Au fil de l'année 2024, l'indice de réparabilité, notre repère actuel pour juger de la fiabilité des appareils électroniques, va évoluer pour se transformer en indice de durabilité. Ce changement vise un double objectif : pousser les fabricants à concevoir des appareils plus durables et encourager les consommateurs à les réparer plutôt que de s'en débarrasser. SFR Actus vous guide à travers les nuances entre ces deux normes.

Deux indices pour des smartphones à l'épreuve du temps

L’obsolescence programmée, c'est cette stratégie appliquée par certains fabricants qui vise à limiter la durée de vie des produits, incitant à la consommation répétée. Au-delà de son impact environnemental significatif - épuisement des ressources, difficultés de recyclage des déchets technologiques - elle pose d'autres défis écologiques. Entre l'extraction de terres rares, la consommation énergétique, et toute la logistique déployée, la production de nos précieux gadgets high-tech pèse lourd sur notre planète. Sans compter que l'Agence de la transition écologique souligne par ailleurs qu'un Français génère en moyenne environ 20 kg de déchets électroniques chaque année.

Prenant compte de cela, la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), effective depuis 2020, exige des fabricants d'appareils électroménagers d'afficher un indice de réparabilité. Cet indice s'est avéré être un outil compréhensible, auquel se fie déjà de nombreux consommateurs. Cependant, il va bientôt laisser place à un indice de durabilité plus exhaustif, applicable dès cette année à certains produits, y compris les smartphones.

Comprendre l'indice de réparabilité

Lancé en 2021 sous l'égide de la loi AGEC, l'indice de réparabilité constituait une première étape vers la transparence vis-à-vis des consommateurs au sujet de la réparabilité des appareils en cas de panne. Ses critères comprennent la disponibilité de la documentation technique, l'aisance du démontage, l'accès aux pièces détachées, leur coût relatif au prix neuf du produit, et d'autres spécificités selon le type d'appareil. Ainsi, un score apposé près du prix informe le consommateur du potentiel de réparabilité de l'article. Cependant, cet indice s'est avéré insuffisant pour contrer efficacement l'obsolescence programmée, menant de fait à son évolution en indice de durabilité.

Ce qui change avec l'indice de durabilité

L'indice de durabilité enrichit les critères de l'indice de réparabilité en y ajoutant des aspects tels que la robustesse et la fiabilité sur le long terme. Selon BFMTV, il repose sur trois axes : la réparabilité (45 points), la fiabilité (45 points) et un facteur d'amélioration (10 points), le tout sur une échelle de 100, ramenée ensuite à 10. Ce nouvel indice va au-delà de la simple réparation, intégrant la longévité de l'appareil.

BFMTV indique en outre que des éléments comme l'étanchéité, augmentant la résistance du smartphone, et les mises à jour logicielles sont pris en compte. La certification IP renseigne sur la résistance à l'eau et à la poussière, tandis que les sites des constructeurs permettent de connaître la durée durant laquelle des mises à jour seront proposées. Par exemple, Google promet des mises à jour pour les Pixel 8 et 8 Pro jusqu'en octobre 2030 et Apple offre encore actuellement des mises à jour de sécurité pour son iPhone 6s sorti en 2015, bien qu'il ne soit pas compatible avec les dernières versions d'iOS.

En adoptant cet indice de durabilité, nous franchissons un pas de plus vers une consommation consciente et responsable. Ce nouvel outil va mettre en lumière non seulement la capacité des appareils à être réparés, mais aussi leur aptitude à durer. C'est un tournant majeur pour les consommateurs et les fabricants, qui se voient désormais encouragés à penser durabilité dès la conception de leurs produits.

Sources : Greenit, ADEME, BFMTV, Apple