
Arnaques : nos astuces pour ne pas se faire avoir par les IA
Alors qu’Internet a rendu les arnaques bien plus prospères qu’elles ne l’étaient, c’est maintenant au tour de l’IA de les faire proliférer tout en les rendant presque invisibles. Heureusement, il existe quelques astuces pour repérer le vrai du faux.
Depuis quelques mois, les arnaques en ligne ont franchi un nouveau cap avec l’arrivée massive de l’intelligence artificielle. Vidéos truquées, voix clonées, faux profils sur les réseaux sociaux… Les escrocs disposent désormais d’outils sophistiqués pour manipuler l’opinion ou piéger des particuliers. Ces “attaques narratives”, comme les appellent certains chercheurs en cybersécurité, exploitent nos émotions et nos biais cognitifs pour diffuser de fausses informations ou soutirer de l’argent. Heureusement, il existe des méthodes simples pour ne pas tomber dans le piège.
Pourquoi les arnaques par IA sont si dangereuses
Autrefois, les faux messages ou photos truquées étaient relativement faciles à repérer. Aujourd’hui, grâce aux IA génératives, n’importe qui peut créer en quelques clics une vidéo crédible d’un responsable politique, un faux enregistrement téléphonique d’un proche, ou encore des images de manifestations qui n’ont jamais eu lieu. Ces contenus ultra-réalistes circulent rapidement sur les réseaux sociaux, souvent sans qu’on puisse en identifier l’origine.
Ainsi, les arnaques prennent plusieurs formes : fausses offres d’emploi, phishing avec messages automatisés, faux profils sur les réseaux, deepfake, faux conseils d’investissement. Autant de méthodes pour dérober vos données, voire pire, votre argent.
Le problème est double. D’un côté, l’IA abaisse la barrière technique pour les fraudeurs. De l’autre, notre consommation rapide et émotionnelle de l’information nous rend plus vulnérables.
Quelques astuces pour ne pas se faire piéger
1. Méditer avant de cliquer
La première défense, c’est le temps. Si une vidéo ou un message provoque une réaction forte (colère, peur, indignation), mieux vaut respirer un grand coup et vérifier sa véracité avant de répondre à un message, commenter une publication, ou cliquer sur “partager". Les fraudeurs misent sur nos émotions pour court-circuiter notre esprit critique.
2. Vérifier la source
Un bon réflexe consiste à identifier qui diffuse l’information. Est-ce un média reconnu, un expert identifié, ou bien un compte inconnu créé récemment ? Les arnaques s’appuient souvent sur des profils suspects, sans historique crédible.
3. Croiser les informations
Un fait important sera relayé par plusieurs sources fiables. Si vous ne trouvez aucune confirmation ailleurs, méfiance. De nombreux sites ou associations de fact-checking permettent aussi de démêler le vrai du faux.
4. Se méfier des images et vidéos trop parfaites
Un reflet bizarre, des mains mal formées, des voix légèrement robotiques… Même si les deepfakes sont de plus en plus réalistes, certains détails trahissent encore la manipulation. Un outil simple comme la recherche inversée d’images peut aussi révéler qu’une photo a été réutilisée ou sortie de son contexte.
5. Ne jamais céder à l’urgence
Beaucoup d’arnaques utilisent l'urgence comme moyen de pression : “réagissez vite”, “cliquez immédiatement”, “il ne reste que quelques minutes”. Cette technique est destinée à empêcher la réflexion. Dans le doute, ne cliquez pas et contactez directement l’organisme supposément à l’origine du message (banque, administration, entreprise).
6. Cultiver un esprit critique au quotidien
Face à cette vague de manipulations, la meilleure arme reste la vigilance. Développer une “hygiène numérique” est essentiel : diversifier ses sources d’information et suivre des journalistes ou chercheurs qui citent leurs sources.
Les arnaques alimentées par l'IA marquent un tournant, où la frontière entre vrai et faux devient plus floue que jamais. Mais en se donnant le temps de la réflexion, en vérifiant les sources et en restant critique, chacun peut renforcer ses défenses face à ces manipulations.
Sources : Ministère de l’Intérieur, ZDNET
