Après une première saison retraçant l’arrivée de la jeune Marie-Antoinette à Versailles pour son mariage avec le dauphin Louis-Auguste de France (qui deviendra le roi Louis XVI), Canal+ dévoile dès ce lundi la seconde saison de sa Création Originale historique. Comme son nom l’indique, Marie-Antoinette : l’affaire du collier s’intéresse tout particulièrement à l’affaire du collier de la reine, une vaste escroquerie qui va dresser une partie de l’opinion publique contre la dernière reine de France.

Avant toute chose, voici un petit rappel historique, nécessaire pour comprendre la série et cet article :

Marie-Antoinette d’Autriche, de son nom complet Marie-Antoinette Josèphe Jeanne de Habsbourg-Lorraine, voit son destin tout tracé dès l’adolescence. Archiduchesse d’Autriche, princesse impériale et princesse royale de Hongrie et de Bohême, la jeune Marie-Antoinette devient dauphine de France en 1770 à seulement 14 ans en épousant le dauphin Louis-Auguste de France – une décision diplomatique et stratégique visant à enterrer trois siècles de rivalité et à sécuriser une alliance durable entre les deux royaumes.

Lorsque son époux, devenu Louis XVI, accède au trône quatre ans plus tard, Marie-Antoinette devient, à 18 ans, reine de France. Après avoir été placée en ''résidence surveillée'' au Palais des Tuileries lors de la Révolution française, Marie-Antoinette est finalement condamnée pour haute trahison. Elle est guillotinée sur la Place de la Résistance (devenue la Place de la Concorde) le 16 octobre 1793, à l’âge de 37 ans.

L’affaire du collier de la reine : l’un des plus grands scandales du XVIIIe siècle

Si la première saison de la série se penchait le parcours et l'adaptation de Marie-Antoinette à Versailles, notamment sur ses difficultés et sa réticence à se plier aux normes et aux règles de la Cour, la deuxième saison s'intéresse plutôt à l’affaire du collier de la reine.

L’escroquerie, digne d’un véritable fait divers de l’époque, remonte en réalité à l'année 1772. Louis XV (grand-père de Louis XVI), alors roi de France, charge Charles Auguste Böhmer et Paul Bassenge, deux joailliers allemands, de créer un collier de diamants pour Madame du Barry (ou Jeanne du Barry), sa dernière favorite.

La mission est tout sauf ordinaire, puisque Louis XV veut offrir un bijou d’une pureté inédite et inégalable – plus tard, on apprendra que le collier comporte 2 842 carats, une centaine de perles et 674 diamants d'une pureté exceptionnelle, récoltés aux quatre coins du monde. À ce jour, le collier est d’ailleurs encore considéré comme la plus importante réunion de diamants de l'histoire de la joaillerie. Alors que la création du bijou prend un certain temps, Louis XV meurt en 1774 et Madame du Barry se voit contrainte de s’exiler.

Les joailliers Böhmer et Bassenge s’étant fortement endettés pour fabriquer le collier, ils le proposent alors à la jeune Marie-Antoinette pour la modique somme de 1 600 000 livres (soit approximativement 5 400 000 €). Bien que réputée pour son goût prononcé pour les beaux bijoux et les pierreries, la jeune reine refuse la proposition, estimant, selon les dires de l’époque, que cette somme d'argent pourrait servir à la construction d’un nouveau navire pour l’armée. D’autres sources évoquent toutefois que l’Autrichienne portait des diamants occasionnellement et qu’elle trouvait le collier trop lourd.

C’est alors que Jeanne de Valois-Saint-Rémy, comtesse de La Motte, entre en scène. Ancienne mendiante et lointaine descendante d’un bâtard du roi Henri II, Jeanne – qui n’est pas une vraie comtesse – parvient à convaincre le cardinal Rohan que Marie-Antoinette et elle sont des amies intimes et entretiennent même une correspondance. Utilisant les services d’un faussaire qui imite à perfection l’écriture de Marie-Antoinette, Jeanne arrive à faire croire au cardinal qu’il entretient à son tour une correspondance avec la reine. L’objectif est aussi simple que périlleux : prétendre que Marie-Antoinette veut, contre l’avis du roi Louis XVI, acheter discrètement le fameux collier. Souhaitant à tout prix obtenir les faveurs de la reine, le cardinal règle ainsi les joailliers Böhmer et Basenge en quatre traites. Une fois le collier en main, Jeanne et ses complices le démontent afin d’y vendre les pierres précieuses à l’unité.

Après plusieurs erreurs commises, notamment lors de la revente des pierres, les escrocs finissent par être démasqués et arrêtés. L’affaire aurait parfaitement pu se régler dans le huis clos de la Cour, mais Louis XVI décide d’un procès public. Si les protagonistes (dont Jeanne) sont condamnés, l’affaire se retourne contre le couple royal, en particulier contre Marie-Antoinette. Même si elle a toujours refusé d’acheter le collier, la reine, jugée insouciante et dépensière alors que son pays traverse une grave crise financière et une famine, est dans le viseur d’une grande partie de l’opinion publique, d’autant que le collier a mystérieusement disparu...

Accusée à tort, moquée, humiliée et franchement haïe par le peuple, Marie-Antoinette voit sa cote de popularité - déjà basse - s’effondrer en quelques mois. Alors que la grogne populaire se met en marche, la Révolution finit par éclater, deux ans après l'affaire du collier. Peu de temps après l’exécution du roi, Marie-Antoinette est jugée devant le Tribunal révolutionnaire et est condamnée à la peine de mort. Elle est guillotinée le 16 octobre 1793 sur l’actuelle place de la Concorde. En 1815, ses restes – de même que ceux de Louis XVI – sont transférés à l’abbaye de Saint-Denis.

Pour découvrir les deux premiers épisodes de Marie-Antoinette : l’affaire du collier, rendez-vous ce lundi 17 février à 21 heures sur Canal+. Les épisodes suivants seront diffusés à un rythme hebdomadaire chaque lundi. La série sera également à (re)voir sur la plateforme myCANAL.

Source : Canal+