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Augustín Pardella, l'acteur au bonnet rouge, incarne Fernando Parado dans "Le Cercle des Neiges" sur Netflix.
Cinéma

Que vaut Le Cercle des Neiges selon l'un des survivants ?

Augustín Pardella, l'acteur au bonnet rouge, incarne Fernando Parado dans "Le Cercle des Neiges" sur Netflix. © Netflix

À peine sorti sur Netflix, Le Cercle des Neiges captive les abonnés, séduits par son réalisme poignant. Le film de Juan Antonio Bayona revient sur le destin exceptionnel des survivants du vol Fuerza Aérea Uruguay de 1972. L’un d’eux s’est justement confié sur cette adaptation.

Les histoires vraies fascinent. Nombreux sont les films et les séries qui reviennent sur ces d’événements marquants, surtout quand il s'agit de faits divers. Le 4 janvier 2024, la plateforme au N rouge, déjà experte en la matière, a dévoilé sa dernière création originale du genre : Le Cercle des Neiges qui raconte le récit du crash du vol 571, reliant Montevideo en Uruguay à Santiago, la capitale du Chili, le 13 octobre 1972 dans la Cordillères des Andes avec à son bord, 45 passagers, pour la plupart des joueurs du rugby de l’équipe Old Christians.

Parmi les passagers, dix-sept meurent sur le coup ou dans les 24 heures, huit perdent la vie dans une avalanche, quatre à la suite de blessures et des conditions de survie. Seules seize personnes sortiront vivantes de cet enfer qui aura duré 72 jours. Fernando Parado est l’un d’entre eux. Pour Le HuffPost, il a partagé sa vision du dernier film de Juan Antonio Bayona (L’Orphelinat, Jurassic World : Fallen Kingdom) en course pour l’Oscar du meilleur film étranger 2024.

Une histoire authentique et juste

Si les spectateurs saluent l’immersion totale dans le film Cercle des Neiges, elle est sans nul doute due à la participation de Fernando Parano. Le rugbyman rescapé, parti en expédition avec son coéquipier Roberto Canessa pour sauver les derniers survivants, a permis d’enrichir le récit avec son retour. “Je ne ressens pas le besoin de partager mon histoire, mais on continue à me le demander. C’est gravé dans ma chair, je suis un survivant. Et faire partie de ce projet, c’était passionnant.”

“Cette histoire fascine encore parce qu’elle est inimaginable aujourd’hui. [...] Elle est presque surréaliste. On n’aurait pas dû survivre et pourtant on a survécu 72 jours. [...] Les gens se demandent comment eux auraient réagi dans cette situation, en espérant ne jamais y être confrontés. Avec les images, on peut tenter de leur expliquer. Survivre à un drame comme celui-là ne fait pas de vous la personne la plus intelligente de la planète, ou un monstre. Juste un survivant.”

Si le destin unique de ces hommes subjugue, au-delà de la durée de survie dans un froid glacial sans équipement adapté, c’est notamment - et malheureusement - à cause de ce qu’ils se sont résolus à faire : se nourrir des corps de passagers morts. Mais cet acte n’est qu’une infime partie de l’histoire qu’ils ont vécue. Sans rentrer dans le sensationnel ou le pathétique, Le Cercle des Neiges se veut au plus près de la vérité.

“Regarder la mort en face tant de fois, ça n’a rien d’une aventure. Bayona l’a parfaitement compris. Nous avons tous été des héros malgré nous. Ceux qui ne sont pas revenus et ceux qui sont revenus. C’est le destin et juste le destin qui a décidé. [...] Le son de la neige qui craque, le bruit du vent, la luminosité. Pour la première fois depuis des années, j’ai été envahi par les sentiments à l’époque. Ça m’a bouleversé.”

Le Cercle des Neiges sur Netflix : l’histoire de Fernando Parado

Dans le crash, Fernando Parado a aussi perdu sa mère et sa sœur. Face à cette tragédie, il aurait pu sombrer, se résoudre à mourir, attendre. Malheureusement après plusieurs semaines d’attente, les survivants apprennent, via la seule radio fonctionnant encore, que les recherches prennent fin. “À la minute où j’ai entendu à la radio que les recherches étaient arrêtées, j’ai commencé à chercher un moyen de sortir et c’est devenu une obsession.” Si, comme le rappelle le média, certains d’entre eux ont sombré dans le désespoir ou que d’autres se sont tournés vers leur foi, celui que l’on surnomme Nando savait qu’il “ne voulait pas “attendre et voir”.”

“Je voulais avancer même si ça semblait impossible. J’étais famélique et très faible mais je n’avais pas envie de mourir, je voulais retrouver mon père, le serrer dans mes bras. Encore maintenant, 51 ans après, je me demande pourquoi j’ai pris ces décisions. On me dit que c’était très courageux. La vérité c’est que j’avais surtout peur.”

C’est cette peur au ventre qu’il l’a animé pour tenir malgré le contexte, et trouver une solution pour échapper à un destin funeste. Toujours d’après son témoignage au HuffPost, cette peut a davantage été un moteur que l’espoir.

"L’espoir est un mot que nous avons trop utilisé là-bas. [...] Mais l’espoir c’est dangereux, ça pousse à attendre que voir ce que le destin nous réserve. Moi j’ai toujours prié pour que les secours arrivent, mais choisi de faire quelque chose en attendant. [...] On était en train de mourir. Si on s’était contenté d’espérer, rien ne se serait passé.”

En lisant le témoignage de Fernando Parado, on comprend que Le Cercle des Neiges est applaudi par la critique qui voit en ce film la véracité des faits et une plongée fidèle dans ce drame de 1972. Il est toujours à voir (ou revoir) sur Netflix.

Source : HuffPost

Zoé Puyremond
https://twitter.com/zoe_puyremond Zoé Puyremond Rédactrice