
Quel est le lien entre Jacques Dutronc et Indiana Jones ?
On n'associe pas forcément Jacques Dutronc, figure iconique de la musique française, à l'univers trépidant d'Indiana Jones. Pourtant, dans son livre Et moi, et moi, et moi, le rockeur a révélé un fait méconnu : il aurait pu décrocher un rôle dans la célèbre saga de Spielberg, mais une raison pour le moins surprenante l'en a dissuadé... Récit.
Jacques Dutronc n'est pas juste une immense star de la chanson : c'est aussi un acteur de talent qui a brillé sur petit et grand écran. Collaborant avec plusieurs géants du septième art, il a marqué le monde du cinéma presque autant que celui de la musique. À tel point que le chanteur a failli être l'une des têtes d'affiche du premier Indiana Jones ! On plonge dans cette incroyable histoire qui a failli donner un tout autre tournant à sa carrière.
Jacques Dutronc et Les Aventuriers de l'arche perdue
À 80 ans, Dutronc a pris sa plume pour raconter sa vie trépidante dans Et moi, et moi, et moi, son autobiographie publiée aux éditions du Cherche Midi. Artiste aux talents variés, il a commencé par faire vibrer les foules avec sa musique avant de s'essayer avec brio au cinéma. Le grand copain de Johnny Hallyday et Eddy Mitchell raconte dans ses mémoires ses improbables échanges avec Steven Spielberg. Le réalisateur a en effet sérieusement envisagé de l'embaucher pour jouer René Belloq, le sinistre antagoniste d'Indiana Jones dans Les Aventuriers de l'arche perdue :
"Au début des années 1980, Spielberg me voulait pour Les Aventuriers de l’arche perdue. Il m’avait vu dans L’important c’est d’aimer et Sale rêveur. Il était descendu au Plaza Athénée, où il faisait les castings, et où un nombre incalculable de comédiens se sont soudain inventé des rendez-vous - au cas où ils y croiseraient le cinéaste. J’avais également été contacté pour m’y rendre : j’avais dû décliner. Il a insisté, il m’a appelé chez moi : "J’aimerais vous voir, seul." On a déjeuné ensemble plusieurs fois à Paris, et à Londres. Je ne peux pas répéter tout le bien qu’il a dit de moi. J’ai appris mon texte, j’ai essayé, mais mon anglais était trop mauvais. J’aurais ralenti le tournage. Je n’en ai aucun regret. Plus exactement, je ne suis pas assez accro à ce métier pour le regretter."
Spielberg avait été séduit par Dutronc après avoir vu ses performances dans Sale rêveur du trop rare Jean-Marie Périer et L'important c'est d'aimer du génial Andrzej Żuławski, mais l'artiste, conscient de ses limites en anglais, a préféré passer son tour. Et si le chanteur ne semble pas regretter, il semble que le réalisateur de Jurassic Park soit quelque peu déçu de ne pas avoir eu l'occasion de diriger l'interprète de Gentleman cambrioleur.
Pour Spielberg, Dutronc avait le talent d'un Robert Redford
Dans une interview accordée au magazine Première en 1981, Steven Spielberg, alors âgé de 35 ans, confiait toute son admiration pour Jacques Dutronc, et son grand regret que ce dernier se refuse à perfectionner sa pratique de la langue de Shakespeare :
"Jacques Dutronc était mon choix numéro un. C’est pour moi le premier acteur au monde et je le tiens pour une véritable star (…) Il pourrait être une plus grande star internationale que Robert Redford, s’il voulait bien apprendre l’anglais."
Même si l'aventure Indiana Jones ne s'est pas concrétisée, Jacques Dutronc a continué à briller au cinéma dans la langue de Molière. Notamment l'année suivante aux côtés du regretté Patrick Dewaere dans la comédie fantastique Paradis pour tous, mais aussi et surtout dans le biopic Van Gogh de Maurice Pialat sorti en 1991, un rôle pour lequel il a été couronné du César du meilleur acteur.
Source : Première
