50 secondes : l’affaire Fernando Báez Sosa au cœur d'une nouvelle série-docu sur Netflix
Sortie ce 13 novembre sur Netflix, la mini-série documentaire 50 secondes : l’affaire Fernando Báez Sosa retrace l’un des crimes les plus marquants de ces dernières années en Argentine. En quatre épisodes, le réalisateur Martín Rocca plonge le spectateur dans les cinquante secondes qui ont coûté la vie à un jeune étudiant de 18 ans, tout en questionnant la fascination d’une société pour la violence.
Le 18 janvier 2020, la station balnéaire de Villa Gesell, dans la province de Buenos Aires, est le théâtre d’un drame d’une brutalité inouïe. Ce soir-là, Fernando Báez Sosa, 18 ans, sort danser avec ses amis. Devant la boîte de nuit Le Brique, un groupe de jeunes rugbymen du même âge l’attaque. Tout bascule en l'espace de cinquante secondes. La scène, filmée par des passants, circule sur les réseaux sociaux et les chaînes nationales. Le pays découvre, médusé, la violence à l’état pur. Un triste fait divers de plus, que Netflix raconte aujourd'hui à travers une nouvelle série documentaire.
Intitulé 50 secondes : l’affaire Fernando Báez Sosa, le programme se distingue par son approche pudique et profondément humaine. Son réalisateur, Martín Rocca, refuse tout voyeurisme. Pas de reconstitution spectaculaire, pas de musique dramatique. Il préfère laisser la parole à ceux qui ont connu Fernando : son frère Douglas, son amie Grazieli Oliveira, mais aussi des journalistes, des policiers et des témoins directs. À travers des images d’archives, des lectures de journaux intimes et des témoignages inédits, la série-docu reconstitue patiemment la chronologie des faits, tout en interrogeant la fracture sociale qu’ils ont révélée.
Affaire Fernando Báez Sosa : un verdict, mais pas de paix
Trois ans après le drame, en mars 2024, la justice argentine rend son verdict : cinq condamnations à perpétuité et trois peines de 15 ans de prison. Pour une partie du pays, c’est un soulagement. Pour d’autres, la plaie reste ouverte.
Le meurtre de Fernando Báez Sosa a révélé les tensions sociales que traversent encore l’Argentine : un jeune homme issu d’une famille modeste tué par des garçons aisés, dans un pays où les inégalités demeurent criantes. La série-docu de Netflix ne se contente pas de rappeler les faits, elle interroge une société où la violence, filmée et partagée, devient une forme de spectacle collectif.
Après Fernando, une inquiétante répétition
Depuis cette nuit tragique, plusieurs affaires similaires ont secoué l’Argentine : Brian Cuitino, 22 ans, tué à coups de brique devant une boîte de nuit à Pilar, Agustín Ávila, 16 ans, battu à mort lors d’un festival, et Lautaro Alvaredo, 19 ans, décédé après une agression à la sortie d’un club. Survenus entre 2022 et 2024, ces crimes montrent que la mort de Fernando n’a pas suffi à enrayer l’engrenage de la violence et des rixes meurtrières.
50 secondes devient alors plus qu’un documentaire. C'est un cri d’alerte face à la montée d’une violence gratuite, souvent minimisée sous couvert d’“accidents nocturnes”.
Une œuvre forte et nécessaire
Avec 50 secondes : l’affaire Fernando Báez Sosa, Netflix signe un documentaire poignant, mêlant enquête, hommage et réflexion. Martín Rocca offre une œuvre sans excès, sans sensationnalisme. Seulement la mémoire d’un jeune homme et le regard d’un pays sur lui-même.
Série documentaire découpée en quatre épisodes, 50 secondes : l’affaire Fernando Báez Sosa, est disponible dès maintenant sur Netflix.
Source : Netlfix