilleure sécurité : la 4G et la 5G intègrent des protocoles de chiffrement et d’authentification bien plus robustes que ceux de la 2G et de la 3G, aujourd’hui considérés comme vulnérables.
• Des usages devenus marginaux : la 2G et la 3G ne représentent plus qu’une très faible part du trafic mobile.
• Un écosystème industriel en retrait : les fabricants et éditeurs abandonnent progressivement ces technologies au profit de la 4G et de la 5G.
• Un gain énergétique : à services équivalents, les réseaux récents sont plus efficaces et moins énergivores.
• Une meilleure qualité de service : libérer les fréquences permet de renforcer les performances de la 4G et de la 5G, avec des débits plus rapides et une meilleure stabilité.

Le calendrier de fermeture en France

Les dates d’extinction varient selon les opérateurs et peuvent encore évoluer :

• SFR : 2G fin 2026 / 3G fin 2028
• Orange : 2G à partir du 31 mars 2026 / 3G à partir de fin 2028
• Bouygues Telecom : 2G fin 2026 / 3G fin 2029
• Free Mobile : aucune date annoncée à ce stade

Votre téléphone est-il prêt pour l’après 3G ?

Pour continuer à appeler, envoyer des SMS et utiliser Internet sans interruption, quelques vérifications s’imposent :

• Vérifiez la compatibilité 4G de votre téléphone, en consultant sa fiche technique ou les informations du constructeur.
• Assurez-vous de la compatibilité VoLTE (voix sur 4G). Sans cette technologie, les appels peuvent devenir impossibles après l’extinction de la 3G.
• Mettez votre téléphone à jour : sur certains modèles, la VoLTE et la compatibilité réseau passent par une simple mise à jour logicielle. Un détail souvent ignoré, mais crucial.

L’histoire survenue en Australie le rappelle brutalement : à l’heure où les réseaux évoluent, ne pas mettre à jour son téléphone peut devenir bien plus qu’un simple désagrément. Anticiper la fin de la 2G et de la 3G, c’est avant tout s’assurer que son smartphone sait encore communiquer avec les antennes d’aujourd’hui et de demain.

Sources : Arcep, Numerama