
Droit à la réparation : l’UE prolonge d'un an la garantie des appareils réparés
L’Union européenne poursuit sa lutte contre le gaspillage et l’obsolescence programmée des smartphones et autres appareils électroniques. Le 2 février dernier, les parlementaires de Bruxelles ont voté un nouvel accord destiné à renforcer le droit à la réparation. Une excellente nouvelle pour les consommateurs, puisque cet accord prolonge, entre autres, la garantie constructeur d’une année après l’envoi en réparation. On vous explique tout.
C’est un projet mis en place par l’Union européenne et annoncé depuis quelques années déjà : un droit à la réparation, à destination des smartphones, tablettes, ordinateurs, mais également d'un large nombre de produits électroménagers. L’objectif de Bruxelles est clair : encourager la réparation à tout prix, en imposant notamment aux fabricants un délai supplémentaire dans la garantie. Si ce droit à la réparation n’était encore qu’au stade de projet il y a quelques mois, c’est désormais acté, et ce, presque à la majorité avec 584 voix pour. Maintenant, dès lors que vous faites réparer votre smartphone pendant la période de garantie légale, cette dernière sera automatiquement prolongée d’une année.
Une garantie prolongée de 12 mois imposée par l’UE
Le 2 février dernier, les négociateurs de l’Union européenne étaient parvenus à obtenir un ''accord provisoire sur un projet visant à réduire les déchets et à encourager la réparation, en la rendant plus accessible et moins chère.'' Comme l’explique le site du Parlement européen, cet accord permet aux consommateurs de ''bénéficier de nouveaux droits, rendant les réparations plus attrayantes et plus simples après l’expiration de la garantie légale.'' Concrètement, lors d’une réparation d’un smartphone, mais également de produits électroménagers tels que des lave-linge ou des aspirateurs, la garantie légale sera automatiquement prolongée de 12 mois, soit une année complète.
En plus de cette extension de garantie permettant d’encourager la réparation et par conséquent d’augmenter la durée de vie des appareils, l’accord voté permettra aux consommateurs de disposer d’un ''accès gratuit en ligne permettant l’évaluation des prix de la réparation.'' À cela s’ajoute une obligation d’informer les consommateurs des obligations légales des fabricants, ainsi que la possibilité de bénéficier d’un appareil de prêt le temps de la réparation.
Le Parlement européen stipule également que les constructeurs devront garantir la disponibilité des pièces de rechange et des outils disponibles, le tout à des tarifs accessibles pour l’ensemble des consommateurs. De plus, un dernier accord a été conclu afin ''d’interdire aux fabricants d’utiliser des clauses contractuelles, des techniques matérielles ou logicielles pour entraver les réparations.''
Droit à la réparation : une préoccupation économique
Le pouvoir d’achat étant, plus que jamais, un sujet d’actualité à l’échelle européenne, Bruxelles souhaite promouvoir un droit à la réparation abordable et juste. En plus de l’aspect environnemental, la question économique est véritablement au cœur des préoccupations de l’Union européenne. À la suite de cet accord, il a été convenu que chaque État membre de l’UE devrait introduire au minimum une mesure afin d’encourager et orienter le public vers la réparation. Comme l’a expliqué le Parlement européen, il pourrait s’agir de bons de réparation, de nouvelles subventions mises en place ou encore de campagnes d’information, encourageant et promouvant la réparation des appareils électroniques et électroménagers.
Cette nouvelle initiative de communication devrait être plus que bien accueillie par les Européens, puisque d'après une étude de la Comission européenne, 77 % des consommateurs préfèrent une réparation à l'achat d'un nouveau smartphone. Pourtant, la même étude rapporte que chaque année, les citoyens perdent environ 12 milliards d'euros en rachetant un produit neuf au lieu de le faire réparer.
Un véritable enjeu écologique
Cet accord représente évidemment la volonté de l’UE de prolonger la durée de vie des appareils électroniques afin de lutter contre l’obsolescence programmée. En plus d’œuvrer pour le pouvoir d’achat du consommateur, l’objectif de Bruxelles est également écologique. En prolongeant la garantie légale d’une année après l’envoi d’un produit en réparation, l’Union européenne donne aux consommateurs les moyens d’agir en faveur de la transition écologique en luttant efficacement contre le gaspillage électronique.
En plus de privilégier la réparation lorsqu’elle faisable, l'option des smartphones (et autres appareils) de seconde main est également à privilégier. Depuis quelques années, on peut d'ailleurs aisément constater que de plus en plus de consommateurs se tournent vers les smartphones reconditionnés, un excellent moyen de réaliser de belles économies tout en réduisant son impact sur l’environnement.
Sources : Parlement européen, Phonandroid
