
Alien Romulus sur Disney+ : vers un retour aux sources horrifiques de la franchise
Alien Romulus sortait dans les salles obscures le 14 août dernier en France, promettant à nouveau d’entendre des cris dans l’espace. Lors d'une projection de presse organisée en présence de Fede Álvarez, le réalisateur nous a confié sa vision pour son nouveau film, désormais disponible sur Disney+. Récit.
La saga d’abord lancée par Ridley Scott en 1979 a largement été exploitée. Elle est devenue une franchise de réalisateurs, avec de grands noms qui ont forgé sa renommée : trois suites travaillées respectivement par James Cameron (Titanic, Terminator, Abyss), David Fincher (Fight Club, Zodiac, The Social Network) et Jean-Pierre Jeunet (Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, Un Long Dimanche de Fiançailles, La Cité des Enfants Perdus). Ensuite, on peut citer des crossovers moins notables avec Alien VS Predator et Alien VS Predator : Requiem. Enfin, Ridley Scott a récemment repris les rênes pour deux antépisodes en 2012 et 2017, avec les géniaux - mais controversés - Prometheus et Alien : Covenant. Ces deux derniers ont considérablement changé la licence de direction, au grand déboire de certains fans. Exit l’horreur pure, on privilégie la science-fiction avec une touche d'interrogation métaphysique. Mais cela n’a pas d’importance aujourd’hui, puisque Fede Álvarez revient aux sources avec Alien : Romulus, disponible depuis ce vendredi 16 mai sur Disney+.
Alien : Romulus s’inspire du premier film et même des premiers croquis
Lors d’une projection de presse dévoilant la première partie du film, Fede Álvarez a pu répondre à quelques questions concernant sa nouvelle œuvre. Il nous a ainsi dévoilé sa volonté de revenir aux origines d’Alien : Alien, Le Huitième Passager de 1979. Il a confié s’être même directement inspiré des designs originaux proposés par H.R. Giger, l’artiste suisse qui a créé le célèbre xénomorphe :
“Tout l’esprit du nouveau film était de revenir au premier long-métrage, mais aussi aux designs originaux, ils sont attachés à l’histoire du film de 1979.”
Le réalisateur a également confié que ce n’était pas l’idée de départ, il a failli céder à la tentation de remanier la créature pour lui donner sa touche :
“J’ai essayé de ne pas mettre mon égo dans l’équation, car oui, tous les réalisateurs sont égomaniaques [...] Pour être honnête, au départ, je voulais que l’on puisse voir le visage du xénomorphe, le voir en colère. J’en ai parlé à des amis cinéphiles, et ils m’ont tous dit la même chose : ‘Pourquoi vouloir ruiner quelque chose qui est déjà parfait ? Ne fait pas ça !’ Cela m’a fait réaliser à quel point les fans voulaient retrouver la pureté de cette franchise.“
Un retour vers l’horreur pure
Bien qu’il garde globalement le même aspect, le xénomorphe sera tout de même un peu différent de l’original, mais c’est pour la bonne cause. Fede Álvarez explique que cela ne ferait pas sens avec son histoire que les deux films aient trait pour trait la même esthétique. Pour autant, ces changements mineurs ne s’expliqueront pas forcément. Pour lui, c’est l’inconnu et l’incompréhensible qui est à la base de la peur. Cela signifie d’autant plus cette volonté de revenir au genre de l’horreur qui a fait la renommée de la franchise.
Déjà, dans la première partie du film, on remarque que des éléments peu exploités dans les précédents sont mis à l’honneur, encore une fois pour mettre l’accent sur l’horreur. En effet, les FaceHuggers, ces créatures sortant des oeufs aliens et s’accrochant à votre visage, seront bien plus présents.
D’autres nouveaux éléments viennent prendre place et ils ne sortent pas de nulle part. Fede Álvarez a utilisé des anciens croquis de H.R. Giger qui n’avaient pas été retenus pour une nouvelle forme d’incubation de l’Alien. Le dessin en question représente un œuf dont le dessus fait penser à un vagin. L’artiste a toujours eu des influences sexuelles dans ses œuvres (cf : la tête phallique du xénomorphe et son arme buccale), ce qui n’a pas toujours été du goût de la Fox à l’époque. Pendant la conférence de presse, le réalisateur rigole de cette anecdote, en ajoutant qu’il a tout de même réussi à faire valider le design de deux vagins qui se croisent pour le design final de l'œuf de FaceHugger.
Que pense Ridley Scott de cette nouvelle direction ?
Ridley Scott, en tant que créateur original de la saga, a évidemment été tenu au courant de toute la production. Pour autant, Fede Álvarez insiste sur le fait que le réalisateur de Blade Runner et Gladiator n’a pas interféré pendant le processus :
“Il n’a jamais voulu imposer sa vision, il a été si respectueux, vous n’avez pas idée [...] Je lui ai montré le film avant que quiconque d’autre ne puisse le voir par respect pour sa création, je voulais ensuite écrire et écouter tous les commentaires qu’ils pouvaient faire et il a simplement dit : ‘Qu’est-ce que je pourrais dire, c’est vraiment génial !’.”
Bien que Ridley Scott ait voulu insuffler une nouvelle direction à sa franchise, on remarque qu’il n’est pas insensible à l’hommage réalisé à sa première œuvre. On sait d’ailleurs que le script revêt plusieurs similitudes avec le premier film de 1979.
Quelle est l'intrigue d’Alien : Romulus ?
Alien : Romulus est un interépisode, le premier de la saga, se déroulant chronologiquement en 2142, entre Alien, Le Huitième Passager (2122) et Aliens (2179). On notera également qu’il ne prend pas en compte Prometheus et Alien : Covenant. Il mettra en scène de jeunes colons coincés sur la planète minière et sinistre. Il était important pour le réalisateur que les protagonistes soient jeunes, pour qu’il soit plus difficile de les voir mourir. Leur seul moyen de quitter ce lugubre lieu, c’est de rejoindre la station spatiale abandonnée en déroute dans leur atmosphère. Une fois sur place, ils se rendent compte que c’est finalement de Charybde en Scylla. Dans ce nouvel endroit il seront confrontés à la plus grande menace de l’univers.
Vous pouvez dès maintenant retrouver Alien : Romulus en streaming sur Disney+, mais aussi au sein du catalogue VOD de SFR !
Source : 20th Century Studios
